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L’union fait la force

Publié le 3 juillet 2013
Par Marc David
2 min de lecture
Comme annoncé début juin, l’Indien Apollo a su amener des arguments convaincants pour séduire Cooper Tire. Ne reste plus qu’à finaliser l’opération.
Sylvain Borré, directeur des filiales Europe au sein de Cooper Tire Europe

Peu avant la mi-juin, l’Indien Apollo et Cooper Tire&Rubber Company créaient l’événement (largement repris dans la presse) en annonçant une offre publique d’achat de la marque américaine cotée à Wall Street par le petit manufacturier indien, coté pour sa part à la Bourse de Bombay bien qu’il s’agisse d’une entreprise essentiellement familiale (à hauteur de 45%). Il faut savoir que, jusqu’à cette annonce, le groupe Cooper figurait au 9e rang mondial avec un CA de 4,2 milliards de dollars, tandis qu’Apollo ne figurait qu’au 15e rang des manufacturiers avec un CA (2011) de 1,8 milliard d’euros. Toujours est-il que cette OPA "amicale" repose sur une transaction au comptant d’environ 2,5 milliards de dollars.

Dans la lettre qu’il envoyait à ses clients revendeurs pour les informer de la situation, Sylvain Borré, le directeur des filiales Europe au sein de Cooper Tire Europe, ne manquait pas de souligner : "Nous serons le 7e groupe mondial de pneumatiques avec un chiffre d’affaires global d’environ 6,6 milliards de dollars. Nous serons présents sur les quatre continents avec un pied sur les trois régions automobiles majeures, soit les Etats Unis, l’Europe et la Chine, et nous serons un acteur majeur dans les pays émergents, y compris en Inde." Ainsi, à la condition que cet accord soit approuvé par les différents organismes de contrôle financier et les actionnaires, le nouveau groupe Apollo/Cooper va "déloger" le Coréen Hankook de sa 7e place au classement mondial des manufacturiers (juste derrière Sumitomo), son CA oscillant autour des 4,9 milliards d’euros.

Tout juste de retour des Etats-Unis, Sylvain Borré demeure confiant : "A notre connaissance, il n’y a pas d’embûche majeure et l’opération a toutes les chances d’être bouclée au cours du 4e trimestre 2013", indique-t-il. Confiance également au niveau de la notion de complémentarité des deux entités. "Apollo est surtout présent en Inde et un peu en Europe par le biais de Vredestein, tandis que nous, Cooper, détenons 15% du marché américain et disposons de deux usines en Chine, explique-t-il. Pour ce qui est de l’Europe, figurent de notre côté la base britannique avec Cooper/Avon et la Serbie. A nous de faire en sorte que 1 et 1 fasse 2, voire plus ! Une chose est certaine. Depuis qu’Apollo a racheté Vredestein en 2009, le manufacturier indien a mis à profit ces quatre années pour développer la marque, investir sur son capital. Aujourd’hui, Vredestein dispose d’une très bonne image en Allemagne, par le biais d’une vraie gamme." Certes, côté gamme justement, cette notion de complémentarité s’adresse à des produits de deuxième ligne. Mais en termes de segments produits, la combinaison semble bonne. En effet, tandis qu’Apollo est très fort dans le segment des poids lourds (60 à 70% de son activité) et des VL, Cooper affiche sa présence sur le segment VL et des 4x4 avec une position de mieux en mieux établie sur le segment PL. Tous les feux semblent au vert, donc.

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