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Automechanika 2010 : l’appel d’air !

Publié le 20 octobre 2010
Par Hervé Daigueperce
4 min de lecture
Après deux ans de récession, il nous fallait bien un bol d’air, et cette édition 2010 du salon allemand, a parfaitement joué le rôle qu’on attendait d’elle, sonner la relance et redonner de l’enthousiasme à la profession.
Après deux ans de récession, il nous fallait bien un bol d’air, et cette édition 2010 du salon allemand, a parfaitement joué le rôle qu’on attendait d’elle, sonner la relance et redonner de l’enthousiasme à la profession.

Qu’on ne s’y trompe pas, Automechanika plaît également aux Français, pas autant que le souhaiteraient les organisateurs mais suffisamment pour que nous voyions aux détours des allées tout ce qui compte dans le gotha de la distribution indépendante française. Pratiquement tous les Etats majors des groupements, ou groupes de distributions s’étaient donné le mot pour visiter le salon tandis que les groupements internationaux avaient tous fait le déplacement. Croisé entre deux halls de parc immense, Hans Eisner, président de Groupauto International, venu glaner quelques informations s’étonnait d’être mis à contribution par des… distributeurs désireux de rejoindre l’enseigne avant de se féliciter d’un marché en croissance tant à l’origine qu’en rechange. Un sentiment partagé par Fotios Katsardis, directeur général de Temot International qui va plus loin encore dans son commentaire de sortie de crise : “les actionnaires de Temot International ont été influencés par la crise mais pas particulièrement touchés. Cela semble paradoxal, mais nous avons également eu de la croissance organique pendant la crise. Je dirais que les actionnaires de Temot ont “profité” de la crise parce qu’elle les a obligés à regarder attentivement leurs stocks, à les optimiser, à améliorer leur portfolio et services avec des fournisseurs et des produits plus compétitifs et meilleurs. (...). Grosso modo, nous avons gagné des parts de marché et ceci semble déterminer aussi l’année 2010, la meilleure année de notre organisation”. Et quand on parle de satisfaction, au niveau international, il nous faut également citer Roland Dilmetz, directeur général d’ATR (vous retrouverez les interviews exclusives de Messieurs Katsardis et Dilmetz dans nos prochains numéros) qui s’étonne de la question sur la crise : “Honnêtement, depuis des années, nous sommes en croissance et ces trois dernières années, nous n’avons vécu aucune crise, bien au contraire. Et si, pour nous, ce sont des années de crise, je veux bien qu’il y en ait comme cela pour nous ! Nous allons atteindre les 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires cette année. La seule chose que l’on peut regretter, c’est que le marché étant en croissance partout, OE et IAM, les approvisionnements ne suivent pas toujours”. Un problème de riche ? Pas seulement.

Un salon très international

Le problème d’approvisionnement de quelques majors associé aux besoins de seconde offre ou de propositions différentes a boosté de nombreux acteurs. Comme vous pourrez le lire dans l’article de Frédéric Richard sur “les premières fois”, de nouveaux venus sautent le pas, d’autres reviennent parce que leur présence sur le salon leur a permis de vivre la crise un peu mieux comme la société française Eurogeste (raccords et composants pour VL et PL) qui exposait pour la deuxième fois : “Automechanika nous permet d’approcher des clients nationaux et internationaux et aussi des fournisseurs potentiels et aussi d’accroître les relations avec les clients existants. Les contacts que nous avons pris sur le salon l’édition précédente nous ont permis de garder la tête hors de l’eau”. Dans une perspective différente, Jean-François Desmet, directeur et cogérant de NPS France explique sa présence par la stratégie du groupe : “Nous avons consolidé notre service export et pouvons livrer en pièces asiatiques (japonaises et coréennes) soit de France (et d’Europe) soit d’Asie. Il est impératif que nous soyons sur Automechanika pour développer notre clientèle internationale voire pour créer de nouvelles franchises dans le monde”. Et quand on lui pose la question sur la solitude du Français sur un salon aussi hétérogène mais malgré tout bien marqué par les Allemands, Jean-François Desmet s’amuse : “Nous sommes fiers d’être là et de montrer les sociétés qui bougent en France. Nous voulons nous développer à l’international et nous y allons et nous avons une longueur d’avance sur nos concurrents allemands ou hollandais dans notre domaine”. Non loin, chez l’Espagnol AS, (pots catalytiques), Carlos Sainz, directeur des ventes, éprouvait un similaire enthousiasme : “Les salons nous offrent non seulement l’opportunité de rencontrer de nouveaux clients mais aussi de présenter nos extensions de gammes. Nous avons réalisé un excellent Equip Auto, l’an dernier, qui nous a permis de développer nos parts de marché en France, et avec 45 nouvelles références de plus que notre catalogue 2010, nous sommes sereins pour ce salon. D’ailleurs, comme nous ne sommes pas en OE, nous ne dépendons pas des chaînes de production d’origine, nous n’avons donc pas vraiment ressenti la crise et avons augmenté notre chiffre d’affaires”. Des gens heureux…

Et du travail pour tous…

Du côté des stands des très grands équipementiers mondiaux, comme Bosch, Delphi, Federal-Mogul, ZF, Continental, Schaeffler, TRW ou encore NTN-SNR, l’effervescence était au rendez-vous et les rendez-vous commerciaux placés au plus haut niveau - ce que l’on verra peu de semaines plus tard sur le stand de la Fiev au Mondial de l’Automobile où l’on aurait pu monter un congrès international, au vu de l’aréopage des puissants présents, systémiers et services achats des constructeurs ! Revenons sur Automechanika où la question des nouvelles technologies et de la nécessité de s’y préparer hantait les fournisseurs de premier rang. En atteste ce commentaire de Robert Hanser, président de la rechange automobile de Robert Bosch GmbH, dont les dépenses en R&D se sont poursuivies pendant la crise : “Nous lançons, cette semaine, les premières formations en France sur les véhicules hybrides, des formations que nous avons préparées pendant la crise. Il faut distinguer les “bons coûts” des “mauvais””. Autre thématique envisagée de près par les fournisseurs, la baisse du pouvoir d’achat et les besoins en solutions qui garantissent la sécurité des automobilistes. Là, les stratégies diffèrent. Pour José Maria Alapont, P-dg de Federal-Mogul Corporation, la solution passe par le lancement d’une moyenne gamme de qualité : “La récession a, d’un côté, renforcé l’intérêt pour les marques premium et, de l’autre, réclamé des produits de qualité mais plus adaptés en termes de coûts, c’est-à-dire des produits milieu de gamme ou private labels (MDD)”. Ce qui se traduira, par exemple, en France, par la gamme de freinage Wagner. Du côté de chez Delphi, il sera privilégié une démarche plus environnementale, pas de seconde marque, mais du remanufacturing, ainsi que l’explique Frank A. Ordonez, président de la rechange automobile de Delphi Automotive : “Je suis convaincu que la prise de conscience des problèmes environnementaux va largement favoriser l’établissement de gammes de remanufacturing et une forte croissance de ce secteur. (...) Tous les produits que nous remanufacturons sont, bien sûr, développés à partir des spécifications première monte.” L’origine, toujours l’origine !

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