Peinture : les donneurs d’ordre n’ont jamais si bien porté leur nom
Les donneurs d’ordre n’ont jamais si bien porté leur nom. C’est ce que tout le monde reconnaît avec plus ou moins de fatalisme. Bernard Lanne, qui avait pointé du doigt, déploré même, ce phénomène, estime que la question est désormais close : “Les carrossiers ont de moins en moins de marge de manœuvre vis-à-vis des apporteurs d’affaires, c’est clair. On peut même dire que c’est intégré au niveau du fonctionnement du marché. On a dépassé le point de non-retour. Et cela va encore s’accentuer. Imaginez que deux donneurs d’ordre vont bientôt représenter plus de 50 % du marché…” Tout en restant plus évasif, Vincent Delaye juge qu’il faut surtout éviter de franchir le Rubicon : “Le climat concurrentiel actuel est très tendu, avec une recherche de rentabilité et de maîtrise des coûts qui s’est fortement accélérée ces dernières années. Les réparateurs doivent garder à l’esprit une logique de pérennité commerciale sur le long terme et non sur le court terme par une recherche systématique de réduction des coûts.” Même la direction R-M, d’ordinaire réservée, se permet une mise en garde : “Nous constatons que, pour certains acteurs, dans le contexte économique actuel délicat et incertain, la stratégie du tout et n’importe quoi est envisageable. Les associations éphémères qui déstabilisent le marché sont récurrentes.” Avant d’ajouter, avec un brin d’ironie : “Beaucoup de bruit pour finalement peu d’effets…”