Dunlop fête ses 125 ans
Tandis que 2013 marquait la 90e édition des 24 Heures du Mans, cette même année vient de donner l’occasion à Dunlop de célébrer le 125e anniversaire de la création du pneumatique gonflé à l’air par John Boyd Dunlop. De quoi choisir également le cadre du circuit sarthois (et de son musée, en particulier) pour symboliser l’événement.
Pour ce qui est de cette 90e édition des "24 Heures", Dunlop équipait 19 équipes sur les 56 au départ (via 2500 slicks + 1000 enveloppes réparties entres les intermédiaires et les "pluie"), dont les deux Morgan-Nissan du OAK Racing victorieuses en LM P2. Si la première victoire de Dunlop au Mans remonte à 1924 avec J. Duff et F. Clément sur Bentley, le manufacturier remportera 34 victoires dans la Sarthe avec l’aide de Bentley, Bugatti, Ferrari, Jaguar, Mazda, Toyota et Porsche (9 victoires), soit plus que tout autre manufacturier.
Mais il y a aussi autre chose. "Au-delà des liens historiques très forts qui nous connectent à cette piste mythique, l’image sans doute la plus représentative depuis 1924 est la fameuse passerelle qui porte nos couleurs, souligne Jean-Félix Bazelin, directeur de Dunlop Motorsport. Si celle-ci permet aux spectateurs de traverser la piste en toute sécurité, elle peut également symboliser le transfert de la piste à la route." Entre parenthèses, l’installation de la passerelle à sa place actuelle a été effectuée sur les années 1986-87, dans le cadre de la création de la Chicane… Dunlop.
Maintenant, pour ce qui est de la route, évoquer un parcours de 125 ans en quelques lignes relève évidemment de l’impossibilité. "Fêter les 125 ans de Dunlop, c’est fêter la naissance d’une idée qui a changé le monde, à savoir celle du pneumatique gonflé avec de l’air", ne manque pas de rappeler Henry Dumortier, directeur général de Goodyear Dunlop Tires France, présent à la manifestation. Effectivement, l’histoire du pneu commence en 1888, lorsque l’Ecossais John Boyd Dunlop, vétérinaire de son état, imagine par jeu d’attacher un tube de caoutchouc gonflé d’air sur les jantes du tricycle de son fils. Le bandage caoutchouté est né, symbole d’une véritable révolution, et marque le début d’une grande industrie.
Dès 1922, Dunlop crée notamment son premier pneu à tringles en acier muni d’une enveloppe de toile. La durée de vie de ce pneu est trois fois plus longue que celle des pneumatiques utilisés précédemment. Il devient la référence absolue. Dans les années 60, un peu à la demande des constructeurs, Dunlop se penche sur le sujet jusqu’ici inexpliqué de la perte subite d’adhérence sur sol mouillé. Il est le premier manufacturier à avoir mis en évidence le phénomène d’aquaplaning. En effet, grâce à un dispositif expérimental qui permet de reconstituer les conditions de conduite à grande vitesse sur une plaque de verre mouillée, les ingénieurs de Dunlop ont réussi à filmer le coefficient d’adhérence du pneu testé.
L’analyse des résultats va servir de base au développement d’un nouveau type de pneu qui verra par la suite le dépôt d’un brevet. En fait, le nouveau dessin de la bande de roulement présente de multiples micro canaux qui se comportent comme une véritable éponge devant l’eau subitement accumulée en trop grande quantité, avant de l’expulser.
Plus près de nous, dès 2008, Dunlop innove en introduisant du Kevlar EE, l’une des fibres synthétiques les plus performantes, dans l’apex de son nouveau SP Sport Maxx TT, soit la partie qui se situe entre le flanc et le talon du pneumatique. Concrètement, l’ajout de Kevlar EE noyé dans le mélange de l’apex permet de rigidifier le flanc, qui devient ainsi plus résistant à la torsion et à la compression, en améliorant nettement le comportement dynamique, en particulier à haute température. A la clé, une meilleure stabilité en virage, une amélioration de la précision de conduite et du ressenti de la route. Suite de la saga pour bientôt, avec un nouveau profil dans la gamme hiver…