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Distribution

Pierre Corbon sort de l'ombre de son père

Publié le 26 février 2019
Par Romain Baly
2 min de lecture
Le patron de Cedis, fils du distributeur toulousain Maurice Corbon, a définitivement coupé les ponts avec son père. Évincé de la société familiale en 2013, Pierre Corbon s'est relancé avec une activité de dépôt.
L'entrepôt de Cedis compte 70 000 références.

Chez les Corbon, le divorce a beau être acté depuis quasiment six ans, celui-ci n'est toujours pas consommé. Dans le clan familial, Pierre, cadet d'une fratrie de deux garçons, peine toujours à concevoir que son paternel ait pu l'évincer de STEA en 2013. La tension est telle que celui-ci ne souhaite plus être associé, de près ou de loin, à Maurice. Alors, quand nous avons par mégarde confondu les deux dans le reportage consacré à Altone (J2R n°90), la foudre s'est abattue sur nous.

33 ans de bons et loyaux services

"Ne m'appelez pas Maurice ! Maurice Corbon, c'est mon père, moi, je suis Pierre, son fils. Nous n'avons plus rien à voir. Ma femme et moi avons fait une dépression à cause de lui donc ça suffit !" L'objet du litige porte sur STEA. Fondée dans les années 70 par Maurice Corbon, la société était, à son firmament, l'une des grandes places de la distribution de pièces détachées sur Toulouse. Entré en 1980 comme apprenti, Pierre y assurera pendant de longues années la direction générale avant d'être débarqué par son père, qui reprendra seul les rênes du distributeur.

Le début d'un imbroglio qui mènera tout le monde devant la justice. En deux ans, STEA coule avant d'être racheté en 2016, à la barre du tribunal de commerce, par ses voisins, Edmond Benchetrit et Laurent Wojtu, patrons d'Altone qui souhaitent alors s'agrandir. La pilule est trop grosse pour Pierre. "Avec mon frère François, nous nous sommes démenés pour développer la société. Lors de mon départ, la trésorerie était d'ailleurs très bonne. Mon père est retombé dans ses travers avec des stocks démesurés."

Les stocks ont été doublés depuis 2016

Aujourd'hui, ce dernier s'est relancé. En 2016, il reprend Cedis, un dépôt toulousain de pièces détachées fondé voilà vingt-sept ans, alors mal en point et qu'il contribue à relancer. La société revendique un stock de 70 000 références avec les cartes Atnor, Clean Filter, Delphi, FAG, Hutchinson, Procodis ou encore Sasic. En un peu plus de deux ans, les comptes ont été assainis et la situation de Cedis s'est grandement améliorée.

Le stock a ainsi été doublé alors que l'entrepôt, déjà agrandit une première fois, sera une nouvelle fois étendu d'ici quelques semaines pour une surface de stockage totale portée à 1 700 mètres carrés. S'il admet que sa réputation locale, plus que son nom, a contribué à cet essor, Pierre Corbon n'entend pas s'arrêter là. "On veut pérenniser notre croissance en continuant à accueillir de nouveaux fournisseurs", conclut le dirigeant.

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