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TPMS, poule aux œufs d'or ou pétard mouillé

Publié le 29 mai 2015
Par Frédéric Richard
2 min de lecture
En marge de l'annonce d'Euromaster (et d'autres), qui se félicitent d'être prêts à entretenir les valves instrumentées du TPMS, il nous a paru important de revenir sur la législation, pour savoir si ce nouveau marché se révélera si intéressant qu'il y paraît.
En marge de l'annonce d'Euromaster (et d'autres), qui se félicitent d'être prêts à entretenir les valves instrumentées du TPMS, il nous a paru important de revenir sur la législation, pour savoir si ce nouveau marché se révélera si intéressant qu'il y paraît.

Euromaster, l'enseigne pneumaticienne du groupe Michelin, qui tente actuellement de faire évoluer son image vers le tout-entretien, se positionne sur le TPMS, en annonçant que ses points de vente et ses techniciens sont prêts à accueillir ce nouveau marché.

Depuis fin 2014, les équipes du spécialiste sont formées à cette nouvelle technologie, comprenez qu'ils se sont équipés et montés en compétences pour le remplacement des valves instrumentées, leur "réveil", leur paramétrage… En fait, seuls 160 centres de service, situés dans les zones les plus concernées par la monte et la démonte de pneus et dont la clientèle est en majeure partie composée de loueurs, ont été privilégiés. Quant aux prestataires choisis pour accompagner l'enseigne, Euromaster a fait appel à Alcar, pour les appareils de diagnostic et Schrader, pour les valves et capteurs.

C'est la grande mode dans les réseaux d'entretien et de réparation. Il faut dire que depuis début fin 2012, tous les véhicules nouvellement homologués doivent réglementairement posséder un TPMS de série (et tous les nouveaux véhicules depuis fin 2014). Ce qui alimente, depuis, tous les fantasmes en termes d'entretien-réparation. Car un véhicule, c'est 4 valves instrumentées (pour les TPMS directs), plus quatre autres si l'on veut monter des pneus hiver, plus de l'entretien en cas de casse, du paramétrage…., bref un nouveau marché qu'il n'est pas question de laisser passer, surtout en période de concurrence exacerbée.

Mais maintenant que la boîte de Pandore est ouverte, profitons-en pour regarder ce que dit la loi, et comment vont l'interpréter les différents protagonistes ? La réglementation, qui ne faisait auparavant pas cas du TPMS car optionnel, vient de le rendre obligatoire sur tous les véhicules de l'Union Européenne. Cet équipement entre donc désormais dans la fiche signalétique du véhicule, et, par-là même, conditionne son homologation. Pourtant, aucune mention claire n'apparaît sur l'obligation de fonctionnement du système, après sa commercialisation. Logique direz-vous. Mais en même temps, c'est bien ce paramètre hasardeux qui va lui-même conditionner le volume du marché en entretien ! Quel client va accepter de faire remplacer, pour une centaine d'euros, un capteur défectueux, s'il n'y est pas contraint ? Car au plan du contrôle technique, aucune mention du TPMS ! Ou plutôt si, dès 2018, l'un des points portera sur le voyant du combiné de bord. S'il est allumé, le contrôleur mentionnera un défaut mineur sur le PV, mais pas de contre-visite.

Partant de ce constat et de cette pseudo-hypocrisie réglementaire, les manufacturiers se sont organisés et, Continental en tête, ils présentent leur point de vue, intéressant: "A partir du moment où l'Europe décide que la réception des véhicules doit se faire avec des TPMS opérationnels, ils doivent le rester durant toute la vie du véhicule. Pourquoi ? Simplement parce que, s'ils sont inactifs, les caractéristiques d'homologation sont modifiées, et le véhicule risque de ne plus être assuré, car nous parlons bien là d'un organe de sécurité ! Les chiffres d'accidents graves voire mortels, liés à des sous-gonflage sont très importants, et le TPMS peut en éviter beaucoup. Sans parler des économies de carburant liées à la pression des pneumatiques", affirme Vincent Marquis, responsable de la communication de Continental division pneu tourisme. Reste maintenant à savoir si ce discours parviendra jusqu'aux oreilles des consommateurs…

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