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Electronique embarquée et connectivité

Publié le 14 février 2014
Par Jean-Marc Felten
4 min de lecture
Les équipements électroniques multimédia prennent une place de plus en plus grande dans les voitures. La connectivité permet d’obtenir toujours plus d’informations, mais elle peut également lier le conducteur et le constructeur. Comment ces systèmes sont-ils organisés ?
L’équipement de rigueur communiquant comporte un grand écran tactile. Mercedes y adjoint une “souris tactile” sur la console centrale.

Longtemps, l’équipement multimédia des voitures s’est cantonné à un autoradio captant les ondes hertziennes pour apporter de la distraction et quelques informations de circulation aux usagers. Avec le développement des communications GSM et l’utilisation du GPS, de nouvelles possibilités se sont présentées aux ingénieurs et de nouveaux services commencent à être proposés. Mais, désormais, le système multimédia n’est plus seulement un récepteur, il est connecté à l’électronique du véhicule pour y récupérer des données sur son fonctionnement, ainsi que des informations sur la distance parcourue, la vitesse, s’il fait jour ou nuit ou si le véhicule passe dans un tunnel, par exemple. Ces données servent à corriger le fonctionnement du “multimédia”, mais peuvent aussi être envoyées à des centres de gestion de sécurité, et d’après-vente. Il y a donc de plus en plus de communication entre le système multimédia et l’électronique du véhicule, avec des interférences toujours possibles.

Du connecté au communiquant

Que peut-on obtenir du système multimédia ? La connexion se fait aujourd’hui directement avec le téléphone des passagers, en liaison Bluetooth, pour ouvrir des fenêtres vers l’extérieur. Il est ainsi possible d’obtenir des informations complémentaires à la base de données du GPS, pour aider à la circulation. Le réseau téléphonique peut, de plus en plus, être en liaison avec Internet pour faire des mises à jour des équipements ou pour transmettre des données sur le fonctionnement et les incidents intervenant sur le véhicule.

Les services

Les constructeurs commencent à proposer des services dits connectés. Les plus simples sont établis sur la base de l’interaction avec le smartphone des passagers. Une fois identifié et reconnu, celui-ci voit son contenu téléchargé dans le véhicule. La fonction téléphone est simplifiée pour un mode “mains libres”, où il devient possible de réaliser les commandes vocalement (“appeler X”). L’écran sert également à afficher les SMS reçus par les passagers, et à en rédiger, avec la transcription vocale éventuellement. Le système de navigation opérant sur le système multimédia est également interfacé avec la connectivité du téléphone mobile, pour s’enrichir des informations d’aide à la conduite (bouchons, zones de travaux…). La véritable connectivité part de ce point.

Les perspectives

Les projets, dont certains seront accessibles à très court terme, selon les constructeurs, prévoient d’obtenir une liaison entre le véhicule et une multitude de services au travers d’Internet. En premier, c’est le constructeur qui cherche à garder ce lien. Les interactions entre le système multimédia embarqué et le réseau électronique du véhicule permettent la mise à disposition de nombreuses données de fonctionnement du véhicule et de transférer à un centre de service le kilométrage, l’état des systèmes contrôlés par l’électronique, tels que l’huile, les températures de fonctionnement, en plus du kilométrage. Les services après-vente ou le concessionnaire peuvent ainsi contacter le client pour lui proposer un rendez-vous. Des projets envisagent déjà de réaliser des opérations à distance sur les systèmes logiciels, pour des mises à jour ou des corrections. Le délai très proche de 2017 est d’ores et déjà envisagé pour ces solutions.

Les paramètres du système

Pour fonctionner, l’appareil multimédia peut être connecté au réseau par l’intermédiaire d’une puce GSM ou par le biais d’un téléphone connecté. La liaison directe est induite par la présence d’un équipement d’assistance “e-call”, qui devrait être obligatoire à partir de 2015, mais qui ne concerne que le positionnement et une communication “voix” avec les passagers du véhicule. Le lien est établi au moindre coût sur une base “2G”, qui ne permet pas l’envoi de données volumineuses. C’est donc par le compte du smartphone du client que sont transférées les données plus lourdes. L’avènement de la “4G” devrait apporter une plus grande rapidité et plus de fiabilité dans les communications.

Dans le véhicule, le système multimédia n’est plus qu’une interface d’affichage. Celle-ci est souvent utilisée pour la gestion des communications et de l’équipement audio (et vidéo), mais elle permet aussi l’accès aux réglages des équipements de confort (chauffage et ventilation, activation de paramètres de fonctionnement du véhicule ou contrôle des défauts de fonctionnement).

Compte tenu de ces interactions, de nombreuses données sont collectées sur le réseau de bord, au niveau du CAN ou du boîtier multifonction intégrateur. De ce fait, et compte tenu de la validation des équipements nécessaires dans l’industrie automobile, ces systèmes interactifs sont beaucoup plus longs à venir en série en comparaison avec la rapidité de développement des téléphones et tablettes que l’on utilise quotidiennement.

Un chiffre d’affaires prometteur

Les équipements connectés constituent pour les constructeurs un moyen puissant de fidélisation du client. Le lien permet d’anticiper les besoins d’entretien, et ainsi de gérer le contact, surtout pour les véhicules atteignant 5 ans, âge auquel la défection dans le réseau peut dépasser les 70 %. Ainsi, 10 à 30 % de gains sont attendus par les constructeurs, au bénéfice de leurs concessionnaires. Le marché est également présent par le biais d’applications spécifiques, qui peuvent être vendues aux usagers, pour compléter les systèmes GPS (adresses utiles, guides touristiques…) ou diffuser de la musique en “streaming”, c’est-à-dire en direct sur Internet. Citroën avec le Multicity, Renault avec le R-Link proposent déjà cette solution sur leurs derniers modèles.
Dans le véhicule, le conducteur aura, pour accéder à ces services, un ou plusieurs écrans de dimension minimum de 150 mm de diagonale.

Formation et défaillances

Le fonctionnement de ces appareils est beaucoup plus complexe que la recherche des pannes qui peuvent en résulter. Toutes les données passent par le réseau de bord, et sont donc soumises à la mémorisation par les ECU du véhicule. Les appareils de diagnostic devraient alors proposer un système supplémentaire dans les recherches de pannes : “Système multimédia”. De nombreuses informations sont également accessibles sur les multiples sites Internet qui sont liés. Une mise à jour permanente des connaissances n’est pas négligeable pour suivre l’évolution de ces équipements.

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