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Publié le 24 avril 2015
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4 min de lecture
Le succès d’estime remporté par la table ronde sur le véhicule connecté lors du dernier CDA montre à quel point le numérique et la fascination qu’il engendre nous atteint au plus profond de notre vie tout court !
Le succès d’estime remporté par la table ronde sur le véhicule connecté lors du dernier CDA montre à quel point le numérique et la fascination qu’il engendre nous atteint au plus profond de notre vie tout court !

En mesurant l’envahissement que cela représente pour chacun et chacune d’entre nous, il m’arrive de m’interroger sur ce que devient ma liberté dans tout ça et sur l’addiction à tous les objets connectés (véhicule, lunettes, montre, smartphone, compteurs, pass navigo…) qui, un jour, va bien devenir une maladie chronique pour les individus mais aussi, peut-être plus gravement, pour nos civilisations !

Quels que soient nos états d’âme, le combat est perdu face au “numérique” ou plutôt au “digital”, comme est perdu le combat du Rugby d’antan face au Rugby professionnel actuel. Le rêve d’un rugby fait de valeurs humaines et sportives symbolisé par les frères Boniface et pratiqué par des joueurs qui ne pèseraient pas 20 ou 30 kg de trop appartient à la rubrique des “vieux cons”, chronique qui chaque semaine dans Midi-olympique (le journal du rugby) est alimentée par des nostalgiques d’une époque révolue.

La vérité des chiffres est implacable : 86 % de la population mondiale sera équipée de Smartphone / iPhone en 2016, 5 milliards d’objets connectés nous entoureront a très court terme. Les générations Z ou W qui vont naître avec un objet connecté dans le berceau et les générations Y qui sont déjà au monde, ne voudront pas ou ne veulent plus être en “rupture numérique” !

Dans le monde d’aujourd’hui, tous les acteurs (industriels, juristes, police,…) comprennent l’intérêt qu’ils peuvent retirer de l’individu “hyper connecté”, même si à chaque avantage correspond un inconvénient notamment en matière de liberté ou de sécurité.

Pour en arriver ou en revenir à l’automobile et à notre métier, le thème de cette table ronde : “Menaces et opportunités pour la réparation indépendante”, il me semble que nous allons vivre un tournant majeur qui va bien sûr être atténué par la composition du parc lui-même, qu’il faudra bien entretenir avec son âge moyen de 8 ans 1/2 et un nombre conséquent de voitures à plus de 10 ou 15 ans, mais qui va nécessiter une capacité exceptionnelle d’adaptation à court terme.

Nous avons trois types de menaces : les constructeurs, les nouveaux acteurs et nous-mêmes :
Pour les constructeurs, l’occasion est belle de reprendre la main et des parts de marché au détriment de la réparation indépendante.
Leurs premiers objectifs peuvent être louables et logiques :
- mieux comprendre le client.
- avoir des informations pour améliorer le produit.

Par contre, Là où nous pouvons commencer à entrer en vigilance, c’est lorsqu’apparaissent dans leurs propos les formulations suivantes :
- maîtriser les aspects techniques pour assurer la sécurité de fonctionnement
- contrôler l’utilisation des fonctionnements par des tiers avec la possibilité de couper l’accès aux informations
- maîtriser le diagnostic et l’entretien avec la mise en place du concept de “véhicule étendu” (gestion des infos du véhicule et des serveurs extérieurs dans lesquels seront stockées les informations concernant ledit véhicule)

Si l’on ajoute les initiatives actuellement prises par PSA en matière de concentration logistique, ainsi que le rachat de Mister Auto, cela laisse à penser que le concept de “maintenance prédictive” est en marche chez eux !

Pour les nouveaux acteurs, on pourrait s’appuyer, pour étayer la démonstration, sur une certitude que l’évolution du monde automobile en général sera plus lente que celle du Numérique, pardon du Digital. Il y a fort à parier que les acteurs du Numérique seront plus performants, plus évolutifs, plus marketing que les constructeurs, qui figent souvent leurs solutions conçues et réalisées par des sous-traitants.

Le véhicule électrique de Bolloré avec une carrosserie Pininfarina, un moteur conçu par Leroy-Somer et une batterie fabriquée par Bolloré lui-même, démontre qu’un acteur extérieur à l’automobile peut faire une voiture : alors pourquoi pas Google ou Apple ?

La “connectivité” n’étant même pas une seconde nature pour ces monstres financiers, et l’intelligence artificielle étant leur première qualité, ils peuvent devenir les vrais acteurs de la mobilité de demain.

La “Maintenance Prédictive” est une démarche qui, avec leur aptitude à l’intelligence artificielle, est facilement compréhensible et organisable pour des entreprises aussi puissantes, qui ne manqueront pas de partenaires pour l’assumer.

Pour nous-mêmes, la vitesse de l’évolution du Numérique n’est pas forcément la nôtre. Notre fonds de commerce, calé sur des véhicules de 3 ans et plus, malgré la “garantie constructeur préservée” mais avec une moyenne d’âge de 8 ans 1/2, n’incite pas à la modernité. Notre arrivée récente et donc tardive sur le management des réseaux avec de faibles investissements publicitaires, constituent un handicap certain pour mettre sur le marché des concepts nouveaux.

Mais, nous avons toujours su nous battre :
- pour obtenir les moyens de jouer à armes égales avec les constructeurs et les informations techniques nécessaires à la réparation.
- pour conserver nos parts de marché, voire en grignoter face à ces mêmes constructeurs, en dominant les évolutions technologiques et leurs complexités.
- pour affirmer notre compétence multimarques.
- pour nous donner une image positive comme réparateur indépendant de proximité auprès du consommateur-automobiliste.
Notre profession, celle de la rechange et de la réparation indépendante, est constituée d’entreprises dont la réactivité est à la mesure de la passion qui anime leurs dirigeants et leurs collaborateurs.
L’exemple de Thomas Flauraud, présent à la table ronde du CDA pour présenter la stratégie de son groupe en matière de véhicules connectés, est une preuve tangible de cette capacité d’adaptation presque instantanée. Et pour ce témoignage éminemment positif, je l’en remercie et le félicite.

A la FEDA, nous serons en mobilisation permanente pour combattre ceux qui voudraient nous faire barrage pour réparer les véhicules du futur, pour stimuler et encourager toutes les initiatives, pour participer activement à la construction d’outils mutualisés, pour “pousser un coup de gueule” si les choses ne devaient pas aller dans le bon sens… donc pour réussir à prendre le tournant du véhicule connecté !
Le véhicule connecté sera probablement à l’ordre du jour de tous les CDA à venir. Mais, le CDA du 12 mars aura, je l’espère, été celui de la prise de conscience et de la mobilisation, en plus du succès d’estime !!
 

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