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Autopromotec, une tranquille internationalisation

Publié le 19 août 2013
Par Hervé Daigueperce
4 min de lecture
Plus diversifié que jamais, mais n’oubliant pas ses racines, puisées dans l’équipement de garage, Autopromotec a montré que même en Europe, un salon national et international répond aux besoins des professionnels.
Plus diversifié que jamais, mais n’oubliant pas ses racines, puisées dans l’équipement de garage, Autopromotec a montré que même en Europe, un salon national et international répond aux besoins des professionnels.

Le pouls de l’international

Si l’on ne peut retenir l’appellation d’audience “mondiale” pour un salon comme Autopromotec, dont les racines sont solidement ancrées dans la région de Bologne, et plus encore dans la fabrication d’équipements de garage, il est incontestable que le salon italien ouvre davantage ses portes. Le nombre de visiteurs étrangers se stabilise (500 de plus) à 18 942 en 2013 alors que les visiteurs italiens, plus touchés par la crise, sont venus un peu moins nombreux (-2 000), soit 83 594 en tout, pour un résultat global de 102 536 professionnels. Les Européens sont, bien sûr, les plus nombreux, représentant 75,7 % du visitorat (dans l’ordre, l’Allemagne, la France, Le Royaume Uni, l’Espagne et la Slovénie) mais l’Asie affiche un 12,9 % dans cet ensemble d’étrangers, ce qui est loin d’être négligeable et peut paraître surprenant. En effet, nous avons déjà fait écho de la montée en puissance des salons internationaux en Chine, et dans les autres pays d’Asie, pour qu’un déplacement aussi important en Europe ne soit pas plébiscité. Pourtant, il faudra bien reconnaître que la vieille Europe a encore des atouts à faire valoir et qu’il convient de répondre à cette demande venue d’Asie. On récrimine et se complaît en jérémiades sur la venue des exposants chinois (97 sur les 1 500) mais pourquoi ne pas les considérer, d’abord, comme des clients potentiels. D’ailleurs, sans faire de mauvais esprit, comment ne pas déplorer les “seulement” 34 exposants français, quand les Allemands sont 107, Taiwan, 40, ou les USA, 37. Les exposants étrangers grignotent sur les exposants italiens en prenant 7,5 % de mieux (925 italiens contre 589 pour les 51 autres pays) mais la Chine progresse de plus en plus. La solution consisterait à se regrouper comme l’indique Bruno Beccari, président de l’Adira*, dans un cadre plus général : “Nous ne pouvons plus régler nos problèmes seuls. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble avec une Europe forte, comme interlocuteur naturel des autres continents comme la Chine. C’est la seule façon pour qu’on résiste face aux exportations des chinois.”

Un marché italien devenu difficile…

A en croire Bruno Beccari, la distribution de pièces de rechange du côté indépendants, comme des réseaux de marques, n’a pas bougé en 2011, mais a souffert, en 2012, pour de multiples raisons, la crise étant la première, bien évidemment. Le recul du marché de la réparation et de l’entretien des véhicules est estimé à – 10 % en 2012 et des mutations ont vu le jour : “Nous avons assisté à une baisse des volumes en général, mais qui ne s’est pas réellement transposée en baisse de valeur. En effet, on a vendu moins de produits peu chers, pour les petits véhicules, en revanche, on a vendu plus de produits, à forte valeur ajoutée. Si l’on ne peut pas parler de rééquilibrage, il faut noter que la baisse en chiffre a été moins forte que la baisse en volume”. En clair, détaillera-t-il, le marché a souffert des déboires des familles et de leur pouvoir d’achat en berne. Ce qui s’est traduit par un espacement des périodes de remplacement. En outre, le chômage, qui atteint les 12 %, a contraint les familles à soutenir davantage leurs enfants et plus longtemps, ce qui retarde, d’autant, d’autres dépenses. Cependant, Bruno Beccari voit l’avenir plus souriant, en précisant que “le marché en 2013, même s’il a démarré doucement, est en train de se relever avec deux bons mois en avril et mai, et sans doute en juin”.

… et très concurrencé

A la question de savoir si la rechange indépendante a bénéficié de la situation économique plus difficile, Bruno Beccari se montre plutôt sceptique : “Il est difficile de se prononcer, parce que les réseaux de marque ne se sont pas déclarés battus d’avance, ce serait même le contraire. Les concessionnaires, en effet, sont les professionnels, qui ont le plus souffert de la crise par l’effondrement des ventes de voitures neuves, ils ont donc cherché des issues en attaquant beaucoup plus sur le marché de la rechange. Ils ont conçu des offres très intéressantes de produits, des services en plus, des forfaits et les écarts de prix entre les deux “rechanges” se sont rétrécis. On estime le rapport entre les deux à 55 % pour l’OES et 45 % pour les indépendants, hors carrosserie, et à 50 % pour l’OES et 50 % pour l’IAM avec carrosserie.” Etonnant ? Nous ne sommes pas en France, mais en Italie, où “la loi italienne, rappelle Bruno Beccari, a permis la vente de pièces de carrosserie produites par d’autres fabricants que ceux d’origine. Cependant, le problème s’est déplacé au niveau des outillages et de leur financement. Certes, nous pouvons fabriquer des pièces de carrosserie de qualité d’origine, mais les constructeurs tiennent encore le haut du pavé avec 80 % à 85 % des approvisionnements”, du fait des coûts d’outillages très élevés à refaire, puisque propriété des constructeurs ou en propriété partagée…”

Une distribution qui se concentre

“Les distributeurs, ici, sont des stockistes et le phénomène des plates-formes, cher aux Français, n’existe pas en Italie”, ouvre Bruno Beccari avant de préciser que “la concentration de la distribution s’avère plus déterminante que dans le passé, et axée davantage sur les stratégies commerciales, les politiques d’achat et l’amélioration de la logistique et des services des groupes, qu’au niveau du distributeur local et de ses clients”. Cette tendance, arrivée plus tard en Italie qu’ailleurs, accuse une certaine accélération en ce moment. Et, du côté des réparateurs, la concentration se porte davantage sur la carrosserie que sur la mécanique. Mais les chiffres sont difficilement analysables, le nombre de réparateurs évoluant de 36 000 à 71 000, quand les distributeurs de pièces seraient entre 4 200 et 5 500, les concessionnaires dans les 3 300 et les réparateurs agréés 11 000. Reste qu’avec l’achat de l’Autodistribution locale par Giadi (soit un CA évolué à 280 millions d’euros), les grandes manœuvres ont bel et bien commencé.

*Association des distributeurs indépendants de la rechange automobile.
 

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