Le garage écologique et durable
Depuis le 1er janvier 2017, la loi oblige les réparateurs à proposer à leurs clients des pièces de réemploi (PRE). Une obligation un peu difficile à digérer à ses débuts. En cause : une pièce de réemploi ou d’occasion considérée comme sale et souvent synonyme de mauvaises surprises, émanant de casses à l’ancienne ! Aujourd’hui, les choses ont bien changé et l’image d’Épinal s’efface peu à peu. Terminé la PRE encore noire de cambouis ou la pièce de carrosserie d’occasion qu’il faut entièrement retravailler avant de la réutiliser. La filière s’est organisée au point d’industrialiser les process de récupération de ces pièces, souvent d’origine d’ailleurs, qui sont désormais tracées, contrôlées, nettoyées, référencées et garanties par des spécialistes du sujet à l’instar d’Opisto, Back2Car ou encore B-Parts.
De déchet à pièce auto
En à peine six ans, la pièce d’occasion est devenue une véritable alternative à la pièce neuve et elle a fait entrer de plain-pied les professionnels de la réparation mécanique et de la carrosserie dans l’ère du garage écologique et durable. Et pour cause : « De manière générale, la construction d’une voiture neuve et, par extension, d’une pièce neuve est très émettrice en CO2. Du coup, offrir une seconde vie aux pièces automobiles permet d’éviter des dépenses d’énergie inutiles. C’est bien plus vertueux pour la planète puisque l’on transforme un déchet en pièce », explique Johan Branca, cofondateur et CEO d’Opisto. Le premier avantage des PRE est donc purement écologique, puisqu’elles répondent à une logique d’économie circulaire et permettent de réduire le gaspillage et la consommation de ressources, tant en termes de matières premières que d’énergie.
Solides arguments commerciaux
Mieux, la pièce d’occasion offre un autre avantage et non des moindres : elle est en moyenne 70 % moins chère qu’une neuve. Écologique et économique : deux atouts de taille à la fois pour le garagiste et pour l’automobiliste. « Avec ces arguments, les garagistes peuvent s’inscrire dans la durée avec leurs clients. Ces pièces sont aussi moins chères qu’une pièce de rechange neuve et elles permettent d’augmenter les entrées en atelier car, sur des véhicules âgés, cela fidélise les clients. Et puis, ce qui fait la valeur d’un réparateur, c’est son savoir-faire dans la réparation, pas dans la négociation des prix. Or, nous sommes aujourd’hui entrés dans une ère où l’on peut se renseigner facilement sur Internet, donc, tout se négocie », estime Johan Branca.
Las, si la pièce d’occasion est une étape incontournable pour emprunter la voie du garage écologique et durable, la France fait office de lanterne rouge sur le sujet. "Même si la part de marché de la PRE augmente véritablement, puisque nous sommes passés de 2,7 % il y a deux ans à 4 % d’ici la fin de cette année, nous sommes encore loin des États-Unis (20 %) ou de la Suède (17 %) parce que nous avons industrialisé la pièce d’occasion bien plus récemment qu’eux", souligne le cofondateur d’Opisto.
Devenir prescripteur de l’économie circulaire
Pour changer les choses, la recette est simple : systématiser les devis en pièces d’occasion et n’avoir recours aux neuves que lorsqu’il n’y a pas d’autres choix. "Les garagistes et les carrossiers doivent devenir prescripteurs de l’économie circulaire. Ils doivent se soucier de l’impact carbone de leurs réparations, du choix du matériel à celui des pièces. Un peu comme ce qui a été fait avec les médicaments génériques, ces derniers ont fini par devenir un réflexe. Mais pour que la pièce d’occasion devienne elle aussi un réflexe, il faut que tout le monde joue le jeu : assureurs, distributeurs, garagistes, automobilistes… », ajoute Johan Branca.
Alors, pour embarquer un maximum de professionnels dans cette voie, Opisto sera présent au salon Équip Auto et prêchera la bonne parole de la pièce d’occasion. Car définir cette dernière comme une alternative réelle à la pièce neuve n’est pas une simple vue de l’esprit !