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TPMS, préparez-vous !

Publié le 21 octobre 2014
Par Frédéric Richard
4 min de lecture
A partir de ce mois de novembre, l’ensemble des véhicules neufs doivent être équipés de systèmes de surveillance de la pression des pneumatiques. Une directive européenne qui va induire de lourds changements en rechange.
A partir de ce mois de novembre, l’ensemble des véhicules neufs doivent être équipés de systèmes de surveillance de la pression des pneumatiques. Une directive européenne qui va induire de lourds changements en rechange.

Dès le mois prochain, il deviendra impossible d’acheter un véhicule neuf sans qu’il dispose d’un TPMS, obscur acronyme de Tire Pressure Monitoring System, une technologie permettant de suivre en temps réel la pression des quatre pneumatiques. En cause, la sécurité bien sûr, puisque près de la moitié du parc européen actuel roule chaque jour avec un défaut de pression, trop haute ou trop basse.

Deux technologies de surveillance se côtoient. La première, indirecte, utilise l’ESP du véhicule pour déterminer la différence de vitesse de rotation entre les roues, et ainsi définir une chute de pression. Peu cher à mettre en œuvre pour le constructeur, mais également imprécis.

La majorité des véhicules déjà équipés utilisent donc des capteurs électroniques situés dans les roues, juste derrière la valve, envoyant des infos en temps réel au calculateur concerné, puis au combiné de bord, donc au conducteur.

Dès lors que ces capteurs vont réglementairement se généraliser, le business de l’après-vente va progressivement gonfler sur le sujet, pour plusieurs raisons. Pour commencer, comme au moment de l’apparition de cette option dans les années 2000, les ateliers devraient enregistrer des casses de capteurs qui, s’ils sont bien cachés derrière la valve, sont très exposés au moment du démontage, et nécessitent la plus grande attention de la part des opérateurs… Par ailleurs, les véhicules qui passent en pneus hiver à la saison froide devront également faire équiper leur jeu de jantes “hiver” avec un système équivalent à celui présent d’origine sur leurs montes été…

Equipement nécessaire

Pour réaliser sereinement toutes ces opérations, il convient de disposer d’un minimum de matériel, pour “réveiller” les capteurs lors de chaque permutation, les lire, les programmer… Aujourd’hui, c’est toujours le réseau constructeur qui se trouve le mieux armé pour profiter du business puisqu’il traite le problème depuis une quinzaine d’années. De leur côté, les réparateurs indépendants, par méconnaissance, manquent de matériel ou, par peur de la casse, envoient souvent, eux-mêmes, les véhicules nécessitant une intervention dans le réseau de marque…, au détriment du client final. Car le TPMS est un produit cher, sujet à maintenance, et la rechange indépendante dispose d’armes indéniables.

Pourtant, des solutions existent, à la fois pour entretenir les TPMS et équiper des véhicules en toute simplicité. Qui plus est, il serait vraiment dommage de laisser filer ce chiffre d’affaires qui vous tend les mains. Il n’est pas forcément nécessaire d’aller chez le constructeur pour acheter des capteurs. Les fabricants OE ont bien souvent développé des solutions universelles et utilisables en retrofit, qui, au prix d’un simple apprentissage électronique, peuvent équiper n’importe quel jeu de jantes ou remplacer un capteur d’origine défectueux. Et ce, pour un prix largement inférieur au tarif des concessionnaires. Chez Schrader, le système s’appelle EZ Sensor, chez VDO on parle de Redi Sensor et chez Alligator de Sens.it, mais bien d’autres offres existent.

Pour Bernard Bruneaux, directeur général de Continental Teves, il faut toutefois rester serein, puisque “le gros du business devrait arriver aux alentours de 2017, le temps que les véhicules arrivent en rechange”. Tout en reconnaissant que les réseaux de pneumaticiens et de fast fitters se montrent déjà fort impliqués, et devraient logiquement profiter de leur avance. D’ailleurs, en ce moment même, les usines Ateq, l’un des leaders mondiaux du développement d’appareils dédiés à la maintenance des TPMS, tournent nuit et jour pour préparer la demande du marché européen, au rythme de plusieurs centaines d’unités par jour. Dans plusieurs chaînes de centres-autos, de fast-fitters ou de pneumaticiens, la période de formation des équipes a déjà commencé afin de répondre à la demande lors des passages de pneus été à pneus hiver, dès cet hiver. Car un client qui voudra ce type d’enveloppes sur sa voiture neuve équipée de TPMS devra impérativement faire monter des capteurs sur son jeu de jantes. Comme on a pu le voir en Allemagne, où les pneus hiver sont rendus obligatoires, il convient dans ce cas de programmer le nouveau jeu de capteurs la première année, puis de réveiller les valves des jeux de jantes “été” à l’issue de la période hivernale (et inversement), afin de pouvoir réutiliser le système. Tous les ateliers vont donc progressivement devoir s’équiper et se former. Or, on sait déjà que les réparateurs ne seront pas prêts. Les groupements de distributeurs ont donc un rôle important à jouer pour la qualification et la sensibilisation de leurs réseaux. “Aujourd’hui, nous les rencontrons, mais ils ne semblent pas si motivés que cela. A ce petit jeu-là, ils vont se faire doubler et le regretteront”, analyse Bruno Rousseau, responsable des ventes TPMS Europe d’Ateq. Il est vrai que leur logique de réflexion se situe plus en termes de volumes immédiats, donc de CA rapide et sûr, plutôt que d’imaginer l’avenir de la réparation…

Vers quoi se dirige-t-on ?

L’équation obligation du pneu hiver + réglementation sur le TPMS = progression du marché du TPMS en après-vente reste la clé du business de demain. Ainsi, le marché devrait donc se concentrer au départ, sur la bordure Est de la France, qui regroupe l’ensemble des régions frontalières avec l’Allemagne, l’Italie du Nord, la Suisse, au Luxembourg, où de nombreux Français travaillent de l’autre côté de la frontière, et doivent s’équiper de pneus hiver.
Le reste du marché se fera sur du renouvellement, qui va augmenter progressivement, comme on a pu le constater aux Etats-Unis depuis 2006.

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FOCUS - Quelle machine choisir ?

Il existe plusieurs équipements, disponibles chez les fabricants de valves ou les spécialistes, selon les besoins et les opérations à réaliser. Nous avons choisi de parler de la gamme d’Ateq, le leader du secteur, qui fournit également des grands noms avec ses machines, Schrader et VDO en tête.

A partir de 100 euros, le premier niveau permet la seule activation des valves. En moins de deux minutes, on peut faire l’apprentissage de toute la voiture. Cette fonction simple est aussi disponible dans tous ou presque les outils de diag (Bosch, Actia…). Mais ses fonctionnalités sont très limitées, car le capteur ne remonte pas d’informations à l’appareil. Vient ensuite un équipement plus performant, permettant le réveil du capteur, mais également son décodage, autrement dit son diagnostic, pour savoir lequel est défectueux quand le voyant s’affiche sur le combiné de bord.

Pour ceux qui veulent un équipement encore plus complet, le niveau supérieur inclut toutes les fonctionnalités précitées avec, en plus, la possibilité de réinscrire les identifiants dans les calculateurs du véhicule, pour un remplacement du capteur par un neuf par exemple. Ces machines permettent également de programmer des capteurs universels (EZ Sensor de Schrader, Redi Sensor de Continental, Sens.it d’Alligator…). Enfin, la Rolls d’Ateq, le VT 56, montre l’emplacement de la prise OBD, imprime un rapport et programme tous les capteurs en une seule opération. Pratique pour les campagnes de remplacement des pneus hiver.
 

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