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Equipementiers

L'usine Bosch de Rodez relance son activité

Publié le 9 avril 2020
Par Romain Baly
2 min de lecture
Malgré la crainte des syndicats, l'équipementier a choisi de redémarrer la production de son usine aveyronnaise. Des mesures sanitaires spécifiques accompagnent cette reprise alors que seulement 10 % des effectifs seront physiquement présents.
Trois cas de Covid-19 ont été suspectés parmi les 1 400 salariés du site.

L'usine Bosch de Rodez, spécialisée notamment dans la fabrication d'injecteurs pour moteur diesel, va reprendre son activité la semaine prochaine. Le site était à l'arrêt depuis le début du confinement en France, le 17 mars 2020, à l'initiative de plusieurs salariés qui avaient exercé leur droit de retrait. "Nous avons annoncé aujourd'hui (mercredi) à la suite d'un CSE extraordinaire, la reprise de l'activité de production" à partir du mardi 14 avril, a indiqué à nos confrères de l'AFP le chef de l'établissement, qui compte 1 400 salariés, Patrick Meillaud.

Les syndicats craignent que Rodez ne devienne un "cluster" régional

"Sur deux équipes de production, quelque 140 personnes (sur 1 400 salariés au total, ndlr) viendraient travailler mardi, avec un pic d'une centaine de personnes en même temps sur le site", a-t-il estimé. "Notre priorité est la protection des salariés et nous avons travaillé à la mise en place des mesures barrières, avec l'aménagement des horaires de travail pour éviter trop de croisements et la mise à disposition d'équipements de protection comme du désinfectant, des masques et gants", a énuméré le responsable

Mais pour David Martins, secrétaire du syndicat Sud à Bosch Rodez, "ça va être très compliqué de maintenir une distance d'un mètre entre les salariés à certains endroit, ça reste une usine après tout". Il dit craindre qu'une reprise de l'activité avant la fin du confinement ne fasse de Rodez "un cluster de la région aveyronnaise".

Répondre aux besoins des clients

Trois cas de contamination au Covid-19 sont suspectés sur le site de Rodez, et 219 sur l'ensemble des sites de Bosch dans le monde, selon David Martins. Yannick Anglarès, délégué CGT, s'interroge lui sur une "possible complicité entre les services de l'Etat et Bosch pour que l'activité redémarre", estimant par ailleurs que "les masques feraient mieux d'être mis à disposition du personnel médical".

"J'entends parfaitement le paradoxe qui peut exister entre un discours public où l'on préconise le confinement, et un autre où l'on dit qu'il faut maintenir l'activité", souligne le directeur du site, précisant que "le redémarrage est a minima" pour répondre aux besoins des clients. D'après lui, un redémarrage progressif la semaine prochaine est "beaucoup plus pertinent" qu'un redémarrage en une fois plus tard.

Avec AFP

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