Autobacs en quête d'un modèle plus dupliquable
On imagine bien qu'avec seulement une dizaine de magasins en France, Autobacs est très loin d'afficher une présence en accord avec son potentiel et son image de leader japonais du centre-auto. Il faut dire qu'en l'état, les centres Autobacs, situés en région parisienne, sont de véritables supermarchés, immenses, ouverts le dimanche, dans lesquels l'offre pléthorique dans tous les domaines justifie l'occupation d'espace… Bien entendu, pour déployer un tel concept en l'état sur l'ensemble du territoire, il faut trouver les emplacements, et les investisseurs ! Alors, face à un contexte concurrentiel difficile, un marché trusté par des poids lourds (Norauto, Feu Vert), qui ont déjà pris position sur nombre de zones commerciales, Autobacs a décidé de revoir sa copie. "Nous réfléchissons à un nouveau concept de magasins, des discussions sont en cours pour des ouvertures en 2017-2018", a confié Agnès Darnac, nouvellement nommée à la direction générale d'Autobacs.
Selon nos informations, les nouveaux sites ne devraient pas excéder 2 000 m², (la taille standard d'un centre auto en France), mais toujours avec une offre large et une activité centrée sur l'atelier, grâce à plus de 10 baies par centre. On rappelle que selon le concept japonais, l'atelier n'est pas qu'un simple espace de réparation. Il sert aussi, en grande partie, à embellir les véhicules. (pose de films, montage d'accessoires, lits de carrosserie).
Autobacs confesse qu'il est, plus que jamais, important de rééquilibrer le CA atelier avec le CA boutique, tant il est vrai que les ventes sur Internet grignotent chaque jour un peu plus la rentabilité des enseignes de centre-auto. Seule arme face à ce constat, le service !
La femme, ligne de mire
Pour répondre à cette problématique, l'enseigne s'est donc offert une direction générale féminine en France, ce qui est assez rare pour le souligner pour un groupe japonais. En guise de seconde arme, il s'agira de capitaliser sur cette annonce pour lancer une vaste campagne de séduction auprès de la gent féminine. "Nous voulons devenir le lieu que les femmes peuvent visiter seules et où elles pourront faire réaliser l'entretien de leur véhicule agréablement", déclare Agnès Darnac. Il s'agit de faire en sorte que la femme gagne en autonomie, dans un monde automobile masculin souvent anxiogène pour elle.
Mais peu de philanthropie dans l'idée. La femme est de plus en plus impliquée dans l'entretien de son véhicule, et représente désormais 10 % de la clientèle globale des centres-auto. Une manne à ne pas laisser passer, pour une enseigne qui cherche plus que jamais à se déployer avec force sur le territoire.