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La Feda demande aux candidats de réfléchir

Publié le 12 avril 2012
Par Frédéric Richard
3 min de lecture
Après le CNPA, c'est au tour de la Feda d'interpeller les candidats à l'élection présidentielle. Bien sûr, les invectives et doléances ne sont pas les mêmes, et il est toujours question de mettre en lumière les pratiques anticoncurrentielles. Tour d'horizon en 6 points qui demandent réflexion, selon l'organisation syndicale.
Après le CNPA, c'est au tour de la Feda d'interpeller les candidats à l'élection présidentielle. Bien sûr, les invectives et doléances ne sont pas les mêmes, et il est toujours question de mettre en lumière les pratiques anticoncurrentielles. Tour d'horizon en 6 points qui demandent réflexion, selon l'organisation syndicale.

1. Voir l'automobile autrement qu’au travers du seul prisme déformant des demandes des constructeurs

Souhaitez-vous poursuivre la politique automobile actuelle c'est-à-dire avec une vision exclusivement industrielle à base d'aides directes et indirectes très coûteuses pour les finances publiques au bénéfice principalement des grandes entreprises et plus particulièrement des constructeurs, alors même que les économistes s'accordent à dire qu'elles n'en ont pas besoin et que les constructeurs poursuivent leur politique de délocalisation et d'ouverture de nouveaux sites à L'étranger malgré Ieurs surcapacités, ce qui entrainera, à terme, des fermetures de sites sur le territoire? Ce n‘est en effet pas en délaissant, voire en défavorisant la filière indépendante que cela résoudra les problèmes intrinsèques que rencontrent provisoirement les constructeurs français. Au contraire, la concurrence à armes égales sur un même marché est un important stimulant et permet à tous les acteurs de ce marché d’améliorer leur compétitivité.

2. Prendre en considération toutes les composantes de la filière automobile

Sachant que les nouveaux emplois créés le seront très majoritairement par les PME/TPE, êtes-vous prêt à reconsidérer la question de la filière automobile et de son offre dans son ensemble, notamment en prenant en considération toutes les composantes de la filière des services - la filière indépendante, qui pourtant pèse 50% du marché de l'après-vente, assure les débouchés des équipementiers et sous-traitants et emploie dorénavant en France bien davantage de personnes que les constructeurs, n‘est pas prise en compte ; elle est par exemple la grande absente du Comité Stratégique de Ia filière automobile – et, dans une perspective de mobiliste durable à savoir que Ie remplacement forcené du parc automobile nuit davantage à l'environnement que son entretien-réparation jusqu'à son complet amortissement carbone (Les 6,5 tonnes de CO2 émises pour Ia mise sur le marché d‘un véhicule moyen doivent être amorties dans son usage avant de justifier son renouvellement par un véhicule écologiquement plus performant)?

3. Le Pouvoir d'achat des consommateurs

Etes-vous prêt à redonner immédiatement du pouvoir d’achat aux consommateurs automobilistes sans couts pour les finances publiques par les dispositions suivantes:

- Permettre un libre accès pour tous les acteurs a l‘ensemble des produits y compris en supprimant le

monopole des constructeurs sur les pièces de carrosserie, phares, rétroviseurs..., destinées à Ia réparation, notamment en autorisant les équipementiers et fabricants à commercialiser librement les produits qu'iIs conçoivent et réalisent, ce qui entrainera une baisse de prix immédiate pour le consommateur et Ia relance de l'activité et de l'emploi dans les ateliers de carrosserie.

- Instaurer les conditions d'une concurrence loyale et non contrainte entre tous les acteurs et plus particulièrement avec un accès sans entrave aux informations techniques et ainsi préserver Ie libre choix de son réparateur par le consommateur.

4. Libérer les énergies des PME/TPE de Ia distribution et de la réparation

Mettrez-vous en œuvre une politique visant à libérer les énergies des PME/TPE du commerce et des services, lourdement pénalisées par certaines mesures prises au motif d'aider l'industrie à produire en France (intention louable mais non suivie d'effets chez ceux qui la réclamaient), notamment la CET (refus de l'écrêtement sur 10 ans pour les entreprises perdantes), l'augmentation non maitrisée de Ia TLPE. Au titre de l'équité entre les acteurs économiques, reviendrez-vous sur les modalités de mise en œuvre de la loi sur les auto-entrepreneurs ? Cette mesure qui avait en effet du sens se révèle dans les faits et dans notre secteur d‘activité principalement une façade destinée à cacher Ie travail au noir, et qui, dans tous les cas, induit une distorsion de concurrence entre les acteurs qui jouent pleinement Ie jeu de Ia société civile (paiement de taxes diverses, obligations de formations, assurances professionnelles, sécurité pour l'automobiliste, approvisionnement à des sources fiables...).

5. Le développement durable

Etes-vous prêt à accompagner l'initiative que Ia FEDA a proposée aux pouvoirs publics, sur Ia base de tests réalisés en collaboration avec eux, de mettre en œuvre un éco-diagnostic suivi d‘un Eco-entretien, capables d'apporter une contribution significative à Ia réduction du CO2 , des NOx et des particules ? Cette démarche s'inscrirait véritablement dans un process de développement durable, puisque favorable à l'environnement, a Ia santé humaine et potentiellement génératrice d’activité économique, tout en préservant Ia valeur d‘usage et la durabilité du véhicule. A noter que Ie complément indispensable de cette démarche est l'adaptation du contrôle technique aux paramètres environnementaux. Contrairement à ce qui se passe pour les véhicules essence, le contrôle technique actuel des véhicules diesels ne comporte aucune analyse des gaz d'échappement (hormis l'opacimétrie)

6. La formation

Etes-vous prêt à promouvoir les formations initiales et orienter vers les besoins de la filière (techniciens, commerçants, Logisticiens, fonctions support) dont de nombreux emplois ne sont pas pourvus ? Cesserez-vous de réduire les moyens de Ia formation continue des entreprises (loi Cherpion, FPSPP ....) indispensable pour assurer leur compétitivité et permettre aux salariés de la filière de s'adapter aux transitions technologiques annoncées ou déjà en cours? Nos entreprises ont besoin de plus en plus de fonds pour former leurs collaborateurs aux nouvelles technologies. Capter |'argent de Ia formation professionnelle des entreprises du secteur concurrentiel pour former des chômeurs n'aura malheureusement pour effet que d’augmenter le nombre de salaries insuffisamment qualifiés, les mettant ainsi à leur tour en situation de fragilité vis-à-vis de leur emploi.

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