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Gutmann Mega Macs 66 VS Peugeot PPS, le match !

Publié le 20 juin 2013
Par Frédéric Richard
4 min de lecture
Les appareils de diagnostic multimarques ont la réputation de machines capables d’intervenir sur la plupart des marques et modèles, mais se heurtent souvent à des critiques quant à la profondeur de leurs interventions sur lesdits véhicules.
Les appareils de diagnostic multimarques ont la réputation de machines capables d’intervenir sur la plupart des marques et modèles, mais se heurtent souvent à des critiques quant à la profondeur de leurs interventions sur lesdits véhicules.

Afin d’en avoir le cœur net et de, peut-être, tordre le cou à des idées reçues, nous avons confronté pour la première fois l’un des fleurons du diagnostic indépendant, le Gutmann Mega Macs 66, à la dernière version du PPS de Peugeot.

La bataille promettait d’être musclée, tant Peugeot a la réputation de garder jalousement les données sensibles inclues dans ses calculateurs, et tant le Mega Macs 66 se dit ouvert, étendu et approfondi dans ses fonctionnalités avancées.

Mode opératoire

Nous avons souhaité évaluer les deux appareils selon 3 critères. Le premier touche à l’ergonomie. Il vise à établir lequel des deux appareils se révèle le plus intuitif. En bref, un appareil qui inclut plusieurs dizaines de marques et autant de systèmes propriétaires différents, peut-il se révéler aussi simple à l’emploi qu’une machine conçue par les ingénieurs maison, pour une seule marque, incluant tout le savoir des bureaux d’études du constructeur. Le second paramètre à évaluer concerne la pertinence de l’outil. S’il est évident que le PPS accède à l’ensemble des calculateurs de toutes les Peugeot, nous avons cherché à entrer en communication dans le réseau CAN d’une 207 avec le Mega Macs, et établi avec quels systèmes embarqués il parvenait (ou peinait) à dialoguer.

En créant plusieurs pannes artificielles, nous avons ensuite diagnostiqué les pannes avec les deux appareils, afin d’évaluer la capacité de chacun à lire les codes, les interpréter et fournir les solutions adéquates. Enfin, nous avons fait le point sur les attributs supplémentaires des deux machines, modules de mesures physiques, fonctions avancées…

Ergonomie

Sans aucun mode d’emploi (volontairement), nous démarrons les deux machines. Elles se révèlent toutes deux rapidement prêtes à recevoir nos mauvais traitements. Le Gutmann se montre déjà beaucoup plus pratique à l’emploi grâce à son Hardware dédié, développé pour les subtilités automobiles. Il se positionne ainsi facilement sur le volant du véhicule, tandis que le PPS, abrité dans un PC hôte standard, se montre plus encombrant et gênant à l’usage. Sans parler de l’interface tactile du Mega Macs, très réactive, qui relègue le PPS à l’époque des dinosaures…

Les deux écrans de démarrage se montrent ensuite assez proches dans les choix offerts. Quand le PPS nous propose de choisir parmi les véhicules de la gamme Peugeot, le Gutmann nous demande, logiquement, une étape en amont, celle du choix de la marque. Toutefois, juste après, les machines se rejoignent et proposent toutes deux une reconnaissance automatique du véhicule précis sur lequel est branchée la prise OBD. Une fois cette fonctionnalité lancée, la recherche se révèle fructueuse et rapide sur le PPS comme sur le Gutmann. Nous avons gagné un temps précieux pour identifier notre 207 1.4 l essence de 2007. En cas de manquement, il est toujours, bien entendu, possible d’utiliser un mode de recherche standard, mais, compte tenu du nombre de marques et modèles traités par le Gutmann, l’opération est fastidieuse.

Efficacité

Nous avons généré plusieurs défauts artificiels sur notre véhicule de test, afin de comparer le mode de traitement des défauts par les deux appareils. Nous avons volontairement débranché le capteur de pression dans l’admission, un injecteur, une sonde de température d’eau moteur, une sonde de température d’air et, enfin, la sonde lambda. Sur le PPS, après un balayage en règle de l’ensemble des fonctions et calculateurs présents, le verdict tombe avec six défauts sur le fonctionnement moteur et deux défauts BSI (Boîtier de Servitude Intelligent, gérant les fonctions de confort). Le diagnostic a été rapide en raison du peu de calculateurs présents sur notre véhicule. Par ailleurs, l’appareil nous donne systématiquement le modèle d’ECU reconnu, pratique pour rechercher des composants de remplacement adaptés, le cas échéant… Enfin, si l’on demande des détails sur un défaut, on accède à une page de paramètres donnant le régime moteur auquel est survenu le problème, la température d’eau moteur, mais également un premier pas vers la caractérisation du défaut. Par exemple : court-circuit à la masse, circuit ouvert…

Si ces informations ne suffisent pas, l’opérateur bascule en mesure des paramètres, et accède à une page de valeurs relevées en temps réel par l’OBD du véhicule. Dans l’exemple de notre injecteur débranché, les temps d’injection dans chaque cylindre nous fournissent l’information déterminante selon laquelle le temps d’injection dans le cylindre 4 est nul. Ce qui signifie que l’injecteur (ou sa commande) est défectueux (débranché dans notre cas).

Le fonctionnement du Gutmann semble avoir été calqué sur notre PPS. En mode de recherche de panne, il est ainsi possible de choisir les calculateurs à interroger, pour gagner un peu de temps, ou bien de demander un balayage rapide des ECU présents sur le véhicule, donnant un aperçu général du fonctionnement de la voiture. Nous choisissons un test global, et le système isole les défauts aussi vite que l’outil constructeur. Toutefois, dans la matérialisation des avaries, le Mega Macs se révèle plus didactique. En effet, si l’on pénètre dans le défaut de pression dans le collecteur d’admission, par exemple, l’outil nous donne directement, en plus des infos de possibles courts-circuits, de probables causes du problème, à vérifier avant de poursuivre toute investigation. Plus ergonomique également, le Mega Macs propose de petits icônes en marge des items électriques ou électroniques défectueux, qui donnent un accès direct à la schématique du circuit concerné, pour un contrôle plus aisé. Malin.

Différenciation

Vous l’avez compris, difficile de mettre en défaut deux machines aussi performantes sur les fonctionnalités courantes. Il est loin le temps où seulement une voiture sur deux était reconnue par les outils multimarques. Et, même dans les fonctions les plus avancées proposées par le PPS, le codage des calculateurs et leur configuration par exemple, le Gutmann ne déclare pas forfait et se montre à la hauteur, pour les ECU de l’ABS ou encore pour les clés de contact, et même pour l’ajout d’un module USB pour l’autoradio. Ne lui manque que la fonction de déclaration d’attelage remorque, indispensable chez Peugeot. Par ailleurs, le PPS fait appel à des connaissances censées acquises par les techniciens du groupe, qui suivent régulièrement des formations spécifiques à la marque. N’y ayant pas accès, les réparateurs indépendants, utilisateurs d’un Mega Macs, doivent y retrouver des bases et des explications qui sont, de notre point de vue, mieux organisées et plus simples à comprendre, pour arriver à un résultat similaire. Un outil plus moderne en quelque sorte. Dans lequel on retrouve, par exemple, l’ensemble des données d’entretien de notre 207 ou encore les références de l’outillage spécifique pour telle ou telle opération. Nous avons également particulièrement apprécié la schématique interactive du Gutmann, permettant l’affichage des paramètres mesurés précisément sur la ligne électrique du schéma concerné, pour une visualisation plus évidente. Mais cette fonction n’est accessible qu’avec le module optionnel de mesure dont nous disposions sur le Mega Macs, et non sur le PPS.

En conclusion, le seul avantage de l’outil constructeur, et il n’est pas des moindres, c’est sa liaison directe avec les serveurs de Peugeot. Ainsi, dès lors qu’un télécodage s’effectue sur un véhicule avec un PPS, une trace est conservée et partagée avec l’ensemble du réseau. Ce qui permet, outre un historique précis du véhicule, une sécurité accrue pour éviter de perdre des fonctionnalités lors de codages ultérieurs…

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