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Automechanika Shanghai au plus fort

Publié le 21 mars 2013
Par Axel Abadie
4 min de lecture
Alors que les opportunités de business dans l’aftermarket chinois vont croissant, tirées vers le haut par un parc en constante augmentation, la grand-messe du marché de la rechange a atteint de nouvelles strates.
Alors que les opportunités de business dans l’aftermarket chinois vont croissant, tirées vers le haut par un parc en constante augmentation, la grand-messe du marché de la rechange a atteint de nouvelles strates.

Comme il est de coutume depuis plusieurs éditions, Automechanika Shanghai (AMS) a battu, en décembre 2012, plusieurs de ses précédents records. Son internationalisation au premier chef, avec une augmentation de 33 % du nombre d’exposants étrangers. Le visitorat s’établit, lui, à 72 190 personnes, en hausse de 18 % sur un an. Une tendance sur laquelle avait anticipé l’organisation.

Jason Cao, directeur général de Messe Frankfurt Hong Kong, lors de la conférence d’ouverture, jugeait la réussite du salon sur la base de ces statistiques. “Il y a plus d’exposants dans divers secteurs, en particulier ceux de la réparation et de l’entretien, ainsi que les accessoires et le tuning. Ensuite, le salon a obtenu davantage de soutien, venu d’importantes associations professionnelles nationales et internationales, ainsi que d’organismes gouvernementaux de toute la sphère automobile, ce qui prouve sa grande influence sur le secteur”, estimait-il.

Le vice-président de Messe Frankfurt, Michael Johannes, était, pour sa part, ravi de constater que le concept des salons Automechanika s’est propagé dans le monde entier. Selon lui, “pour qu’un salon soit un succès, il faut une structure claire et des exposants professionnels. Automechanika Shanghai remplit aisément ces critères.” Aussi, cette année mettait à l’honneur la compétence PL et le développement durable était un nouveau thème. “Il s’agit en effet d’un sujet crucial pour tout le monde, a-t-il poursuivi. Il y a des possibilités de synergies entre l’Europe et la Chine sur cette question, notamment avec nos nombreuses PME qui essaient de se développer dans le domaine.”

Opportunités en rechange

Lors de cette même conférence, Ji Xue Cheng, président du Cnaico (China National Automotive Industry International Corporation), estimait que “sur les trente dernières années, le marché est passé de faible à fort. L’évolution de la demande a permis au marché chinois de croître considérablement. Les dix prochaines années vont confirmer cette transition. L’industrie apparaîtra alors plus saine.” Fin 2011, Steve Handschuh, alors président et directeur des opérations de l’Aasa (Automotive Aftermarket Suppliers Association), faisait état d’une croissance de l’automobile de 30 % en moyenne sur les sept trimestres précédents.

En effet, selon des prévisions de Technomic Asia, le parc de berlines tricorps va augmenter de manière significative dans les trois années à venir, entraînant avec lui des opportunités sur le marché de la rechange. Les familiales représenteront la plus grande part, avec 67 % des 140 millions d’unités que comptera le parc. Une forte progression qui est à l’origine de la transition du marché de la rechange chinois, passant du statut d’émergent à celui de marché en développement. Et dans ce contexte réjouissant, les acteurs de la rechange indépendante ont tendance à prendre des parts aux OES. Toutefois, les enseignes de la nouvelle distribution ainsi que les pneumaticiens croissent rapidement, et marchent sur les plates-bandes des distributeurs traditionnels.

Une structuration qui permet une épuration de l’activité, puisque les petits magasins, parfois opérant dans l’illégalité, peu qualifiés sur le plan technique et dont l’offre de services est quasi nulle, perdent du terrain au profit des indépendants les plus compétents. Enfin, les “do-iteurs” sont une denrée rare, en Chine.

AMS, première !

Le témoignage de Yuliang Cao, directeur des ventes Chine de TecCom, fait écho à cette dynamique : “La difficulté de notre activité est liée à la forte croissance de ce marché. Chaque année, il y a tellement de nouveaux modèles en circulation ! Présents depuis cinq ans, nous nous efforçons de collecter les informations sur les pièces chinoises. C’est notre cœur de métier avec, bien sûr, la commercialisation de ces données. Actuellement, nous essayons de convaincre les grands équipementiers de rejoindre notre base. C’est aussi pourquoi nous sommes à AMS cette année, et ce pour la première fois.”

Même son de cloche chez Valeo, en quête de notoriété dans l’Empire du Milieu, et présent aussi pour la première fois. “Nous allons nous concentrer davantage sur la Chine ces prochaines années, indique Clive Bai, responsable communication de Valeo Chine. Nous multiplions les contacts avec les distributeurs, et nous constatons une croissance de notre activité sur les quatre dernières années. Nous souhaitons mettre la barre plus haut, et cela va de pair avec des campagnes de communication. De plus, nous allons nous donner les moyens d’aller démarcher les distributeurs, en passant de 50 à 100 personnes dédiées.”

Distribution typique

Dans leur installation, les équipementiers de renommée mondiale – nombreux dans leur pavillon dédié, citons, de manière non exhaustive, ZF, Bosch, Febi, Valeo, Schaeffler – doivent contourner certaines difficultés. Par exemple, se familiariser avec l’environnement de la distribution locale. Comme l’explique Lionel Vautrin, directeur général et vice-président Aftermarket Chine de Hella Trading, “certains distributeurs sont spécialisés sur une marque, voire un ou deux modèles uniquement”. Une typologie à laquelle les marques ne sont pas confrontées en Europe. Néanmoins, des réseaux modernes ont fait leur apparition il y a six ans. Spécialisés sur des familles de produits, ils sont en développement et, de fait, la cible prioritaire des équipementiers.

Autre écueil, la contrefaçon. Philosophe, Bruno Gauthier, directeur des ventes rechange monde de NTN-SNR, estime que “Louis Vuitton ne serait pas ce qu’il est s’il n’y avait pas de contrefaçon”. Il déplore la solitude des équipementiers dans ce combat : “Nous ne pouvons pas compter sur la Chine pour lutter contre cela. Les distributeurs chinois doivent communiquer là-dessus, sinon nos efforts seront vains.” Il constate enfin que “sur la vente, il n’y a pas plus de contrefaçon en Chine qu’ailleurs. Sur la fabrication, nous n’en savons rien…”

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ZOOM - Automechanika Shanghai en chiffres

• Exposants : 4 109 (+ 14 %)
- dont étrangers : 453 (+ 33 %)
• Pays : 37 (+ 1)
• Pavillons étrangers : 13 (+ 1)
• Visiteurs : 72 190 (+ 18 %)
- dont 25 % d’internationaux
• Pays visiteurs : 136 (+ 5)

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