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Equipement de garage : Bilan et perspectives

Publié le 8 janvier 2015
Par Jean-Marc Felten
3 min de lecture
L’année se termine, mais les chiffres des ventes d’équipements de garage des six premiers mois sont connus. Les tendances se précisent, avec des perspectives qui devraient réconforter les équipementiers du contrôle technique, particulièrement malmenés.
L’équipement du contrôle technique a souffert en 2013 et 2014 de l’attente d’une nouvelle réglementation.

L’équipement de garage n’est pas un secteur que l’on puisse qualifier de dynamique. Pour la distribution, c’est un passage obligé, pour que les réparateurs puissent continuer à recevoir leurs clients de manière adaptée. Si l’innovation peut améliorer la rentabilité des ateliers, d’autres équipements sont indispensables pour cet accueil. Equipements demandés, équipements boudés, secteurs à perspectives, nous avons analysé les chiffres, avec le concours de David Vayssié, président du GIEG et directeur général d’Actia Muller.

Les bons points

Si l’on ne vend pas un pont élévateur comme un kit de distribution, le marché de l’équipement de garage a connu sa révolution au tournant des années 2000, avec une gestion plus serrée de la part des réparateurs et l’installation de nouvelles structures de réparation (centres-autos et spécialistes), qui ont contribué à des ventes record de ponts et autres compresseurs (non recensés dans les statistiques du GIEG).

Le diagnostic

Le diagnostic reste le bon élève du secteur. Si le nombre de systèmes distribués reste autour de 5 000 unités, tombé à 4 391 en 2009, il repasse à 5 130 en 2013 et, avec un premier semestre 2014 affichant 100 unités de plus, il devrait rester équivalent sur l’année pleine. “Il faut bien noter néanmoins que le prix moyen des équipements de diagnostic est en baisse, reconnaît David Vayssié. Le choix des clients va vers des solutions plus simples.” Il faut ajouter que les fabricants eux-mêmes proposent des appareils et des logiciels aux performances égales, voire supérieures, mais moins coûteux. Pour les fournisseurs de solutions de diag, il faut préciser que l’agrandissement du parc leur permet de fournir plus d’abonnements, ce qui ne ressort pas des statistiques. Heureusement pour les réparateurs, cet équipement, bien utilisé, peut remplacer les données de réparation qui étaient autrefois fournies par des éditeurs sur papier.

Le contrôle technique

C’est le point noir des chiffres publiés. Les appareils de mesure de pollution, les bancs de freinage et chaînes complètes sont en fort retrait.

“Les centres attendent la nouvelle SRV 3D sur le freinage et la mise en place de l’OTC Lan, précise David Vayssié. Ils veulent savoir si leur matériel est compatible, et retardent leurs investissements. L’OTC Lan est obligatoire en juillet 2015 pour le PL et en juillet 2016 pour le VL. En attendant, le renouvellement du matériel est donc suspendu.” Des perspectives semblaient pouvoir se dégager sur la création de nouveaux centres, mais cela ne suffit pas. “Les centres étaient 4 500 il y a quelques années, ils sont plus de 6 000 aujourd’hui, note David Vayssié. On peut se demander, à la vue des chiffres, comment s’équipent les nouveaux arrivants. Le contrôle technique a été vu comme une activité refuge pour d’anciens mécaniciens, mais la rentabilité ne répond sûrement plus aux besoins de financement nécessaires, avec un marché du contrôle technique qui ne se développe pas.”

Si les promesses ne sont pas tenues, les fournisseurs des centres gardent à l’esprit que les cycles se renouvellent et que 2015 et surtout 2016 devraient se révéler plus porteurs.

Climatisation

Là aussi, les attentes étaient supérieures aux chiffres. Il y a eu, d’une part, les obligations faites aux réparateurs de suivre quantitativement les volumes de gaz vendus et les habilitations qui ont poussé des réparateurs à arrêter cette activité, et d’autre part le changement de gaz (du R134 au R1234yf) sur les voitures neuves, qui repousse l’équipement en nouveaux appareils. “La climatisation n’a pas tenu ses promesses, regrette David Vayssié. Le marché est actuellement au point mort. L’espérance que les fabricants avaient sur le R1234 s’est révélée vaine. Seuls les concessionnaires commencent à s’équiper, mais les carrossiers sont dans l’attente, et les réparateurs font vivre leurs anciennes machines. On ne vend plus de machines à l’ancien gaz.”

Le prix du nouveau réfrigérant freine également les ardeurs, car il faut avoir un minimum dans l’appareil pour le faire tourner, et les approvisionnements en bouteilles de 10 kg de R134 évoluent vers des fournitures de 3 à 5 kg seulement.

Néanmoins, les 825 machines vendues sur les six mois 2014 devraient permettre de dépasser les 1 550 ventes de 2013, bien supérieures à ce qui s’est fait en 2012 (1 177) et rejoindre au minimum 2011 (1 631).

Marché du pneumatique

Les équipements liés aux roues enregistrent des chiffres quasi constants. Les démonte-pneus, équilibreuses et appareils de géométrie présentent des innovations régulières qui relancent les ventes, et l’accroissement de la dimension des roues impose une mise à niveau des équipements. Les ponts élévateurs se vendent tout aussi bien sur les dernières années, sans toutefois reproduire les chiffres d’avant 2007 (5 159 en 2 colonnes). Le marché de l’équipement des poids lourds, de son côté, ne se positionne pas aussi bien.

“Il était à craindre une année 2014 en baisse, en raison de l’absence du salon Equip Auto, conclut David Vayssié, ce qui ne semble pas être le cas pour ce qui est des équipements de réparation. Les chiffres restent proches de ceux de 2013. En revanche, les fabricants de matériel spécifique du contrôle technique continuent à souffrir. Sur le marché global, le semestre s’est avéré bien meilleur qu’espéré.”
 

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