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HA Autoparts, l’arbre qui cache la forêt

Publié le 24 avril 2015
Par Hervé Daigueperce
3 min de lecture
Appartenant au groupe GMS, HA Autoparts n’emploie que 50 personnes sur les 500 qui œuvrent dans le groupe automobile. La compréhension de l’après-vente les lie de manière sûre.
Ouaffik Hadj Abderrahman, président du groupe GMS, dont HA Autoparts fait partie.

Ouaffik Hadj Abderrahman était sur Equip Auto Algeria cette année, venu prendre la température d’un marché de l’après-vente qui l’intéresse au plus haut point. Même si c’est son frère qui pilote la division pièces et services (HA Autoparts), l’après-vente s’avère un sujet hautement important pour celui qui préside aux destinées de GMS, représentant officiel de Mercedes Benz Algérie, de Jeep-Dodge-Chrysler Algérie, de BAIC Algérie et de Great Wall Algérie, entre autres. Un groupe qui ne fait pas semblant, puisque GMS vend 1 800 Mercedes, 250 Dodge et Jeep, 8 000 Great Wall et 2 500 BAIC par an, des ventes qu’il accompagne d’un service après-vente et de maintenance, partout dans le pays. Le maillage se présente, en effet, tentaculaire, via des succursales (9 annexes Mercedes Benz) des dizaines d’agents pour la distribution, et le SAV des marques, sans compter 200 représentants attitrés “qui vendent exclusivement nos produits” (pour HA) en plus des magasins en propre. “80 % des pièces que nous représentons en Algérie sont première monte” précise-t-il avant de détailler. “Dans nos concessions, nous ne vendons que des pièces du constructeur pendant la période légale de la garantie. Après, cela diffère en fonction des modèles, quand nous vendons du Premium, les automobilistes demandent des pièces d’origine, lorsque nous vendons du bas coût, ils préfèrent aller chercher de l’adaptable.” Quant à HA Automobile, la stratégie consiste, aussi, à promouvoir de la pièce d’origine, avec une spécialisation pour les marques allemandes et Ford, et “c’est pourquoi, nous sommes exclusifs sur une dizaine de marques d’équipementiers”. Un ratio important mais normal si on considère que HA Autoparts (12 millions d’euros de chiffre d’affaires) commercialise des pièces depuis 30 ans !

De l’équilibre en toutes choses

Entre ventes d’automobiles et ventes de pièces, l’équilibre est bien respecté, d’autant que les fondamentaux de la vente sont les mêmes. On en ajoutera un autre, celui de l’offre automobile elle-même. “Nous vendons aussi bien des Mercedes Benz à 300 000 euros et des petits utilitaires chinois Great Wall à 6 000 euros. Quand le patron d’une entreprise nous renouvelle l’achat de sa Mercedes, il en profite pour acquérir des Great Wall pour les manutentionnaires. Les synergies profitent à tout le monde”, explique Ouaffik Hadj Abderrahman, qui explique que c’est à partir de cette idée qu’il a monté 7 annexes, chacune de 10 000 m2 où il expose plusieurs marques de véhicules mais en gardant à chacune un espace dédié avec son identité propre. “Investir dans une affaire monomarque de 7 à 8 millions d’euros, ne génère pas de retour sur investissement mais en multimarques le “ROI” est attesté”. De la même façon, il investit dans la réparation et la maintenance : “la réparation se professionnalise grâce aux outils et aux équipements de plus en plus sophistiqués, à la disponibilité de toutes les marques d’outillages et des financements possibles (chez nous d’ailleurs). Celui qui n’avance pas dans ce domaine, je ne sais vraiment pas pourquoi…” assène-t-il, interrogatif. Et quand on lui demande comment il va répondre aux souhaits de l’Etat de voir les concessionnaires devenir des industriels, cela ne le trouble pas : “Je suis en pleine négociation pour une industrie automobile de pièces détachées, et aussi en assemblage de véhicules. Certes, j’y suis obligé, je n’ai pas le choix – obligation légale, N.D.L.R. – mais j’avais déjà envisagé de me diversifier de la sorte. Il y a beaucoup d’avantages à le faire maintenant et je serai prêt pour le prochain Equip Auto, je pense”. A l’écouter, on comprend très vite que sa capacité d’adaptation dépasse la moyenne, parce qu’il continue d’investir, alors que la chute des ventes d’automobiles en 2014 l’a gêné aux entournures : “grâce aux subventions sur les voitures en 2012 et 2013, par l’Etat, la vente d’autos a explosé et maintenant, les subventions portent sur les maisons, d’où la baisse de 21 % des importations. C’était artificiel, on s’y attendait mais cela a bouleversé notre planning.” Pas plus. Enfin, celui a obtenu le meilleur prix pour la voiture de l’année 2015 avec sa Mercedes Classe C, entend bien anticiper l’avenir et a créé sa propre école de formation pour les réparateurs, tout en recrutant, en Europe, ses managers. Un très beau groupe en vérité.

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