Quel est le vrai prix ?
Il est vrai que dans un contexte plutôt déflationniste avec un pouvoir d’achat en berne et un chômage élevé, voir le prix tarif moyen de l’automobile continuer d’augmenter peut paraître quelque peu décalé. Il en est de même pour les prix des pièces de rechange qui chaque année prennent quelques points de plus que l’inflation alors que l’âge moyen du parc continue de vieillir et que la valeur résiduelle du véhicule décroît.
Tout cela n’est pas vraiment cohérent même face à l’argument qu’on en a plus : confort, sécurité, connectivité et gadgets… En effet, on parle là de prix tarifs mais le paysage change complètement lorsque l’on parle du prix réel vendu. Qui achèterait, aujourd’hui, une voiture au tarif, je ne parle pas, bien sûr, de modèles Premium réservés aux sociétés ou particuliers fortunés, mais de voitures courantes, alors que sans avoir même commencé à négocier vous vous voyez proposer plusieurs milliers d’euros de rabais habillés sous différents motifs.
Que dire des pièces de rechange où nous étions habitués, pour le consommable, aux remises promotionnelles permanentes et qui maintenant, avec internet touchent tous les produits ? Que penser du prix tarif quand des offres se positionnent à plus de 70 % de remise ? Quelle valeur faut-il attribuer au produit, pourtant de grande marque et quelle valeur ajoutée faut-il aussi accorder aux professionnels qui les commercialisent ? Et comment s’étonner que le consommateur, profondément troublé, pour ne pas dire déstabilisé par toutes ces offres qui atteignent des niveaux il y a peu encore impensables, ne se dise pas à juste titre, qu’en cherchant et en négociant encore un peu, il doit bien arriver à “gratter” quelques pourcents de mieux ?
Je crois qu’il est grand temps de remettre tout ça à plat pour revenir à la juste valeur du produit, clairement affichée et cohérente avec la capacité économique des automobilistes, et arrêter de le “bombarder” de remises en pourcentages qui ne veulent plus rien dire sinon créer du doute, de la suspicion, pour aboutir à la valeur en Euro du produit, voiture ou pièce.
Messieurs les Industriels, Messieurs les Distributeurs, c’est votre crédibilité, la rentabilité des affaires et l’équilibre des acteurs dans le marché qui est en jeu. Qui donc va avoir le courage de montrer la voie ?
Revenons un instant sur le coût de l’entretien, bien sûr jugé excessif. Il met en œuvre le vrai prix des pièces plus souvent que le prix tarif, en particulier avec les offres forfaitées. Il met aussi en œuvre les services donc des hommes et des employés. Alors est-ce vraiment trop cher payé pour tout cela et notre automobile est-elle budgétivore effrénée ?
Pas vraiment si l’on compare ce coût à ce que chaque ménage consacre chaque mois à ses abonnements téléphone, Internet, TV… Vous me direz que tous ces abonnements, c’est pour le plaisir alors que l’entretien d’une voiture est une contrainte. Peut-être, mais qui n’est pas content de pouvoir prendre sa voiture chaque matin ou le week-end, sans se poser la question de savoir si elle va démarrer et vous emmener à destination sans histoire et en sécurité ? C’est aussi une forme de plaisir, tellement évident, qu’on ne sait plus l’apprécier.
Alors : Acceptons de payer le service à son juste prix. C’est notre valeur ajoutée nationale. Et accordons aux produits leur juste valeur en euros plus qu’en remises. C’est sans doute une garantie pour nos métiers, demain.