Congrès AD, vers un nouvel esprit réseau
Si, sur le fond, le congrès AD 2014 se rapproche de celui de 2011 – avec la présentation d’un plan structuré sur les trois prochaines années –, sur la forme, la mutation se révèle totale ! Multiples écrans géants, scène à rallonge ou encore vidéos promotionnelles, l’Autodistribution n’a pas lésiné sur les moyens. Devant plus de 1 000 garages présents (2 500 personnes au total), Laurent Desrouffet, directeur commercial, a rappelé les valeurs fortes du réseau, puis Jean-Baptiste Albouy et Fabien Guimard, respectivement en charge des réseaux VL et de la carrosserie, ont dressé chacun à leur tour un bilan de leur enseigne en appuyant sur les nouveautés à venir, tandis que Stéphane Antiglio, président du directoire de l’Autodistribution, a conclu la journée de plénières sur les prochains challenges du métier.
Et, en substance, tous ont délivré le même message : soyez plus fort avec AD. “Un réseau, ce n’est pas panneau, et ce n’est pas que le respect du cahier des charges, a déclaré Laurent Desrouffet en ouverture du congrès. Le réseau AD, c’est un ensemble d’entreprises locales fédérées auprès d’un réseau ambitieux pour réparer l’ensemble du parc. Notre objectif consiste à devenir le deuxième réseau de réparateurs en France d’ici 2018. Nous nous positionnons aujourd’hui comme le 4e réseau, derrière Renault, Peugeot et Citroën.”
Et pour ce faire, l’Autodistribution a dévoilé le plan Référence 2018, qui succède à Excellence 2013. Comme le précédent plan, il s’appuie sur trois piliers : compétitivité, confiance et compétence. Chaque réseau, mécanique, carrosserie et PL, a bénéficié d’une convention dédiée afin de détailler l’ensemble du programme. Un point sur les basiques a été fait, à savoir l’importance de se former, de disposer d’un outil de diag, également pour les carrossiers, et de s’appuyer sur les outils du réseau, comme la hotline technique Diag24 qui permet de gagner du temps dans la recherche de panne. Nouveauté 2014, les garages seront tous labélisés, après un audit, selon le niveau de compétences des ateliers. Ce projet permet, d’une part, d’accompagner le réseau dans sa montée en technicité et, d’autre part, de qualifier les réparateurs pour mieux les valoriser auprès des flottes, et ainsi favoriser la signature d’accords grands comptes.
Web et digital s’organisent
Parmi les autres annonces du congrès, on peut retenir une avancée sur le volet Internet et digital. Déjà, le site ad-auto.fr devient site marchand, sans pour autant passer e-commerce. En effet, les clients peuvent désormais générer des devis en ligne et prendre rendez-vous ensuite pour effectuer les prestations dans certains points de vente pour l’instant. Ces services s’appuient sur le concept ID-Garages.com, start-up filiale de l’Autodistribution. Autrement dit, chaque garage reste libre de ses tarifs, main-d’œuvre et pièces, peut préciser le nombre de clients Web qu’il souhaite recevoir et sur quel créneau horaire. Petite exception, un forfait national pour une vidange sera prochainement proposé à un “prix bataillé”, assure la direction. Une condition sine qua non pour attirer l’automobiliste sur cette prestation où la concurrence se montre féroce. Toutes ces démarches consistent à optimiser les contacts avec la clientèle afin d’attirer du flux dans les ateliers. Et pour s’assurer de la bonne prise en main de cet outil, la direction prévoit d’organiser plus de 50 réunions chez les distributeurs.
Toujours dans le domaine du digital, dans l’optique de maximiser les contacts avec les clients, l’Autodistribution a présenté l’ébauche d’AD Touch, sa tablette de réception active. Cet outil, disponible d’ici 2015-2016 dans le réseau, permettra de structurer l’accueil du client, de prendre pleinement la mesure de l’état de son véhicule, extérieurement ou mécaniquement, via la prise OBD. L’idée consiste, si, par exemple, ses pneumatiques se trouvent presque lisses, de recontacter le client dans quelques mois pour lui rappeler l’état de ses gommes. Si le logiciel AD Touch se révèle au point, l’Autodistribution planche encore sur la mise en place des passerelles nécessaires avec les différents DMS du réseau. Les professionnels ont ainsi eu droit à une démonstration du DMS de Fiducial, V-Fidélité, un outil essentiel pour cultiver la relation client.
Rechercher des gains de productivité
Enfin, les têtes de réseau ont également rappelé qu’aujourd’hui, être un bon technicien ne suffit pas, il convient également de développer des compétences de gestionnaire et de manager. En carrosserie, Patrick March, dirigeant de la Socca (Société d’optimisation des concepts de la carrosserie automobile), a appelé les réparateurs à rechercher l’excellence opérationnelle. “Vous devez vous apprendre à mieux gérer votre entreprise en créant un tableau de bord et en suivant les bons indicateurs pour disposer d’une tendance trimestrielle”, a-t-il précisé. Du côté de la mécanique, Xavier Joassin, expert-comptable chez Fiducial, a donné trois axes de travail aux professionnels : traquer les heures improductives, travailler sur la marge, en revoyant notamment le taux horaire qui reste encore faible, et optimiser les frais généraux, en les suivant et en allouant un budget par poste. “Juste en gagnant 3 % de gain sur chacun de ces aspects, l’impact se révélera fort sur le résultat de l’entreprise”, précise l’expert. Concernant le coût de la main-d’œuvre, la moyenne du réseau se situe à 52 euros en T1, contre 54 euros pour la moyenne nationale MRA, et 60 euros pour les RA2. “Mais 30 % du réseau se trouve en dessous de 52 euros, a révélé Jean-Baptiste Albouy. Le prix de la pièce, c’est là où vous êtes challengé, mais votre valeur ajoutée, c’est la main-d’œuvre. Vous devez la valoriser.” En fin de journée, Stéphane Antiglio a insisté à nouveau sur ce point. Il a certifié à ses réseaux qu’il fallait “se réinventer face au marché” et que “les garagistes n’ont pas à rougir de leurs compétences face aux réseaux constructeurs”.
---------
FOCUS - Communication massive et redondante
Toujours dans l’optique de générer plus de flux dans les ateliers, l’Autodistribution a accru son plan de communication, misant sur un mix télévision et radio. Il souhaite également installer son message et, dès le mois de novembre, le spot des réseaux AD sera diffusé avant et après la météo de France 2, juste avant le “20 heures”. Une présence redondante, qui doit permettre au réseau de doubler son taux de notoriété d’ici 2018.