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L’inflation du gaz R134a suscite la grogne des ateliers

Publié le 13 juin 2018
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
La hausse des prix du gaz R134a provoque depuis quelques mois le mécontentement des professionnels. Si le CNPA pointe du doigt les fabricants, ces derniers plaident la bonne foi et mettent en cause les quotas imposés par le règlement européen.
Depuis le 1er janvier 2017, les véhicules neufs ont l’obligation d’être équipés du gaz HFO 1234yf qui remplace le R134a.

 

Pour le CNPA, trop, c’est trop ! Face aux hausses très sensibles (entre 50 et 60 %) du prix du réfrigérant R134a, l’organisation professionnelle vient d’adresser une missive aux fabricants de gaz de climatisation automobile (Honeywell et DuPont principalement) afin de comprendre les raisons de cette inflation. Le syndicat souhaite notamment avoir la garantie que cette flambée des prix n’est pas provoquée volontairement par les fabricants en jouant sur la pénurie de la production…

Pour rappel, un règlement européen prévoit la disparition progressive des gaz à effet de serre fluorés (HFC), utilisés comme fluides dans la réfrigération, qui présentent un pouvoir de réchauffement global nuisible à la couche d'ozone. Pour le secteur automobile, le gaz dans la ligne de mire de cette réglementation est le R134a. Depuis 2015, ce règlement encadre les quantités de gaz mises sur le marché grâce à un système de quotas pour les producteurs et importateurs. La quantité de HFC commercialisée sera ainsi réduite progressivement : 93 % en 2016-2017, 63 % en 2018-2020… pour atteindre 21 % en 2030.

Une exemption pour l’automobile ?

Pour ne pas pénaliser les utilisateurs, la législation leur permet d’utiliser, le cas échéant, des gaz de substitution. Sauf qu’en matière de climatisation, il n’existe visiblement aucune alternative sur le marché… Selon les fabricants et distributeurs, c’est précisément cette situation qui est à l’origine de cette hausse des prix. "Au total, nous allons devoir vendre, en 2018, quasiment 40 % de volumes en moins qu’en 2017. Du coup, forcément, les prix flambent et le R134a est aujourd’hui trois fois plus cher que l’année dernière", explique Laurent Reiniche, directeur de la communication de SMB Auto.

Résultat : chez les distributeurs et dans les ateliers, le R134a se fait de plus en plus rare alors que les besoins restent importants. "Ce gaz de climatisation n’est en fait pas encore totalement parvenu à la fin de son cycle de vie. Nous estimons à environ 15 ans minimum le renouvellement complet du parc circulant pouvant admettre le nouveau gaz laissant donc des perspectives de demandes et donc de débouchés pour les fabricants encore conséquentes avant la disparition complète de la demande", fait-on savoir au CNPA.

Le cours du R134a pourrait retrouver des niveaux plus raisonnables si Bruxelles se décide à faire montre de souplesse avec le secteur automobile. En effet, le règlement européen prévoit la possibilité de délivrer des exemptions limitées à quatre ans pour des applications pour lesquelles des solutions de substitution n’existent pas ou ne peuvent pas être mises en place, ou pour lesquelles un approvisionnement suffisant en HFC ne peut pas être assuré sans que cela n’entraîne des coûts disproportionnés…

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