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“Dans un marché difficile, seule l’innovation des produits et des services permet d’avancer”

Publié le 20 décembre 2013
Par Hervé Daigueperce
3 min de lecture
Alors que la concentration bat son plein dans la distribution, aujourd’hui, Pierre-Jean Flauraud assume sereinement son indépendance et revendique les valeurs d’une entreprise familiale.
Pierre-Jean Flauraud, président-directeur général d’Aurilis Group.

Comment s’est déroulé votre salon Inotech ?
Nous avons reçu plus de 3 200 visiteurs, ce qui en fait un beau salon, qui a véritablement mis en avant l’innovation, tant dans les services que dans le domaine technique. C’est pour cela, aussi, que nous décernons nos prix de l’innovation, qui ont d’ailleurs récompensé Valeo, pour le filtre d’habitacle, dans la partie Auto, et Teknel pour son générateur à induction, dans la partie industrie.

Vos “propres” produits et services étaient bien représentés, ont-ils obtenu les résultats que vous en attendiez ?
Notre nouvelle version de Mecasystems, qui s’est enrichie de beaucoup d’interfaces en diagnostic, a reçu un excellent accueil, et notamment les logiciels de gestion commerciale. Quant à notre réseau Club Auto Conseil, il a plutôt le vent en poupe, comme peuvent en témoigner ses résultats, depuis 9 ans, aux Grands Prix des Réseaux. Cela donne une image dynamique du groupe.

L’installation sur Clermont a nécessité bien des efforts, avez-vous trouvé vos marques ?
Le regroupement sur Clermont-Ferrand a été un moment important et parfois difficile mais nous nous sommes dotés, ainsi, d’un outil efficace commercialement et performant, insufflant une vraie dynamique. C’est capital dans un marché difficile où seule l’innovation des produits et des services permet d’avancer. Cela profite également au salon, qui a vu des visiteurs venus de France entière, la situation géographique comme la qualité du parc des expositions y étant pour beaucoup également. Il nous a été possible, également, de positionner nos 19 magasins dans le hall, qui présentaient leurs spécialités locales !

Un déménagement de cette envergure constitue une étape, en avez-vous d’autres en prévision, à l’heure où les concentrations font l’actualité ?
Flauraud s’inscrit dans une transmission familiale. Dans deux ans, j’aurai 60 ans et mes fils sont prêts à prendre la relève, l’aîné, Thomas, qui a 35 ans, dirige déjà le service commercial plate-forme, et son frère devrait le rejoindre. Je souhaite que cette transmission soit vraiment réussie et donc que l’entreprise soit exemplaire par la qualité des services et garde toujours l’agrément des clients.

Comment se démarquer aujourd’hui d’une concurrence de plus en plus féroce ?
Il existe encore bien des niches de marché à travailler, dans l’électronique, par exemple, dans la gestion moteur et les services associés, à nous de concevoir des offres originales. Le fait d’être membre de Temot International nous apporte aussi beaucoup et nous permet de mieux aborder le marché. Etre membre du board facilite les échanges avec les confrères européens, cela donne des idées et ouvre des horizons !

Le départ de Précisium d’Autolia ne vous a-t-il pas pénalisés ?
Nous regrettons ce départ, cependant, cela permet aux membres d’avoir des rapports de force plus harmonieux et de renforcer leurs propres organisations, avec une feuille de route très claire. Nous mettons en avant les innovations sur les services propres aux clients et bénéficions de la clarté des rapports avec nos principaux fournisseurs. Notre objectif consiste à croître, à développer notre impact sur le marché, quand notre ambition est, bien sûr, de faire évoluer Autolia.

Comment voyez-vous le marché, justement ?
Je constate que le paysage de la distribution automobile est en train de changer. La concentration est plus forte, les acteurs plus forts aussi, de nouveaux acteurs (Internet) s’installent, les réseaux de réparation moderne et traditionnels sont bien organisés dans un marché globalement difficile où chacun essaie de croître, et donc, cherche à prendre des parts de marché chez les autres. Cette bataille va amener des grandes concentrations en infrastructures, en informatique, etc. Qui réclameront de solides investissements. Comme à chaque époque, on va trouver des solutions. Chacun en a, plus ou moins coûteuses, mais seule la qualité du service et de la relation client peut nous permettre de nous placer dans l’avenir.

Vous signalez, cependant, des aberrations dans le domaine du service ?
En France, effectivement, nous assistons à des excès dans le nombre de livraisons / jour, par exemple. La logistique, nous l’aurons toujours, mais ce qui importe vraiment, c’est d’obtenir l’agrément du client. Il ne faut pas oublier que c’est, aussi, par des prix compétitifs qu’on sert mieux le client or, pour cela il faut baisser le prix de revient et mettre un taux de services plus raisonnable. Il faut savoir garder les pieds sur terre, rester concrets, et adapter les organisations.

Existe-t-il une taille critique pour les entreprises de distribution comme la vôtre ?
La taille d’une entreprise comme la nôtre est liée au capital familial et à la banque, qui est aussi actionnaire. On ne lève pas les fonds comme dans d’autres modèles. Mais l’entreprise familiale procure aussi des avantages certains. Le patron reste le même et cela procure une réactivité que vous ne trouvez pas ailleurs. Le fait d’être à taille humaine confère beaucoup d’atouts à l’entreprise familiale et c’est ce que nous privilégions.

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En chiffres

- 100 millions € : le chiffre d’affaires du groupe
- 500 personnes
- 19 magasins
- 50 000 références en stock

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