Shell se lance dans la construction d’un concept-car urbain
En 2010, Shell s’était déjà associé à Gordon Murray, le légendaire concepteur de voitures de course (notamment la Brabham F1 de Nelson Piquet, champion du monde en 1983) et de route, dans le cadre du projet T.25, un véhicule à moteur 3 cylindres doté d’une efficacité énergétique exceptionnelle. A cette époque, l’élaboration d’un lubrifiant dans le grade 0W-10 (sachant que les catégories inférieures à 0W-20 n’existaient pas officiellement) par les ingénieurs du pétrolier avait permis d’obtenir un gain énergétique de jusqu’à 6,5% en cycle urbain, avec à la clé une consommation moindre du véhicule d’environ 3l aux 100km.
Encouragé par la réussite de ce premier projet, Shell s’est lancé dans un second programme avec l’équipe Gordon Murray Design (GMD), puis avec la société Geo Technology d’Osamu Goto, ancien directeur de l’équipe Honda F1 durant la grande époque Senna/Prost, ceci pour ce qui concerne le développement moteur.
Concrètement, ce programme, baptisé "Projet M", s’articule autour d’un concept-car urbain doté d’un moteur à combustion. Intégrant les toutes dernières technologies en matière de matériaux ultra légers, d’aérodynamique et de transmission, cette citadine sera dévoilée en novembre 2015. L’enjeu de ce concept consiste à aider les citadins à se déplacer dans des villes de plus en plus congestionnées, alors que celles-ci devraient abriter 75% d’une population estimée à 9 milliards d’êtres humains en 2050*
"Nous pensons que ce concept-car Shell démontrera à quel point une voiture peut être efficace lorsque nous travaillons en harmonie avec les concepteurs de véhicules et de moteurs dès les phases de conception et de construction, en y apportant notre expertise technique dans le domaine des carburants et des lubrifiants", explique Selda Gunsel, vice-présidente Lubrifiants et Technologies Produits de Shell Lubrifiants. Ainsi, dans cette optique, Shell vient d’installer un prototype du moteur dans son centre d’essai à Hambourg. De là, le pétrolier va tester des huiles dans un grade de viscosité allant de 0W-20 à 0W-8, avec l’objectif de trouver le meilleur compromis entre l’efficacité énergétique et la durabilité.
* Source : "Why behavior is a critical aspect of tackling climate change", par Nick Allen, Paul Gadd et Stephen Skippon.