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Equip Auto Algeria sourit aux audacieux

Publié le 19 avril 2013
Par Hervé Daigueperce
3 min de lecture
Pour sa 7e édition, Equip Auto Algeria a encore défié les éléments pour le plus grand bonheur des exposants, équipementiers comme distributeurs. Et vous, où étiez-vous ?
Nabil Bey-Boumezrag, commissaire général d’Equip Auto Algeria.

Si l’on peut se plaindre à juste titre de la difficulté de travailler sur le marché européen aujourd’hui, comprendra-t-on un jour pourquoi il est si dur de drainer des fournisseurs français dans des pays qui ne demandent que ça ? Ne boudons pas, cependant, notre plaisir, ce salon se développe aussi vite que le nombre d’immatriculations de véhicules dans une Algérie très jeune, qui se construit fortement. D’une superficie grande comme 4 fois la France, le pays compte moins de 40 millions d’habitants dont 2/3 ont moins de 35 ans, et s’offre un PIB de 180 milliards de dollars (Chiffres 2011, Ubifrance Algérie) avec un endettement inférieur à 2 % dudit PIB… De quoi rêver, d’autant que le gouvernement lance ses grands projets sur fonds propres pour ne pas s’endetter, des grands projets qui servent, également, à lutter contre le chômage, notamment des jeunes, qui est passé de 30 % en 2000 à 10 % aujourd’hui. Il y est, bien sûr, aidé par les hydrocarbures, qui représentent 50 % du PIB, 98 % des recettes en devises et 75 % des recettes fiscales. Ce qu’il faut noter, c’est que l’Etat pousse à la roue pour que l’industrialisation se fasse sur le territoire et préférerait, d’après les décisions politiques récentes, que les Européens soient plus impliqués dans le domaine et les Chinois un peu moins… L’implantation de l’usine Renault s’avère, à ce titre, comme une grande avancée, afin de drainer d’autres industriels et de monter des co-entreprises pour accompagner le développement. Premier fournisseur d’Algérie (6,36 milliards d’euros, en 2011), la France est en train de céder le pas devant… la Chine. En 2012, sa part dans les importations montait à 12,8 % (15,12 % en 2011), celle de la Chine, à 12,56 % devant l’Italie (9,29 %) et l’Espagne (8,74 %), des importations qui s’élèvent à 58,8 milliards de dollars (exportations 74 milliards). Et dans ces importations, il y a des voitures et des pièces, de l’équipement et des accessoires !

75 % d’exposants internationaux

Le bon génie Nabil Bey-Boumezrag a encore réussi la gageure de progresser contre vents et marées et à faire d’Equip Auto Algeria, un vrai succès aux dires des exposants comme des visiteurs. Et même de la presse dont on comptait plus d’une trentaine de représentants, alors que Genève ouvrait ses portes le lendemain. Un bon génie, puisque la Safex (le gestionnaire du Parc) avait réquisitionné, trois semaines avant, le salon le pavillon central (pour d’obscures raisons ?) retenu par Equip Auto qui a dû changer tous ses plans en occupant deux autres pavillons (dommage, l’organisateur avait, faute de place, dû à l’origine refuser du monde !). Tout était cependant prêt et des stands de grande qualité, pour beaucoup émanant des maisons mère, contrastaient, comme d’habitude, avec l’état extérieur du Parc, ce qui n’arrête pas, pourtant les visiteurs, mais agacent les exposants locaux comme internationaux. Avec 5 pavillons de ces internationaux (France, Pologne, Chine, Turquie et Maroc), Equip Auto Algeria poursuit sa conquête de l’international comme le précise Nabil Bey-Boumezrag : “Le rayonnement d’Equip Auto Algeria va bien au-delà des frontières habituelles du sud méditerranéen et des pays nord africains”. Il en a profité pour saluer une entreprise anglaise ATS England venue pour la première fois. En tout, ce sont 15 pays qui ont fait le déplacement pour rencontrer quelque 8 200 visiteurs sur 10 000 m2 d’expositions. Les exposants algériens ont vu leur présence augmenter de 20 % quand celle des internationaux s’offrait 70 % de mieux. Un salon qui refuse la crise et n’a pas subi de contre coup des événements au Mali. A noter, par ailleurs, la venue des constructeurs, notamment PL (Iveco, Renault Trucks, Volvo Trucks) tandis que Renault était représenté par Motrio, et Citroën par son distributeur majeur. Des constructeurs qui ont encore du mal avec l’après-vente, puisque, sur le salon, on apprenait que Volkswagen cédait son après-vente ! Il est vrai qu’à la différence de la France, par exemple, la vente de voitures neuves ne se heurte qu’à des problèmes d’approvisionnement et s’octroie des marges confortables. Le gouvernement algérien ayant décidé de réévaluer le salaire des fonctionnaires (50 % de la population active) avec rétroactivité, les immatriculations de véhicules neufs ont explosé et ce, sans crédit à la consommation ! Soit + 47 % à 422 509 unités en 2012 (87 % VP et 17 % VUL) venus s’ajouter à un parc estimé autour de 5 millions de véhicules dont la moitié a plus de 10 ans (pour d’autres, 5,5 millions et 60 % de plus de 20 ans). De quoi satisfaire le secteur de l’après-vente et de la maintenance en plein essor comme en témoigne l’attrait rencontré par Equip Auto Algeria qui annonce déjà une expansion en 2014 !

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