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Distribution

Le marché du pneumatique ne se relève pas en 2019

Publié le 3 février 2020
Par Romain Baly
3 min de lecture
Après un exercice 2018 marqué par une baisse d'activité liée au mouvement des Gilets jaunes, 2019 n'aura pas permis aux ventes de pneumatiques de rebondir. Un nouveau recul de 2,9 % a été observé dans l'Hexagone.
Le chiffre d'affaires du secteur s'est élevé à 1,581 milliard d'euros en 2019 (-1,6 %).

Bis repetita. La baisse des ventes de pneumatiques de 3,1 % enregistrée en 2018 s'est confirmée en 2019. Une surprise tant un rebond était attendu alors que le mouvement des Gilets Jaunes avait fortement pénalisé le secteur en novembre et décembre 2018 (on parle ici d'une perte de 30 millions d'euros pour les professionnels). Selon les statistiques du panel SPP/GfK, il s'est écoulé l'an passé en France 18,2 millions d'enveloppes, ce qui correspond à une perte annuelle de 2,9 % et de 550 000 unités. Si les prix moyens pratiqués ont tous augmenté, cela n'a pas suffit à compenser la chute des volumes et du chiffre d'affaires qui perd 1,6 % à 1,581 milliard d'euros.

Malgré un très bon mois janvier (+17,4 %), les espoirs des professionnels ont très rapidement été douchés par un premier semestre désastreux (des baisses allant de 3,5 % à 12,7 % ont été observées entre février et juin) et un second tout aussi décevant. Même les mois de novembre et décembre, où un rebond était attendu eu égard aux faibles volumes enregistrés un an plus tôt, se sont avérés identiques avec un recul de 3,6 % suivi d'un maigre gain de 1,2 %.

Les pneus budget au plus haut

En se penchant dans le détails de ces résultats, on constate que les ventes de pneumatiques tourisme, qui représentent près de 86 % des volumes, ont reculé de 2,7 % pour atteindre leur plus bas niveau depuis six ans. A l'inverse, celles de 4x4/SUV ont confirmé leur progression mais avec une croissance limitée à 1,2 % et une part de marché toujours restreinte (5,3 %). Enfin, le segment camionnette fait lui aussi grise mine avec une inquiétante baisse annuelle de 7,3 %. En cinq ans, ce marché a vu ses ventes diminuer de 9,5 %. Une situation que le SPP justifie par une évolution du modèle de distribution au sein duquel les pure players ont trouvé leur place pour séduire les pros.

Autre item et autre enseignement. Place forte du premium en Europe, la France voit encore les marques A dominer le marché même si leurs volumes affichent un recul de 2,9 %, principalement au bénéfice des marques B, pour le plus grand bonheur des principaux manufacturiers du marché, très souvent placés sur ces deux segments. Les marques budget continuent de grignoter du terrain et enregistrent en 2019 un bond spectaculaire de 16,2 % alors qu'à l'inverse, les marques de distributeurs chutent de 23,7 %. Le positionnement tarifaire "entre-deux" de cette offre n'est pas étranger à cette baisse.

Un cap symbolique pour les toutes saisons

Sur le plan de la saisonnalité, sans surprise, l'été perd du terrain (-6,4 %) au profit du toutes saisons qui, avec une croissance de 16,2 %, passe pour la première au-dessus des dix points de PDM. La baisse du pneu hiver, de l'ordre de 3,6 %, est quant à elle justifiée par la situation météorologique. Dernier sujet qui a fait couler tant d'encre depuis dix ans, les écarts de prix entre acteurs physiques et digitaux se sont définitivement réduits. Les données relevées par Lizeo Group, partenaire du SPP, font état d'une différence quasi-nulle entre les uns et les autres.

Quant aux ventes de pneumatiques poids lourds, elles sont de leurs côté mieux orientées avec un bilan 2019 à +1,7 %, portées notamment par un très bon quatrième trimestre. Les volumes en enveloppes neuves ont augmenté de 3,6 % et ont atteint leur plus haut niveau depuis 2012. Seule ombre au tableau, la situation du rechapé s'est à nouveau dégradée. En souffrance depuis sept à huit ans, ce marché avait relevé la tête en 2018 avant donc de rechuter en 2019 avec un repli de 1,8 %.

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