Rial, l’étoile noire d’Orion
Plus qu’une évolution, une révolution. Les nouveaux quartiers de la Rial donnent clairement une nouvelle dimension à l’entreprise. Premièrement, le positionnement géographique du site, Saint-Priest, permet un accès plus rapide à l’autoroute. Un atout pour les livraisons fournisseurs et les clients. D’autant que le site dispose désormais de trois postes à quais, avec portes automatiques, un équipement qui facilite grandement chargement et déchargement des 25 à 30 palettes qui y transitent chaque jour.
Deuxièmement, les locaux s’étendent sur 6 000 m2, avec une mezzanine de 4 000 m2, soit 10 000 m2 de stockage. Et Patrick Jouannin, le P-dg de la plate-forme, annonce déjà pouvoir convertir des bureaux en surface de stockage si besoin est, voire même construire une annexe. Aujourd’hui, le site stocke environ 55 000 références provenant de 43 fournisseurs. Et d’ici la fin de l’année, en plus de l’allongement des gammes, de nouveaux équipementiers prendront place dans les racks. “Nous misons toujours sur la carte Premium, explique le dirigeant. Nous avons déjà testé la vente de produits low cost, mais les résultats n’étaient pas probants. Et c’est la fin des dépôts, qui ne sont plus rentables. D’ailleurs, nous devons montrer aux équipementiers que nous sommes un vrai relais entre eux et les distributeurs. Nos cinq commerciaux rencontrent régulièrement nos clients, pour ajuster leurs stocks ou relayer les promotions et animations des fournisseurs. Plus nous aidons nos clients, plus nous leur devenons indispensables !”
Enfin, troisième transformation, Rial a réorganisé ses flux internes et investi 280 000 euros dans un convoyeur. “Il est encore un peu tôt pour chiffrer précisément les gains de productivité obtenus avec cet outil, mais nous constatons déjà que le rythme a augmenté d’environ 30 %, sans accroître le nombre de préparateurs de commandes, résume Patrick Jouannin. Nous traitons 1 500 colis par jour actuellement, mais il est possible de monter à 700 colis à l’heure avec les 12 postes de commande.”
Concrètement, les magasiniers sont assignés sur une zone précise et mettent dans des casiers les pièces inscrites sur le bon de livraison. Les caisses sont envoyées, via le tapis roulant, vers les postes des préparateurs de commandes. L’opérateur contrôle la commande, tout en mettant les références en carton. Il édite ensuite le bon de transport. Le colis repart sur un tapis roulant afin d’être fermé et cerclé automatiquement, avant de rejoindre la gare de triage. La machine scanne le code-barres du carton, pour le placer automatiquement sur le tapis du transporteur attendu. “Ultérieurement, nous pourrons rajouter également une vérification automatique des colis, en contrôlant le poids, explique le P-dg. Il s’agit d’un système complexe à mettre en place puisqu’il faut peser et rentrer informatiquement le poids de chaque référence.” Quant aux pièces les plus encombrantes ou lourdes, elles ne peuvent passer par le convoyeur, et environ 5 000 m2 du stock conserve donc une organisation traditionnelle. Les chariots ont encore de beaux jours devant eux !
Au-delà des chiffres, les hommes
Pour bâtir ce nouveau vaisseau amiral, Patrick Jouannin a investi 2,2 millions d’euros dans le rachat et 3,5 millions d’euros dans la rénovation, un chiffre jugé “raisonnable” par le dirigeant, qui a estimé qu’une construction aurait dépassé les 6 millions d’euros. Le chiffre d’affaires de l’entreprise ne cesse d’augmenter d’année en année, et le retour sur investissement a été sagement calculé. En 2012, la Rial a réalisé un CA de 12,7 millions d’euros et compte atteindre 20 millions d’euros pour 2013. Un succès que Patrick Jouannin attribue à un vrai travail d’équipe : “Je suis chef parce qu’il en faut un, mais nous sommes 11 actionnaires. Mes deux fils, Marc et Freddy, sont associés, mais ils ne sont pas les “fils du patron”. Ils prendront leur place quand l’équipe existante le permettra. Nous avons des cadres dirigeants très compétents, impliqués, qui mouillent leur chemise et font avancer Rial, et Orion.”
En effet, le site lyonnais héberge également les bureaux de la holding Orion, qui compte, en plus de Rial, une structure parisienne, AFP, dirigée par Serge Falco, et une entité marseillaise, Espace Dépôt, menée par Nicolas Piot.
La première réalise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, “une goutte d’eau pour la région”.
Le développement de la plate-forme parisienne est tel qu’il va falloir à nouveau agrandir les locaux. Sur Marseille, le CA se monte également à 5 millions d’euros, mais le redémarrage de la structure, acquise en 2010, a été “un peu plus long que prévu, estime le dirigeant. Nous avons eu une croissance de 15 %, mais 2013 a encore été une année de transition. Nous passerons à la vitesse supérieure en 2014”.
Des synergies sont réalisées entre les sites dans la gestion des références, la plate-forme lyonnaise faisant office de stock central pour les pièces à plus faible rotation. Elle desservira même début 2014 la région de Toulouse, puisque Patrick Jouannin installera une nouvelle plate-forme dans le Sud-Ouest, avec un stock conséquent pour livrer la région. Ce projet se fera avec le soutien financier de banquiers, qui rentrent au capital sous forme d’obligations et de participations. “Nous gardons la main sur notre entreprise, précise le dirigeant, nous tenons à notre indépendance.”