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Du sang et des larmes… !

Publié le 19 avril 2013
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3 min de lecture
A lire certains articles de presse, c’est le nouveau régime auquel seraient soumis les employés de nos deux constructeurs automobiles nationaux. Avec, comme contrepartie annoncée, mais non garantie pour partie d’entre eux, car les aléas demeurent, l’espoir de garder leurs établissements et leurs emplois.
A lire certains articles de presse, c’est le nouveau régime auquel seraient soumis les employés de nos deux constructeurs automobiles nationaux. Avec, comme contrepartie annoncée, mais non garantie pour partie d’entre eux, car les aléas demeurent, l’espoir de garder leurs établissements et leurs emplois.

C’est vrai que les aléas sont nombreux, non seulement économiques conjoncturels mais aussi commerciaux face à une concurrence survitaminée. Alors souhaitons que tous ces efforts servent à quelque chose et que l’avenir ne soit pas ingrat.

On ne peut cependant s’empêcher d’avoir quand même quelques appréhensions et interrogations.

Cela fait une bonne dizaine d’années, pour ne pas remonter plus loin, que nos constructeurs sont régulièrement dorlotés, protégés, par nos dirigeants, toutes couleurs politiques confondues, avec des aides et subventions de toutes natures : Prime à la casse (dont les effets pervers se font maintenant sentir) / Recherche / Innovation / Formation / Pré retraite / Productivité - Reclassements et j’en oublie certainement. Avec aussi, en prime, ce superbe cadeau de plus d’un milliard d’euros : la protection du monopole sur les pièces de carrosserie, exploité jusqu’à la limite du scandaleux au point de faire réagir non seulement les professionnels mais aussi les Associations de Consommateurs, la presse écrite, la presse radio/télévision et “last but not least” l’Autorité de la Concurrence.

Et tout cela pour le triste résultat que l’on constate aujourd’hui, à la fois dans les performances commerciales, industrielles, mais aussi dans les comptes de nos deux constructeurs et sans oublier l’emploi pour ce qu’il en reste encore en France.

Quel gâchis ! A quoi ont bien pu servir toutes ces aides et ces privilèges ?

Au cours de la même période, leurs collègues Allemands n’ont sans doute pas, eux non plus, manqué d’aides et de subventions, mais au moins, ils ont eu le courage d’accepter d’affronter la concurrence, sans le bouclier du monopole, et là encore on voit le résultat et quel résultat !

De là à penser que la concurrence renforce et rend conquérant alors que la protection ramollit et affaiblit, il serait temps d’en tirer des conclusions.

Et bien ! Cela ne semble pas le cas, car, comme d’habitude, nos chers constructeurs savent se faire plaindre et tirer les larmes de nos hommes politiques. Comme d’habitude, et cela dure depuis de nombreuses années, c’est le même argument qui ressort : “ce n’est pas le moment de confronter nos constructeurs à la concurrence, même limitée à une seule partie de leur activité Après-vente, car on ne peut les affaiblir plus…” Ce qui sous-entend qu’il y a longtemps qu’ils sont vulnérables…

Ce qui est préoccupant, car on a plutôt l’impression que la conclusion de nos marques et des pouvoirs publics c’est : on perd mais on ne change rien !

Il ne reste donc plus qu’à attendre pour voir, en espérant très fort que nos “malades” retrouvent santé et vigueur car nous sommes Français, et donc chauvins et nous avons envie de voir nos équipes revenir au top de la 1re division.

Nous serons alors curieux de découvrir quels arguments nos politiques sortiront alors de leur manche pour nous expliquer une nouvelle fois : que ce n’est pas le bon moment pour faire tomber ce sacro-saint monopole sur les pièces de carrosserie et rejoindre le marché libre de l’Europe unie.

Enfin, en découvrant récemment dans un article, que l’un des 4 piliers de la stratégie du 1er constructeur Européen, c’est d’être “Top Employeur”, j’ai ressenti à nouveau une certaine compassion pour les employés de nos deux constructeurs nationaux. Mais j’ai aussi ressenti la frustration de savoir qu’une partie des milliers d’emplois industriels qui vont être supprimés, ne seront pas compensés par les emplois qui auraient pu être générés, tant chez les carrossiers réparateurs que chez, les fournisseurs industriels concernés, avec la relance d’activité qui aurait découlé de la libéralisation des pièces de carrosserie.

Il m’est alors revenu en mémoire cette belle citation de Saint Augustin : “Commettre des erreurs est le propre de l’humain, mais il est diabolique de persister dans l’erreur par orgueil”.

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