Alliance Auto Industrie, des fiançailles hors normes
Vincent Olives et la pièce auto, c’est trente-cinq ans d’histoire. En effet, le jeune président d’Alliance Auto Industrie a grandi dans le monde des piéçards, son père ayant repris un magasin de pièces détachées sur Auch. La structure s’est par la suite développée, avec l’ouverture en 1989 d’un site à Condom, dans le Gers, ainsi qu’à Saint-Paul-lès-Dax, dans les Landes, en 1993. En 1997, à tout juste 20 ans, Vincent Olives rejoint la société familiale pour ouvrir le magasin de Villeneuve-sur-Lot. En février 2000, une nouvelle entité rentre dans le giron du clan Olives, l’Afepac, et Vincent Olives prend alors en main la gestion entière du site composé de deux magasins, à Montauban et Fronton. En 2004, une autre structure se rajoute au portefeuille Olives, à Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne.
En 2006, le père décide de prendre sa retraite, et laisse donc le soin à son fils de gérer l’ensemble des magasins Auto Industrie. Vincent Olives imprime d’ailleurs tout de suite sa marque en plaçant toutes les sociétés acquises depuis 1949 sous le même groupe, Auto Industrie. Parallèlement, il continue d’étendre l’entreprise familiale et rachète en 2008 Auto Service Lavanet, qui se compose de 5 magasins répartis le long des Pyrénées. En 2009, Auto Industrie crée un site à L’Isle-Jourdain. A cette période, Auto Industrie réalise un chiffre d’affaires d’environ 15 millions d’euros. Au même moment, un distributeur emblématique du secteur, Pierre Sara, vend ses magasins basés dans le Sud-Ouest à Jean-Jacques Lafont, P-dg du groupe Alliance et président de Groupauto, qui étend donc son influence sur la zone.
Les deux dirigeants, adhérents d’un même groupement et travaillant sur la même zone, décident de se rencontrer. Vincent Olives veut continuer d’agrandir son périmètre d’action, tandis que Jean-Jacques Lafont cherche quelqu’un pour gérer ses nouveaux sites, que beaucoup de salariés ont désertés. L’année 2010 est donc mise à profit pour trouver une solution administrative afin d’allier les synergies entre les deux groupes, sans faire de fusion.
Chacun garde son identité
Au final, la décision est prise, le 22 décembre 2010, de fonder Alliance Auto Industrie SAS, chargée de gérer en location-gérance les 14 fonds de commerce d’Auto Industrie et les 8 fonds de commerce d’Alliance. Plutôt qu’évoquer un mariage, Vincent Olives préfère parler de fiançailles, puisque toutes les structures d’Alliance Auto Industrie continuent d’exister sous exploitation. Il a d’ailleurs fallu faire preuve de pédagogie pour bien faire comprendre au personnel de tous les magasins, comme aux fournisseurs, qu’il ne s’agissait pas d’une fusion. Et un vrai travail de gestion a dû être opéré dans certains magasins pour les relancer. De plus, Vincent Olives, qui a hérité de la présidence, s’est attaché à structurer l’entité en hiérarchisant et nommant des directeurs. Il s’appuie d’ailleurs sur deux bras droits : Stéphanie Blanc et André Arrans. Le chiffre d’affaires d’Alliance Auto Industrie a atteint 30 millions d’euros en 2011, un peu en dessous des prévisions, certains magasins connaissant quelques problèmes de fonctionnement que le président s’est attaché à résoudre.
Vincent Olives, l’hyperactif
Les ambitions pour 2012 sont d’atteindre 31 à 32 millions d’euros. Un chiffre réaliste puisque, parallèlement au rapprochement avec Alliance, Vincent Olives a maintenu le développement de son affaire via des croissances externes. Ainsi, il a ouvert, en avril 2011, un magasin à Pamiers, et un autre au Boulou en janvier 2012.
Du côté des fournisseurs, l’homme d’affaires applique une politique unique pour tous les magasins. Les 24 sites accueillent dans leurs racks les mêmes marques, même si le nombre de références stockées varie d’un point de vente à l’autre. En effet, sur un même département, un magasin principal approvisionne, pour les pièces à faible rotation, les deux autres sites satellites. Et tous les ans, l’ensemble des stocks subit un audit, avec des ajustements de références si besoin est.
Au total, Alliance Auto Industrie dispose de 7 millions d’euros de stocks. Et le chef d’entreprise mise clairement sur les marques Premium. Mais, pour répondre à la demande du marché, il ajoute à son catalogue une deuxième offre dépositionnée d’environ 30 %. Ces produits peuvent être des deuxièmes marques d’équipementiers, des MDD, ou encore provenant d’un fournisseur moins connu. “Dans tous les cas, la qualité de la pièce reste correcte, précise Vincent Olives. Nous tentons également d’expliquer aux garagistes qu’ils peuvent jouer à bon escient avec leur remise, et en faire bénéficier le client final.” Pour aider les garagistes dans leur démarche commerciale, Alliance Auto Industrie croit au réseau. Ainsi, deux coordinateurs animent à temps plein 61 Top Garage, 9 Top Carrosserie, 3 Etap Auto et 3 Bosch Car Service. L’équipe du distributeur a, de plus, créé un book de présentation des garages pour que ces derniers aillent se présenter aux flottes locales. “Nous devons apporter des services et des solutions aux garages, afin qu’ils vendent leurs services auprès des automobilistes”, assure le grossiste.
Future star du Diesel
En projet de fond, Vincent Olives attend beaucoup de l’activité Diesel. Il a d’ailleurs investi récemment 332 000 euros en matériel Bosch et Delphi, et a créé un espace dédié au sein du magasin de Muret, qui deviendra, à terme, Bosch Premium et Delphi Expert. Un service de diagnostic et de réparation des injecteurs est désormais proposé à l’ensemble des garagistes travaillant avec un magasin d’Alliance Auto Industrie. “L’activité réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 300 000 euros, et devrait logiquement progresser, précise l’entrepreneur, mais nous n’avons pas établi de chiffres précis quant à notre développement. En tout cas, il n’existe pas d’offres concurrentes sur le secteur, et la demande est bien là. Nous nous devions apporter ce service à nos clients.”
Vincent Olives fait donc avancer sa société sur tous les fronts et, bien évidemment, le volet Internet devrait bientôt se rajouter à sa carte. Il réfléchit depuis longtemps à cette problématique et prône une distribution multiple, l’objectif étant toujours, au final, de répondre à la demande du marché et des clients.