Lubrifiants : le marché à la baisse
Avec un léger tassement des ventes sur décembre (23 900 tonnes contre 26 400 tonnes en novembre), le secteur des lubrifiants automobiles aura finalement bouclé l’exercice 2011 sur une note positive. En effet, au 31 décembre, et ceci de source CPL (Centre professionnel des lubrifiants), l’activité automobile recensait à elle seule 327 000 tonnes de lubrifiants distribués sur le marché intérieur, soit une progression de 3,2 % par rapport à 2010. Sur ce volume global, le segment des voitures de tourisme pèse quelque 168 800 tonnes, dont 131 900 tonnes pour la catégorie Essence et Mixte, en progression de 4,2 %, et 33 400 tonnes pour la catégorie Diesel Tourisme, en régression de 4 %. Hausse d’un côté, baisse de l’autre… Pour autant, difficile d’avancer une explication rationnelle, si ce n’est que la tendance commerciale met clairement la notion de produit mixte en avant…
Maintenant, pour ce qui est du début d’année 2012, la tendance à la hausse s’est poursuivie puisque les deux seuls mois de janvier/février (sachant que les deux mois de décalage demeurent incompressibles) se sont bouclés avec une progression équivalente à 1,6 % pour l’automobile (contre une régression de 2,8 % pour le secteur industriel). Ainsi, en année courante, soit du 1er mars 2011 au 29 février 2012, la progression se situe toujours à un niveau élevé, équivalente à 2,8 %. Toutefois, la prudence doit être de rigueur, le seul mois de février marquant un tassement de la progression, égale à + 0,7 %. En réalité, certains acteurs de la profession évoquent un recul compris entre 1 % et 1,7 % sur les mois de mars/avril. "Globalement, la tendance baissière devrait malheureusement se poursuivre dans les prochains mois", déplore Paul-Hubert François, le président du CPL.
Ici, il faut évidemment voir une baisse du kilométrage compte tenu de l’envolée des prix des carburants à la pompe et en particulier du gazole (80 % des carburants consommés), qui a atteint un record historique (1,45 euro le litre) à la mi-mars. En ce sens, les derniers chiffres de l’Ufip (Union française des industries pétrolières), basés sur ceux du CPDP (Comité professionnel du pétrole), étayent cette thèse. Sur les quatre premiers mois de l’année, le recul de la consommation de carburant équivaut à 1,7 %. Or, qui dit baisse du kilométrage dit report des entrées en atelier. Cela dit, les "ponts" du mois de mai, combinés avec la baisse sensible du baril de brent (111,13 dollars le mercredi 16 mai) et les répercussions à la pompe, devraient sans doute améliorer les choses. Et après ? Tout dépendra du contexte économique.