ASAV : tous devant et lui derrière
Qu’est-ce qui peut expliquer que le syndicat du contrôle technique, celui du cycle et du motocycle, et celui des enseignants d’auto-école (entreprises) rejoignent le syndicat du pneumatique, pour vivre ensemble des jours heureux ? Qu’est-ce qui a pu les décider à abandonner, en quelque sorte, leurs prérogatives historiques, pour se fondre dans une organisation commune ? Qui a pu sceller une amitié naissante entre des professionnels bien différents dans un pays où l’esprit de chapelle préside à toute autre chose ?
On pourrait répondre que c’est pour contrer le rouleau compresseur du CNPA, qu’incarne, non sans brio, son président Francis Bartholomé, si les intéressés démentaient totalement cet argument négatif, quand leurs motivations sont purement solidaires. D’aucuns pourraient invoquer les contraintes financières qu’une segmentation syndicale trop morcelée rendrait un peu lourdes. C’est, indéniablement, un élément que l’on peut mettre au crédit de l’union, mais qui apparaît plus en apport corollaire qu’en raison primaire. Alors, il faudra invoquer la dure loi de la représentativité imposée par le gouvernement qui exige un minima de membres* pour qu’un syndicat professionnel existe. Ce qui a été initié par les syndicats salariés, doit devenir une réalité aussi pour les syndicats patronaux. En clair, l’union fait la force, et l’ASAV est née de ce concept.
Quatre mariages et un pacs
La nouvelle organisation rassemble donc quatre organisations syndicales opérant déjà, pour certaines d’entre elles, depuis de très longues années, le SPP, Syndicat des Professionnels du Pneu, (1929), la FNCRM, Fédération Nationale du Commerce et de la Réparation du Cycle et du Motocycle, (1926), le Syndicat National du Contrôle Technique Automobile (1987) et l’Unidec, Union Nationale Intersyndicale Des Enseignants et de la Conduite, (1982). Ces organisations fusionnent donc complètement, à savoir que leur nom va disparaître au profit de l’ASAV, que leurs cotisations seront mises en commun (même si les montants restent fixés par les entités d’origine), que leurs services et prestations (au niveau social, juridique, lobbyiste, etc.) seront rassemblées dans un même lieu.
Les personnels restent inchangés, puisque les permanents ne sont pas nombreux et nécessaires à la bonne marche de chacune des entités. Aujourd’hui, l’ASAV compte ainsi environ 3 000 adhérents, qui pourraient de fait représenter entre 10 et 15 % de la représentativité métier au sein de la Convention Collective des Services.
Raisonnant en filière, l’ASAV a signé un accord de partenariat avec la Feda, un partenariat permettant de mener des actions communes et d’être plus forts face aux institutionnels de tous bords. Mais un partenariat qui ne comprend pas de fusion ni “d’agglomération d’adhérents”. Un pacte civil de solidarité pourrait-on dire qui n’impose donc pas les mêmes obligations. Il est vrai, également, que la Feda, qui est totalement tranquille au niveau de la représentativité au sein de la convention Collective du Commerce de Gros, a, par ailleurs, créé le SNISA, son propre syndicat dédié aux services. Une structure pouvant accueillir tous les réparateurs travaillant déjà dans le cadre des groupements de distribution, membres de la Feda. Comment le SNISA travaillera avec l’ASAV, Alain Landec nous donnera la réponse à la mi-juin. En attendant, et jusqu’à la fin de l’année, le travail de rapprochement ne prendra aucun repos. Il n’est que de regarder à la loupe la constitution de la SMAVA, branche réparation - donc services - du CNPA. Du vrai pain béni pour des apprentis Machiavel ou amateurs du RisK !
Une organisation traditionnelle
L’ASAV se veut une organisation professionnelle classique, réunissant ses forces pour être mieux écoutée auprès des pouvoirs publics. Elle est dirigée et administrée par un Conseil d’Administration composé d’une quinzaine d’administrateurs. Chacun des membres travaillera en partenariat avec les autres dans toutes les actions, missions de chaque métier. Les anciennes structures devenant des “métiers”, chacun étant dirigé par un vice-président, Roland Thevenoux, ex-président SNCTA, Nadine Annelot, présidente ex-FNCRM, Jean Louis Bouscaren, ex-président UNIDEC et Michel Vilatte, ex-président SPP. Les quatre répondant à Yann Blard, président de L’ASAV. Régis Audugé assure pour sa part la direction générale de l’ensemble. Une organisation qui n’exclut pas d’ouvrir ses portes pour accueillir de nouveaux adhérents.
*Il est obligatoire d’avoir “un nombre d’entreprises adhérentes à jour de leur cotisation représentant au moins 8 % de l’ensemble des entreprises adhérant à des organisations professionnelles d’employeurs de la branche satisfaisant aux critères 1 à 4 et ayant fait la déclaration de candidature pour la représentativité”.