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Les biocarburants ont le vent en poupe

Publié le 27 janvier 2021
Par Nabila Albour
2 min de lecture
La bioéthanol résiste à la crise. Selon le dernier bilan de la collective de la filière, les ventes de superéthanol-E85 ont enregistré une hausse de 4 % en 2020 et plus de 15 000 boîtiers de conversion ont été installés par l’ensemble des fabricants.
Les perspectives de croissance pour 2021 sont très bonnes pour tous les acteurs de la filière bioéthanol.
Les perspectives de croissance pour 2021 sont très bonnes pour tous les acteurs de la filière bioéthanol.

Tous les indicateurs sont au vert pour le biocarburant ! C’est l’analyse de la collective du bioéthanol qui a présenté, mardi 26 janvier 2021, le bilan 2020 et les perspectives 2021 de la filière en France. Premier constat : les ventes de superéthanol-E85  ont progressé de 4 % l'an dernier tandis que le SP95-E10 a atteint une part de marché de 48,5 % (contre 47,6 % en 2019). Et ce, en dépit d’un contexte de crise sanitaire qui a provoqué une baisse sensible du kilométrage parcouru due aux confinements successifs.

L’impact des confinements sur les distributeurs de carburant mais également sur leurs fournisseurs qui sont les producteurs d'éthanol et que nous représentons est important. Le marché de l'essence a baissé de 14 % sur l'année 2020 alors qu'on s'attendait à une croissance de 7 %. Mais l’année 2020 a aussi été porteuse de bonnes nouvelles comme l’augmentation du nombre de stations-service distribuant les biocarburants", explique Sylvain Demoures, secrétaire général du syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA), l'une des deux entités représentée par la collective du bioéthanol.

2305 stations-service pour le superéthanol-E85

En effet, selon l’organisation professionnelle, le réseau de distribution du superéthanol-E85 a bondi de 32 % en 2020 par rapport à 2019 et compte début janvier 2305 stations-service (565 de plus en un an) en France, soit 1 station sur 4 (25 % des stations). Les régions Occitanie (26 %), Hauts-de-France (22 %) et Provence-Alpes Côtes d’Azur (21 %) comptent le plus fort taux d’équipement en stations E85 et deux distributeurs, Total et Intermarché, représentent 50 % des stations E85.

Autre motif de satisfaction : plus de 15 000 boîtiers de conversion E85 ont été installés en 2020. Aujourd'hui, 15 modèles de kits ont déjà été homologués par l’Etat. Ils sont proposés par 5 fabricants : Biomotors, FlexFuel Energy Development (FFED), ARM Engineering, Borel et, plus récemment, eFlexFuel.

Pour justifier ces résultats encourageants, la collective du bioéthanol invoque les nombreux avantages offerts par les biocarburants. Outre une réduction des émissions de CO2 et de particules, ils affichent des prix plus attractifs pour les automobilistes et bénéficient de déductions fiscales pour les entreprises. Le superéthanol-E85 serait ainsi le carburant le moins cher à la pompe avec un tarif moyen de 0,66 euros par litre contre 1,40 euro pour le SP95-E10. Autre avantage : la gratuité de la part régionale de la carte grise dans toutes les régions métropolitaines (sauf en Centre-Val-de-Loire et en Bretagne où elle est à moitié prix).

Des perspectives prometteuses 

En croissance, les ventes de biocarburants pourraient poursuivre leur progression ces prochaines années grâce à un contexte réglementaire favorable, dans le cadre de la transition énergétique. Au niveau européen, la directive énergies renouvelables, dite "RED II", adoptée en 2018, établissait un objectif de 14 % d’énergies renouvelables dans les transports à l’horizon 2030.

Un objectif qui pourrait être revu à la hausse dans le cadre du Pacte vert actuellement en discussion. Au niveau français, l’objectif d’incorporation de biocarburants dans les essences (en énergie) était de 8,2 % en 2020 et a été augmenté à 8,6 % pour 2021, puis à 9,2 % pour 2022.

Enfin, la collective du bioéthanol compte sur l’élargissement du périmètre de l’arrêté de 2017 portant sur l’homologation des boîtiers de conversion E85. Les professionnels de la filière veulent en effet inclure les véhicules de 15 CV et plus et ceux équipés de filtres à particules. Ces demandes, en passe d’être acceptées selon l’organisation, permettront d’augmenter l’éligibilité à environ 9 véhicules du parc essence sur 10. Une aubaine pour les fabricants de boîtiers.

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