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Formation

Train avant : formation sur mesure

Publié le 1 février 2012
Par Axel Abadie
4 min de lecture
Pour les réparateurs de tous les réseaux, MRA comme spécialistes du pneu, la formation sur les trains roulants se construit au fil des groupes, sur les retours d’expérience. Pascal Renne, fondateur de DAF Conseil et directeur du développement d’eXponentia, nous explique qu’on y parle autant technique et commerce.
Pascal Renne, fondateur de DAF Conseil et directeur du développement d’eXponentia.

Et si on commençait par prendre le pouls ? “En 2008-2009, le module train avant avait presque été abandonné, tout le monde avait l’impression de ne plus en avoir besoin. Il a été demandé de nouveau dès 2010, avec les directions assistées électriques, et une focalisation sur le train avant en général”, analyse Pascal Renne, fondateur de DAF Conseil et directeur du développement d’eXponentia, entités partenaires depuis 2006. Il parle ici de la formation sur les trains roulants, que l’on retrouve au catalogue dans la famille “Direction, freinage et liaison au sol”. “Le train avant, on ne peut pas l’isoler, en termes de formation, du reste de la liaison au sol. C’est un tout, avec l’amortisseur, le freinage, la roue, l’équilibrage…”, poursuit-il. Et de soulever un problème simple : “Aujourd’hui, les machines sont totalement didactiques, cela permet d’intéresser des gens non professionnels à la géométrie. Donc, nous essayons de sensibiliser les distributeurs, les têtes de réseaux, dans le but, pour eux, de mieux servir la clientèle.”

La formation au contrôle, réglage et diagnostic des trains roulants doit permettre “d’être capable de décrire les différentes technologies de train avant et arrière. Connaître les différents angles d’un train avant et arrière et leurs fonctions. Contrôler et diagnostiquer les différentes valeurs d’un train avant et arrière à l’aide d’un banc de géométrie”. L’objectif est d’arriver à apercevoir des chocs et des pièces usées, qui ont été malmenées. “Il ne s’agit pas d’une expertise des pièces, mais de faire un constat de défaillance de la fonction. Toute la formation est tournée vers la compréhension des angles, le technicien va comprendre pourquoi cela fonctionne ou pas et obtenir la solution”, détaille Pascal Renne.

Pendant deux jours, divisés également entre théorie et pratique, on va apprendre à comprendre les angles de tout le train roulant, leurs fonctions, à faire un comparatif entre les valeurs existantes et celles des constructeurs. On vérifie l’incidence de ces angles sur le comportement du véhicule, avec une approche spécifique pour chacun.

Par qui, pour qui ?

Les groupes sont habituellement composés de neuf personnes qui enchaînent des ateliers de réflexion, trois par trois, avant de tourner sur les véhicules.

“Concernant les formateurs, nous avons plusieurs typologies d’expériences passées. Le train avant constitue une partie plus mécanisée pour nous (avec le freinage, les suspensions…). Nous retenons plutôt un profil du métier, quelqu’un qui a été concepteur d’équipement de garage, ou des gens qui ont fait dix ans chez un fast-fitter, par exemple, donc avec une grande expérience. Avec cette sélection, nous avons eu la chance de ne perdre qu’un formateur en six ans”, témoigne Pascal Renne.

Du côté des intéressés, les personnes friandes de ce module sont notamment les réseaux de pneumaticiens, pour leurs nouveaux collaborateurs en particulier, ou bien les fast-fitters. Il semble que les MRA aussi, mais dans une moindre mesure, car un banc de géométrie représente un lourd investissement, de 10 000 à 12 000 euros, comparativement au nombre d’interventions. Quant au coût de la formation, “le prix standard est de 900 euros pour les deux jours, avec une prise en charge par les OPCA, ce qui fait environ 70 euros”, précise le directeur du développement d’eXponentia.

Plus globalement, c’est un module conçu pour toucher le plus de personnes possible. “Il ne s’agit pas de former un expert en géométrie. Mais nous mettons plutôt en avant une bonne compréhension du véhicule ; 80 % de la population cible est visée, 10 % étant techniquement trop faibles et les autres 10 % ayant besoin de cursus bien plus poussés”, affirme-t-il.

Des stagiaires acteurs

“Les retours d’expériences sont tout à fait nécessaires, cela permet d’améliorer le contenu. Il faut dire aux stagiaires qu’ils peuvent se faire entendre, pour être formés plus précisément en fonction de leurs demandes et besoins. Chaque cours globalise toute idée nouvelle, appréhension, émulation. Il ne faut pas oublier que les meilleurs constructeurs de cours sont les élèves eux-mêmes”, développe Pascal Renne. Une construction de formation qui repose sur les envies des premiers bénéficiaires, donc, comme sur la proximité d’équipementiers. En effet, “un des avantages d’eXponentia, c’est d’avoir des fournisseurs de renom dans la maison. Les formations sont élaborées avec des éléments de contextes qui proviennent des équipementiers. L’échange est permanent, les formateurs ont sans cesse des remontées de terrain. Le marché nous parle, avec l’équipementier d’un côté, et nos interlocuteurs distributeurs d’un autre”, ajoute-t-il. Un marché de la pièce de train avant qui, rappelons-le, était en hausse d’environ 14 % sur l’exercice précédent. Des bénéfices au service, encore une fois, du contenu, puisque adapté au marché du client. “Un cours pour Midas ne va pas être le même que celui pour l’AD, par exemple. Si on nous explique qu’il y a des soucis sur les roues motrices d’un 4x4, alors nous ajustons l’aspect géométrie”, informe Pascal Renne. Si c’est en effet une formation utile techniquement, le fondateur de DAF Conseil insiste sur sa plus-value commerciale, notion primordiale, de par son appréhension du véhicule global.

Il évoque également la nécessaire communication autour du module : “Jamais on ne vous dira “Oui, je veux un module géométrie”. Cela veut donc dire que si la formation n’est pas proposée, elle n’est pas spontanément demandée. Et rendre compte du contenu est difficile à travers un intitulé. Alors, il faut rendre la formation plus sexy !”

Enfin, selon Pascal Renne, “la formation est faite pour que les MRA vivent. On se forme, au final, pour réparer la voiture des automobilistes. En tant que formateur, cela signifie être à la fois altruiste et complètement ancré dans le commerce. Je crois qu’il faut arrêter de ne parler que technique à un garagiste. Le premier métier reste le commerce. C’est là le vrai discours, parler à l’anglo-saxonne, de manière honnête”. Est-ce là le chemin à emprunter pour s’assurer un retour sur investissements ?

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