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Carrosserie

Carrosserie de France, étendard de l’indépendance des carrossiers

Publié le 30 avril 2025
Par Nicolas Girault
3 min de lecture
L’enseigne adossée au fabricant de peinture Palinal a soufflé sa première bougie. Organisation atypique dans l’univers de la réparation-collision, Carrosserie de France veut défendre l’indépendance des réparateurs en s'appuyant sur un label de qualité et une communication persuasive.
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Responsable de Carrosserie de France, Pascal Sorvillo (à droite) apparaît dans le premier spot publicitaire du réseau, tourné chez l'un de ses membres. ©Carrosserie de France

Officiellement lancé en mars 2024, Carrosserie de France ne ressemble pas aux autres réseaux adossés aux fabricants de peinture. En effet, il s’agit moins d’une enseigne que d’un étendard, celui de la défense farouche de l’indépendance des carrossiers. Il s'oppose au modèle des agréments, accusé de distordre le marché en accaparant la relation avec les automobilistes et en tirant les tarifs vers le bas.

Ce réseau "pas comme les autres" est animé par l’équipe française de Palinal, marque de peinture n’entretenant aucun accord avec les apporteurs d’affaires. Son modèle se rapproche d’un label libre, souple, avec un cahier des charges très simple. Ainsi, ses membres doivent proposer des véhicules de courtoisie et garantir leurs réparations à vie. Des exigences à la portée du plus grand nombre, qui ont déjà fédéré 35 membres en un an.

Dans la peau d'un carrossier

"Il s’agit d’agents de marque et de réparateurs indépendants installés dans toute la France et de toutes tailles, précise Pascal Sorvillo, directeur commercial de Palinal en France. Certains sont agréés, d’autres pas. Leur point commun est d’effectuer un travail qualitatif, en adaptant leur tarif avec une marque de peinture indépendante".

Le responsable reste très ancré sur le terrain. Ancien peintre dans un atelier Renault, passé par la distribution indépendante et Dupont (devenu aujourd'hui Axalta), il a vu évoluer le marché de la carrosserie vers une perte progressive d'autonomie des réparateurs. Une tendance contre laquelle il entend lutter en les fédérant, après avoir échangé avec beaucoup d'entre eux.

Retardé par la pandémie de Covid, le lancement de Carrosserie de France aura nécessité six ans de préparation. Pascal Sorvillo en raconte la genèse. Initialement, "le déclic est venu lorsque j'ai vu une publicité de Carglass à la télévision italienne pour la carrosserie rapide, explique-t-il. Je me suis mis dans la peau d'un carrossier en me demandant ce dont j'aurais le plus besoin. Puis, nous nous sommes lancés avec une dizaine de réparateurs".

D'après lui, les actions autour de l’agencement des ateliers et la gestion des carrosseries ne répondent pas au principal enjeu des professionnels. Pour assurer leur indépendance afin de réparer les véhicules dans les règles de l'art, ces derniers auraient d'abord besoin de communication et de marketing. Le responsable pense qu'ils doivent s'adresser collectivement aux automobilistes pour rétablir leur image et reprendre le contrôle de leurs affaires. Pascal Sorvillo affirme d'abord vendre de la visibilité aux utilisateurs de ses produits.

Télévision et réseaux sociaux

"L’objectif de la cotisation, c’est de réunir assez de fonds pour peser dans les médias." En contrepartie, les carrossiers bénéficient de spots télé, d’une forte présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram…), et d’un label indépendant, accessible et fondé sur des exigences simples : véhicule de prêt, garantie à vie et respect d'un tarif juste pour le réparateur.

"Pour moi, le vrai départ de Carrosserie de France c'est le 22 septembre 2024, jour de la diffusion du premier spot de publicité en marge d'Automoto, sur TF1", affirme-t-il. Celle-ci défend le libre choix du réparateur avec une formule choc efficace. L'un des comédiens explique à un comparse : "Quand tu as mal aux dents, tu appelles bien ton dentiste ? Et bien là, c'est pareil : tu contactes tout simplement le réseau Carrosseries de France". Dans l'esprit du responsable, sa diffusion sur une grande chaîne télévisée participe à sa légitimation. Et depuis, sa publicité tourne toujours sur internet et les réseaux sociaux.

Naturellement, le réseau encourage l'utilisation par les carrossiers de la cession de créance et du recours direct. À côté, l'enseigne propose pour l'instant un nombre restreint d'autres services. Néanmoins, ceux qui en ont besoin peuvent aussi bénéficier de l'accompagnement d'un conseiller juridique dans certains domaines. Le responsable se dit prêt à en agréger d'autres à l'avenir, en fonction des demandes de ses membres.

Il indique avoir encore plusieurs axes de communication en tête pour les futures campagnes. Elles devraient défendre à chaque fois un principe simple, avec une formule percutante et efficace. Si la première mission semble réussie, il reste maintenant à suivre l'évolution du réseau pour voir s'il parviendra à prendre suffisamment d'ampleur pour accentuer ses campagnes de communication.

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