Remanufacturer : un métier, pas une filière !
Robert Hanser, président de l’aftermarket du groupe Bosch
De l’appellation des pièces remanufacturées
Nous nous sommes mis d’accord dans l’industrie au niveau européen, pour définir vraiment le remanufacturing. Nous avons, chez Bosch, établi, depuis longtemps, un processus industriel dans lequel nous réutilisons des matières comme le cuivre, les carcasses, des démarreurs, etc. que nous refabriquons selon le cahier des charges initial. Et nous changeons par du neuf toutes les pièces d’usure. C’est pourquoi, nous pouvons délivrer une garantie de deux ans, la pièce rendue étant d’une qualité similaire à la neuve, et dotée des mêmes spécifications. Les réparations qui s’appellent remanufacturing, pour nous, n’en sont pas car il n’y a pas de refabrication réelle de la pièce.
Du côté de la récupération des vieilles matières, opus 1
Nous avons lancé le “CormaNet” qui a remporté, ici*, un prix de l’innovation dans le cadre du Green Directory, système qui s’appuie sur un software pour une récupération globale des vieilles matières. Nous avons, ainsi, de plus en plus de partenaires qui travaillent avec nous, dans le cadre de ce système qui, là encore, a pour objectif de simplifier la vie du distributeur et du réparateur. Nous savons que cela donne du travail en plus aux professionnels, c’est pourquoi le système doit être simple d’utilisation, et c’est à nous, après, de déterminer vers qui orienter telle ou telle pièce, ZF récupère les éléments de direction, nous les démarreurs et alternateurs, etc.
Au sujet d’une filière de récupération
Le processus que nous avons mis en place fonctionne très bien et se positionne aussi comme élément différenciateur sur le marché, en termes de qualité de service notamment. Nous l’avons étendu à nos partenaires, ZF ou Knorr Bremse, etc. qui ne sont pas des concurrents et avec lesquels nous pouvons très bien coopérer. Parce que nous avons des gammes de pièces différentes à récupérer. Cela est plus intéressant aussi pour l’atelier qui renvoie vers un seul interlocuteur plusieurs familles de produits.
*Automechanika
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Robert de la Serve, président de Valeo Service Activité
A propos de la gamme “Classic”
Nous fournissons des pièces adaptées à l’âge du véhicule ou à son kilométrage. Les voitures qui ont plus de 10 ans roulent 6 000 km en moyenne alors que le parc est sur une moyenne de 12 000 km. Les pièces de remplacement doivent être de haute qualité mais pas forcément pour un usage aussi important. Nous répondons vraiment à une demande de marché qui ne veut pas de pièces coûteuses pour des véhicules anciens.
Du côté de la récupération des vieilles matières, opus 2
Nous avons nos propres systèmes en Europe, qui sont très performants, et sans doute les plus transparents. En ce qui concerne les vieilles matières, je ne suis pas sûr que Valeo soit prêt à en déléguer la récupération, parce que c’est la clé d’un bon remanufacturing. Il faut que les matières reviennent vite et dans un bon niveau de qualité et de référence. Lorsque les fournisseurs étaient tous connus, les distributeurs stockaient dans un coin et attendaient que les premiers récupérateurs arrivent (qui prenaient ce qu’il y avait de mieux), et quand ils avaient le temps. Cela posait de réels problèmes. Aujourd’hui, nous avons un système “eCorps”, qui permet à Valeo de récupérer les pièces immédiatement chez le distributeur, selon des rythmes hebdomadaires. L’autre avantage de cette visite directe, c’est que le tri se fait sur place, la valorisation se fait, également, sur place et un ticket est remis au distributeur, qui lui permet, en 24 heures, d’être payé. Personne ne fait cela en Europe. Nous conservons donc notre système qui a fait ses preuves. Et ce qui est le plus important pour nous, c’est notre boîte, la qualité de ce qu’elle contient et que l’on garantit. Des intermédiaires ne nous permettraient pas une telle sécurité et de transparence vis-à-vis de notre client. La marque se veut une garantie pour le garagiste.