La 4L Ecolo roulera à l'eau !
Cette année, 10 projets oreintés vers le développement durable ont reçu une aide financière de 2 000 euros, octroyée par le cabinet Deloitte, partenaire de l'évènement organisé par Désertours. Par ce mécénat écologique, Deloitte, dont les valeurs environnementales constituent une priorité, contrebalance le niveau de pollution politiquement incorrect des 1 300 Renault qui serpentent dans le désert pendant 10 jours !
Lors des années précédentes, l'Eco Challenge avait récompensé des initiatives à connotation sociale, comme par exemple l'installation de panneaux solaires ou de pompes à eau dans les villages, ou bien la collecte de déchets sur le passage de la caravane du 4L Trophy.
4L dopée à l'eau
L'un des équipages emblématique de l'Eco-Challenge 2012 arborera le numéro 266. Son initiative se veut plus technique, et c'est ce qui nous a donné envie de vous la faire partager.
Alexis Paderi, 22 ans, et Clément Barbaste, 21 ans, amis et tous deux étudiants de l'EISTI de Pau dans un cursus d'ingénieur, vont placer sur la ligne de départ du rallye une Renault 4 F6 "écologique", dotée d'un panneau photovoltaïque ainsi que d'un moteur à eau. Traverser le désert avec un engin pareil demande une bonne dose de courage, et un brin de folie, qui n'effraie pas les deux acolytes, qui n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils ont déjà traversé l'Europe en train pendant 35 jours, avec pour seul bagage leur sac à dos ! Le Maroc en 4 L s'annonce donc d'ores et déjà comme une balade de santé pour eux ! Pourtant, de leur aveu, ils sont totalement novices en mécanique ! Et ils disposent néanmoins de l'une des voitures les plus avancées technologiquement de tout le plateau 2012.
Fabrication d'hydrogène à bord
Aidés d'un ami mécanicien, ils sont parvenus à faire de leur Renault achetée d'occasion, une véritable curiosité. Reprenant le principe du dopage à l'eau, bien connu des écolo-mécanos, leur pote bricoleur a fabriqué une génératrice à hydrogène avec un tuyau PVC et des bougies de préchauffage de moteur Diesel, le tout relié à un réacteur sur l'échappement du petit quatre cylindres.
L'électrolyse de l'eau fabrique de l'hydrogène, aspiré par le moteur, améliorant sa combustion. Un véritable petit Gillier Pantone fait maison, et qui fonctionne ! L'avenir dira si l'engin ira au bout du voyage, mais les deux étudiants affirment que leur système permet aujourd'hui de gagner près de 30 % en consommation, confiant même leur secret espoir de pouvoir couper complètement l'arrivée d'essence au profit du seul hydrogène, à vitesse stabilisée (environ 90 km/h). Là, on demande à voir, mais l'engagement de l'équipage 266 est sans limite.
En ce qui concerne le panneau solaire, Alexis et Clément l'ont installé sur le toit de leur 4L. Ils parviennent à en tirer 300 watts derrière un régulateur, ce qui permet d'alimenter aisément leur autoradio durant la course, et même les feux longue portée pendant les phases de roulage nocturnes !