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Aérodynamique : Performances contradictoires

Publié le 14 février 2014
Par Jean-Marc Felten
2 min de lecture
Deux constructeurs revendiquent actuellement des performances aérodynamiques ­remarquables, pourtant les objectifs sont opposés.
Le passage en soufflerie valide l’efficacité aérodynamique et chaque détail apporte son importance à la performance finale.

Mercedes présente sa nouvelle Classe C avec une traînée aérodynamique record de 0,24. Avant elle, seule la CLA du même constructeur annonçait un tel chiffre. De son côté, Ferrari présente la berlinette 458 “spéciale” comme ayant la meilleure aérodynamique de toutes les sportives au cheval cabré jamais produites. Celle-ci annonce un “coefficient” aérodynamique global de 1,5. En quoi ces chiffres sont-ils comparables ?

Cx, Cd, Cy et Cl

L’aérodynamique prend en compte de nombreux facteurs. Tous résultent de l’action de l’air sur un solide en déplacement. Pour le Cx, plus le chiffre est bas, plus le déplacement est aisé. C’est la pénétration dans l’air. Cd est une autre dénomination, d’origine anglaise, qui signifie “Drag Coefficient”. Autre chiffre caractéristique important, le coefficient d’appui (Cy ou Cl en anglais), ou “portance”, donne l’indication de la force exercée par l’air sur ou sous le véhicule !

L’air, en se déplaçant sur et sous le véhicule, génère une force qui plaque le véhicule au sol ou le fait décoller, comme les avions. Les ailerons modifient cette portance, qui est distincte entre l’avant et l’arrière, en règle générale. Les aérodynamiciens cherchent le meilleur compromis entre les deux valeurs (Cx et portance) pour avoir le meilleur comportement routier et le moins de résistance à l’avancement. Celle-ci est très importante dans la mesure où le besoin d’énergie pour la vaincre est supérieur à tous les autres facteurs de consommation (frottement des roues, effets mécaniques des compressions de suspension sur les bosses…) dès 70 km/h.

Pour obtenir les consommations de carburant les plus basses et des émissions de CO2 en baisse, Mercedes a peaufiné la pénétration dans l’air de ses berlines Classe A, CLA et Classe C. Outre la forme très travaillée, des panneaux lisses ont été installés sous la carrosserie et des volets mobiles ferment le passage de l’air dans le compartiment moteur selon les besoins.

Ferrari de son côté, cherche à obtenir de sa “458 Speciale” la meilleure performance routière. L’italienne affiche un Cx de 0,35, mais une très bonne portance de 0,53, soit un rapport de 1,5. Comme chez Mercedes, des volets règlent l’écoulement de l’air autour de la voiture, mais c’est pour augmenter l’appui sur la carrosserie (et sur les pneus) à haute vitesse et améliorer la tenue de route. Entre les changements obtenus à l’avant et l’arrière, c’est un total de plus de 10 % d’appui supplémentaire que les volets apportent. Les objectifs des deux constructeurs pourraient très bien être complémentaires, pour que les critères entrant dans les normes d’homologation d’émissions de CO2 et de pollution, le Cx, soient favorisés, et que les vitesses élevées, la stabilité sur la route soient privilégiées.

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