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Nicolas Le Her, graine de dirigeant

Publié le 8 janvier 2015
Par Clotilde Chenevoy
3 min de lecture
Nicolas Le Her, directeur général adjoint du groupe Niort Frères, a su, depuis son arrivée en 2008, s’inscrire dans la tradition familiale et prendre sa place dans l’entreprise.
Nicolas Le Her, 33 ans, occupe depuis mai 2013 le poste de directeur général adjoint du groupe Niort.

Il se décrit comme discret et passionné par son travail. Les équipementiers, membres du jury, le jugent efficace et pertinent dans sa gestion des fournisseurs. Nicolas Le Her perpétue la tradition familiale au côté de son oncle, Jean-François Niort. Il a d’ailleurs toujours eu en tête de travailler pour l’entreprise familiale. Petit, il suivait régulièrement les conversations sur l’entreprise entre son grand-père, Marcel Niort et son frère Jean, tous deux co-fondateurs de la société Niort Frères. D’ailleurs pendant l’été, Nicolas Le Her effectuera de nombreux stages au sein de l’entreprise familiale, découvrant ainsi toutes les facettes de celle-ci.

Lors du choix de ses études, très axées automobile, il n’exclut pas de se forger une expérience en dehors du giron familial. Après une école d’ingénieur option mécanique et électricité et un passage par ESC Toulouse, le jeune dirigeant se rendra au technocentre de Renault pour y travailler deux ans. Le décès de son grand-père précipitera son retour sur Rouen, et le besoin du groupe de recruter aux approvisionnements entérinera sa décision. En novembre 2008, Nicolas Le Her devient responsable des approvisionnements. Il ne connaît pas ce métier mais, fidèle à son profil d’ingénieur, il se renseigne, se rend sur des visites d’usines et discute des problématiques avec Jean-François. Après son expérience dans un grand groupe où les postes restent très cloisonnés, il découvre le confort de disposer d’une vision à 360° d’une entreprise.

Son intégration dans la société familiale s’est faite naturellement. “Cela a dû être plus difficile pour Jean-François, estime Nicolas Le Her. En tant que troisième génération, j’ai bénéficié de son expérience et des portes qu’il a ouvertes.” Le dirigeant se montre très admiratif du travail de son oncle, qu’il voit comme un mentor. C’est en binôme qu’ils reçoivent les fournisseurs pour les entretiens annuels, tandis que le jeune ingénieur se charge “de disposer du produit au bon moment, tout en gardant une approche économique et un équilibre entre la rotation des stocks et la rupture. Un grossiste se doit d’apporter une réponse technique précise, de disposer de collections larges et d’une rapidité logistique, le tout avec un prix le plus juste possible, dans un souci de rentabilité économique. Notre métier consiste à doser ces ingrédients pour satisfaire le client.”

Plus globalement, Nicolas Le Her voue une véritable admiration à l’héritage laissé par Marcel et Jean Niort, qui “ont su faire les bons investissements quand il fallait, notamment dans la technique. Le Diesel porte aujourd’hui la société et plus généralement, nous devons rechercher des niches et des créneaux pour ne pas se batailler sur les mêmes points que nos concurrents.” Le groupe emploie désormais 347 salariés et réalise un CA de 53 millions d’euros.

De l’analyse à la gestion d’équipes

En mai 2013, Nicolas Le Her a été promu directeur général adjoint. Dans ce cadre, il conserve la gestion des approvisionnements et ajoute la gestion des sites déportés (4 VL et 1 PL). Cette promotion lui demande de sortir de la gestion factuelle, pour intégrer une plus forte dimension managériale. “Ce nouveau poste m’a permis de travailler sur la gestion des sites déportés, et donc de suivre l’exploitation des centres, les pilotages du personnel et des développements, en plus du travail sur le support et l’animation”, résume Nicolas Le Her. Et parmi ces prochains défis, le jeune ingénieur planche sur l’intégration de l’entreprise Berthelot, rachetée en 2013, afin d’assurer un fonctionnement commun aux deux sites VL et PL havrais. Il faut dire que le groupe Niort est certifié ISO 9002, ce qui impose un mode de fonctionnement clairement établi, qu’il faut formaliser par écrit. Une démarche qui séduit l’ingénieur : “nous organisons nos procédures qualité autour de cette norme, qui permet de structurer la société, et de mettre en avant les forces et faiblesses de notre organisation.” Pour autant, Nicolas Le Her prône l’autonomie des directeurs de site, afin qu’ils s’approprient le stock et soient responsables en cas de turbulences. Et in fine, les échanges se révèlent plus riches avec les équipes.

A l’avenir, le directeur général adjoint compte bien évoluer au sein de l’entreprise familiale, et peut-être en revenant à ses premières amours, la technique. “Nous sommes plate-forme technique pour l’Autodistribution et il nous reste encore des points à améliorer, assure Nicolas Le Her. Par exemple, quelle dimension doit atteindre l’entreprise, quelles sont les solutions à venir dans le remanufacturing ou encore comment optimiser la vente de pièces techniques. Toujours en gardant en tête la maîtrise des coûts de revient.”

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Christian Amirault, directeur de la Centrale Autodistribution :

“Nicolas est le digne représentant de la nouvelle génération de managers de gestion et d’organisation. Son implication dans les différentes commissions Autodistribution a apporté une vision positive et différenciée sur l’ensemble des dossiers à traiter. Nicolas est étonnant par sa capacité à mesurer les enjeux, à les comprendre. C’est une reconnaissance méritée que nous partageons.”
 

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