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Launch veut revenir en France

Publié le 19 août 2013
Par Frédéric Richard
3 min de lecture
Le fabricant d’équipement de garage chinois Launch s’exposait à Autopromotec, et présentait, en marge de ses produits, sa stratégie de conquête en Europe, et plus particulièrement en France.
Leonardo Di Pietro, responsable du bureau italien de Launch et Stefano Del Sette travaillent ensemble sur le développement des marchés italiens et français, afin de redorer l’image du Chinois Launch.

Le monde de l’équipement de garage se souvient de ce mois d’octobre 2005, date à laquelle le marché français a vu le numéro un chinois du secteur, Launch, implanter une filiale en France. A cette époque, beaucoup s’interrogent, certains se montrent incrédules, mais tous restent à l’affût de ce nouvel acteur. Rapidement, les ventes de ponts élévateurs et de démonte-pneus augmentent, en raison d’un positionnement tarifaire très avantageux au regard de la qualité des produits. Plusieurs distributeurs de renom sautent même le pas en France et proposent ces équipements “exotiques”, en complément des marques européennes de leur portefeuille. Mieux encore, la réactivité industrielle chinoise permet des adaptations très rapides des machines, afin de les faire coller aux attentes du marché français. Mais tout aussi rapidement, des problèmes de suivi de qualité apparaissent. Les containers arrivant de Chine présentent tantôt des pièces manquantes, tantôt des matériels inachevés, bref, la marque ne semble pas fiable. Les distributeurs se détournent. En février 2009, la crise parachève la chute de Launch France, c’est la fin de l’aventure. La filiale hexagonale dépose son bilan, n’ayant pu obtenir de recapitalisation de la part de Launch Europe, basée en Allemagne.

Retour discret en France

En 2010, Launch Europe recrée un bureau de représentation en France, à Saint-Etienne (42), et débute le travail de rénovation de l’image de la marque. La responsabilité de l’entité est confiée à Leonardo Di Pietro, transfuge de Texa et également responsable du bureau italien de Launch. “Je suis arrivé en 2008 dans la société, juste avant la fermeture de la filiale France. Le groupe a perdu beaucoup d’argent dans l’Hexagone, à cause de l’insatisfaction des clients. Mais les produits restent de bons équipements. La preuve, certains pays les vendent très bien, notamment l’Italie”, confie-t-il.

Aujourd’hui, en France, les distributeurs sont effrayés par Launch. Ils se souviennent des problèmes de la fin des années 2000 et il se révèle difficile de les convaincre de travailler de nouveau avec la marque chinoise. Alors, une semaine par mois, Leonardo Di Pietro prend son bâton de pèlerin et sillonne la France, tentant de nettoyer l’image de Launch et de présenter la nouvelle stratégie du groupe. “Il faut convaincre que Launch n’est pas un “fabricant d’équipements chinois” avec tout ce que suppose cette appellation péjorative, en termes de qualité. Nous tentons d’en faire une véritable marque concurrente des plus grands équipementiers de garage. Par exemple, il n’y a jamais eu le moindre problème sur les machines de diagnostic, ou bien encore les appareils permettant la vidange des transmissions ou les stations de clim. Nous travaillons en étroite collaboration avec la R&D chinoise, et les produits sont issus d’une réflexion européenne, italienne même. Nous avons pris la base de leur appareil existant, et l’avons modernisée selon les demandes d’un marché européen exigeant. Tous les tests ont également été réalisés en Italie. C’est la raison pour laquelle nous commençons par commercialiser les appareils de diagnostic en France et, dès que nous aurons terminé la révision de la gamme de ponts et autres, nous les proposerons sur le marché. Ça devrait être vers la fin de l’année 2013”, détaille Leonardo Di Pietro.

Les chantiers de développement sont donc lancés, mais il faut reconnaître que la période n’est pas des plus fastes…

En termes de service après-vente, Launch a souhaité se rapprocher des clients qui lui avaient fait confiance. “Nous cherchons à réassurer ces professionnels de notre compétence. Nous devons rencontrer les anciens distributeurs, leur présenter la nouvelle structure, les nouveaux produits, les développements en cours. Par ailleurs, nous disposons toujours d’un stock central en Allemagne, qui approvisionne l’Europe en matériels et en pièces détachées”, conclut Leonardo Di Pietro.

Enfin, il faut souligner que Launch sera présent à Equip Auto, et la marque compte bien profiter de l’occasion pour rencontrer les groupements de distribution français, et leur inculquer les valeurs du “nouveau Launch”.

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