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JPM fait le poids !

Publié le 24 décembre 2014
Par Hervé Daigueperce
3 min de lecture
Le spécialiste des bennes en aluminium s’est distingué à Hanovre en testant en grandeur nature ses propres produits. Récit.
Yves Chevalier, le dirigeant associé de JPM et son épreuve de poids.

Prenez un poids de 300 kg, suspendez-le au-dessus d’une benne en aluminium, signée JPM, rassemblez autour des visiteurs professionnels et lâchez le poids : la benne résiste tranquillement sans s’incurver d’un pouce. Les spectateurs sont ébahis – et un peu sourds – quand même. Mais la preuve est faite que l’aluminium, ce n’est pas si mal, au fond pour une benne ou bien d’autres containers du même type. Au-delà de l’animation du stand, le test revêtait une grande importance pour Yves Chevalier, dirigeant associé de JPM, dont le cheval de bataille consiste justement à convaincre les Béotiens des bienfaits d’un matériau reconnu en Suisse ou en Allemagne, mais pas assez en France. Les Français, en effet, continuent à préférer l’acier, dont les inconvénients s’énoncent aisément, à commencer par le poids, soit environ 60 kg en plus en acier sur une benne de 300 kg. Qui dit poids, dit consommation (gain de 0,5 l avec benne alu), réduction de la charge utile, augmentation des trajets, et maniement plus difficile. Sans compter les taxes lourdes qui peuvent tomber sur des surcharges, dans certains pays. Mais les croyances ont la vie dure, voilà pourquoi, avec ce test grandeur nature, Yves Chevalier entend bien peser de tout son poids pour gonfler un portefeuille clients déjà bien rempli.

Une entreprise historique

La méthode employée pour la communication révèle une dynamique forte pour une entreprise fondée en 1966, par J.P. Massol (JPM). Elle s’explique, sans doute, par l’historique des deux repreneurs de la société, Yves Chevalier et Jean-Marc Ferral, en 2007, tous deux issus de l’industrie automobile. “Nous avons appris dans l’industrie automobile, raconte Yves Chevalier, et ce que nous implémentons vient de cette source. La carrosserie est envisagée selon des standards automobiles, c’est-à-dire une production automatisée, robotisée, qui exclut les interventions humaines de chaîne, et qui respecte les codes qualité industriels”. Cela s’est traduit, d’ailleurs, en octobre dernier, par l’entrée de l’entreprise en ISO TS, ce qui est assez rare dans le métier. L’intérêt majeur réside dans les prix compétitifs que permet l’automatisation et donc dans la possibilité de “concourir” à l’export. “Nous communiquons beaucoup à l’export et nous nous appuyons sur le produit aluminium. Ici, à Hanovre, nous n’exposons que des produits aluminium, la solution la plus légère et la plus résistante. Les bennes aluminium sont vraiment aussi résistantes que celles en acier, et nous avons des tribennes qui ne font que 400 kg. Mais il faut encore vaincre les réticences !”, ajoute Yves Chevalier. Cependant, – il le reconnaît lui-même, la part de l’aluminium ne cesse d’augmenter en France, “cela prend du temps mais les messages finissent par passer”.

Fabrication française

Cela n’a l’air de rien, mais fabriquer en France, ce n’est pas si facile et c’est plutôt une bonne nouvelle : “Tout est fabriqué à l’usine de Naucelle dans l’Aveyron, commente Yves Chevalier, à une heure de Toulouse. Nous sommes devenus leaders sur le marché français des bennes et tribennes (sur véhicules de 3,5 t) tant en acier qu’en aluminium. Nous avons également ouvert un bureau en Allemagne, en 2012, pour rester proches de nos clients. Cela signifie que l’on peut fabriquer en France tout en restant compétitifs”. Fonctionnant à l’aide d’un réseau de distribution, JPM a intégré dernièrement un de ses adhérents qui partait en retraite, OCS à Nantes a été ainsi rebaptisé JPM Ouest. Aujourd’hui, l’entreprise compte quelque 140 personnes et son ambition s’accompagne de sérieux investissements personnels. En misant sur l’export, par exemple, (2e présence sur IAA) “pour faire connaître le produit ailleurs qu’en France, où notre notoriété est désormais validée, et en s’engageant pour la filière”. En effet, JPM exposait, aussi, sur le stand de la Fédération Française de Carrosserie en soutien à la filière Poids lourd, puisque Yves Chevalier a aussi la casquette de président du secteur VUL : “Pour moi, il est logique de soutenir la FFC sur son stand. Il nous faut une Fédération Française de la Carrosserie forte, aussi forte que certains voisins, pour être reconnus auprès des ministères et se faire entendre à Bruxelles. Que l’on soit un interlocuteur privilégié en matière de réglementation et des autres sujets qui impactent le transport, le camion, certes, mais aussi la carrosserie qui va sur le camion. Une entreprise ne peut le faire seule, c’est à la Fédération de tenir ce rôle”. Un vrai sacerdoce !
 

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