VI, vers une année noire ?
Il fallait s’y attendre. Après les anticipations Euro 6, qui ont fortement soutenu le dernier trimestre 2013 et permis au marché de se conclure sur un niveau satisfaisant, l’attentisme a pris le relais en ce début d’exercice. Sur le plan comptable, les chiffres inquiètent. A fin mai, les immatriculations de VI accusent une baisse de 5,7 % par rapport à un début d’exercice 2013 déjà faible, à 16 191 unités. Selon l’Observatoire du véhicule industriel, “un tel niveau constitue une alerte puisque, en vingt-cinq ans, seules les années 1993, 1994 et 2010 ont connu un plus mauvais démarrage”.
Le segment des porteurs continue de souffrir, avec un repli de 1,1 % sur cinq mois, à 7 694 immatriculations, et n’est pas compensé par celui des tracteurs, qui affiche une baisse de 9,6 %, à 8 497 unités. “Les porteurs ne dépassent plus le niveau moyen de 5 000 immatriculations par trimestre depuis 2009”, relève l’OVI.
Hypothèse basse confirmée
Sur le terrain, les distributeurs de VI assistent à des baisses notables de commandes ainsi qu’à une augmentation des prix des véhicules, en raison du passage de la norme Euro 5 à la norme Euro 6. Selon le rapport de l’Observatoire, les délais de livraison se sont tendus chez les constructeurs entre le début de 2013 et actuellement. Ainsi, de soixante-deux jours fin 2012, ils étaient à soixante-neuf jours fin 2013 et sont évalués à soixante-dix-huit jours au premier semestre 2014. “La transition des chaînes de production d’Euro 5 à Euro 6 est une explication plausible au niveau européen”, avance-t-il.
Désormais, parmi les experts interrogés, 71 % estiment que le risque se situe à moyen terme, alors qu’ils n’étaient que 34 % en décembre dernier.
“A ce rythme, l’année 2014 tend vers les niveaux constatés des exercices 2009-2010, tant le marché semble affecté par son environnement actuel et la pression sur les prix. Le passage à l’Euro 6 tarde à s’enclencher, la hausse des prix des véhicules étant peu propice aux décisions d’investissement en période de basse conjoncture”, analyse l’Observatoire du véhicule industriel.
Dans ce contexte, l’OVI ne peut que confirmer son hypothèse basse envisagée en décembre dernier, à savoir un marché autour des 38 000 unités.