L’avenir de Nexus en France se dessine
Au regard de l'expansion de Nexus Automotive International dans le monde entier, qui se traduit par un chiffre d'affaires de près de 7,5 milliards d'euros (CA consolidé des membres adhérents), et une prévision à plus de 9 milliards début 2016, l'Hexagone semble bien petit. L'arrivée du groupement APPRAU (Adipa à Nantes, Chaussende à Toulouse et Marseille, Dasir à Lyon, Motorparts à Lille, P.A.P. à Paris) lui offre désormais une consistance et une couverture géographique de bon augure.
Certes, Apprau, comme l'a fait Speedy, rejoint Nexus Automotive International et non Nexus France, (entité non créée à ce jour, même si ID Rechange en est le représentant "officiel"). Mais la présence de Nexus en France prend de l'ampleur. Celle qu'on attendait d'une organisation de cette importance. En outre, l'adhésion d'Apprau relance un serpent de mer un moment caché sous une roche volcanique… Surtout, l'attractivité de Nexus vient de faire un bond notoire, attractivité dont d'autres acteurs pourraient en apprécier les effets. D'autant que Nexus Auto, le réseau de garages, au profil, lui aussi, assez différenciant (voir notre article sur Jean-Louis Bégard dans le J2R 56 ), semble trouver sa voie, avec une cinquantaine d'adhésions annoncées.
Passer du statut de challenger à celui de leader
Si Gaël Escribe, patron de Nexus Automotive International, entend bien qu'en France, ils obtiennent, à terme, une position de leader, "Un pôle de distribution multi-channel qui innove, qui multiplie les synergies, qui vienne éventuellement en support de nos développements en Afrique, et s'appuie sur une organisation forte, a sa place en France", son souhait de faire partie très prochainement du trio de tête des groupements mondiaux ne serait qu'une question de mois, nous confie-t-il. En effet, le déploiement à l'international s'accroît encore et le chiffre d'affaires consolidé du groupe devrait atteindre 9 à 10 milliards d'euros à la fin de l'année 2016. Il faut dire que pas une région du monde n'échappe actuellement à l'engouement pour ce groupe très différenciant : "Nous poursuivons notre objectif qui consiste à constituer un groupe unique et uni, sans céder à la tentation de l'agglomérat, de l'addition de morceaux qui ne signifie pas grand-chose. Nous voulons vraiment jouer notre rôle d'acteur global. C'est ainsi, par exemple, que nous allons organiser une douzaine de réunions en 2016, mettant face à face des équipementiers décideurs sur le plan mondial et certains des membres « à fort potentiel » de Nexus Automotive International. Il s'agit de proposer des solutions adaptées aux marchés internationaux, sur les différents domaines, dont une illustration pourrait être l'uniformité des tarifs d'un acteur au plan européen, par exemple. Cela va bien au-delà des questions de volumes d'achats privilégiés par nos confrères". Dans cet esprit, N! peaufine la Nexus Academy, qui va s'articuler autour de deux grands pôles, l'un dédié aux métiers (achat, logistique, vente, etc…) débouchant sur des diplômes, des qualifications, l'autre sur des rencontres "technologiques". "En effet, précise Gaël Escribe, les distributeurs ne peuvent pas accorder des jours et des jours pour se former aux nouvelles technologies, or ce sont eux qui apportent les arguments de vente aux équipes. C'est pourquoi, nous allons organiser deux grandes séquences par an, au cours desquelles, plus d'une cinquantaine de directeurs achat et directeurs commerciaux bénéficieront de formations spécifiques, (technologie, évolution des produits, recyclage etc.) par 12 équipementiers de premier rang".
En progression constante
Toutes ces nouvelles actions prennent du temps, alors que le nombre de membres augmente, ce qui amène la direction de Nexus International à étoffer l'équipe. Le développement à l'international sera géré depuis les bureaux parisiens et genevois, de même que tout ce qui concerne les réseaux et la communication. C'est pourquoi, deux personnes rejoignent le groupe, l'une en charge des réseaux de garages -ce qui libérera Philippe Guyot, attaché à la croissance du chiffre d'affaires des partenaires -, une autre, responsable du réseau de distributeurs Nexus en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Tous les autres pôles étant exclusivement basés à Genève comme la gestion des fournisseurs, les finances, la, gestion de la marque propre « DR!VE+ », etc… "Nous fonctionnons un peu comme une start-up, en structurant au fur et à mesure des besoins et en engageant des personnes pour répondre aux besoins du groupe. Comme pour la création de la marque propre, par exemple, qui requiert beaucoup de travail. Les pièces de la marque propre viennent de chez nos équipementiers Premium, ce dont disposent les grands distributeurs et ce que souhaitent avoir les plus petits. Offrir un produit Premium dans une marque privée relève du défi, mais apporte un service capital aux membres" assure Gaël Escribe. Pour revenir sur l'International, les implantations de bureaux se suivent, Sao Paulo, Dubaï, Johannesburg, et bientôt Hong Kong, où sera délocalisée une personne du siège de Nexus : "S'implanter en Asie-Pacifique s'avère primordial pour le long terme et, après Hong-Kong et les Philippines, nous développerons davantage encore la Chine. Nous compterons une vingtaine de distributeurs très actifs, plutôt spécialisés par marque de véhicules d'ici fin 2016 et nous sommes déjà à Taiwan et à Singapour. En clair, en fin d'année, nous aurons un pied sur chaque continent, avec, dans l'ordre du chiffre d'affaires membres, l'Amérique du nord, puis l'Europe de l'Ouest et l'Afrique. Nous sommes très heureux que l'Afrique atteigne la troisième position, cela prouve la dynamique qui se crée là-bas, et la force des opportunités de ces pays pour nos membres et inversement. Derrière, nous comptons le Moyen-Orient, l'Europe de l'Est, l'Amérique Latine puis l'Asie, un ordre qui risque d'être bouleversé avec la rapidité à laquelle nos partenaires se déploient dans cette dernière région".
L'Inde et l'Afrique aussi
Si la Chine était bien sûr au planning des zones à couvrir rapidement, l'Inde n'était pas en tête des priorités. Mais Nexus Automotive International sait aussi profiter des opportunités quand elles se présentent, comme cela s'est passé en Amérique du sud, ouverte par la demande d'un groupe brésilien et comprenant désormais l’Argentine, l'Uruguay et le Chili. L'Inde, ce sont les anglais qui en ont fait la promotion, au travers d'un des deux leaders de la distribution indienne, TVS (partenaire de Renault en distribution de véhicules). Fort d'un réseau de 500 garages en PL, TVS veut croître en VL et a besoin de l'accès aux grands équipementiers internationaux, aussi incroyable que cela puisse paraître. Il faut savoir que les Indiens s'intéressent à deux grandes régions du monde, l'ASEAN et, de l'autre côté, l'Afrique de l'Est, dont les développements de l'après-vente intéressent à la fois Nexus et TVS. L'Afrique de l'Est sera, en effet, l'un des drivers du continent. Mais pas seulement. L'Afrique du Sud joue aussi un rôle non négligeable, comme le Nigeria ou encore l'Algérie. Nexus Automotive International sera bientôt fortement représenté en Afrique du Sud, via l'entrée d’un nouvel adhérent (Desamark, en complément de WAG qui a rejoint Nexus en juillet). Quant à l'Algérie, qui sera pays pilote pour la Nexus Academy, elle verra très prochainement se constituer Nexus Automotive Algérie, avec le renfort potentiel de deux nouveaux membres spécialisés, l'un en pièces allemandes, l'autre en pièces asiatiques. En clair, il n'existe pas de barrière à l'expansion géographique de Nexus Automotive International, sinon politiques, et on attendra donc encore un peu pour parler de l'Iran…
Hervé Daigueperce