Michelin en phase avec ses objectifs
"Les performances de Michelin au 1er semestre sont en ligne avec les objectifs fixés pour l’ensemble de l’année 2013, à savoir un résultat opérationnel avant éléments non récurrents stable, une rentabilité des capitaux employés supérieure à 10% et la génération d’un cash flow libre positif." Jean-Dominique Senard, le président du groupe Michelin, annonce la couleur. Dans l’absolu, les ventes semestrielles du groupe clermontois ont régressé de 5%, à 10,2 milliards d’euros, toujours plombées par l’Europe, alors que l’Asie et l’Amérique du Nord ont bien résisté. Ainsi, le chiffre d’affaires de sa principale division Tourisme & Camionnette a baissé en un an de 3,3%, à 5,321 milliards d’euros. En volume, le secteur de la première monte a régressé de 3% en Europe contre une progression de 4% en Amérique du Nord et de 3% en Asie (hors Inde).
Même tendance pour le remplacement. Tandis que ce secteur se révèle stable en Amérique du Nord et qu’il progresse de 6% en Asie, sa régression est de 4% en Europe par rapport au premier semestre 2012. A noter que le segment hiver recule de 20%, sans surprise, compte tenu des conditions météo de la fin 2012/début 2013.
Mais, finalement, le recul majeur se situe ailleurs. En effet, le bénéfice net sur ce premier semestre 2013 enregistre un repli de 44,6% par rapport à la même période de l’année passée, à 507 millions d’euros (915 millions en 2012), en raison principalement d’une provision conséquente de 250 millions d’euros liée aux projets de restructuration en vue de l’amélioration de l’outil industriel, en particulier dans le poids lourd. Dans ce registre, le manufacturier avait annoncé en juin dernier une réorganisation de ses activités en France avec l’arrêt de la production du site de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) et la perte de 730 emplois, quand bien même une partie de cette activité sera transférée sur le site de la Roche-Sur-Yon. Michelin a également baissé ses prix de 2,3 % et a été affecté par le cours élevé de l’euro.
Toutefois, le manufacturier clermontois assure avoir presque compensé les éléments négatifs par la baisse des coûts des matières premières, élément qui lui a permis d’économiser 206 millions d’euros.
Un état de fait qui amène Bibendum à maintenir ses prévisions annuelles d’autant qu’au second semestre, l’effet de la baisse des cours des matières premières devrait s’amplifier et générer un impact favorable de l’ordre de 350 millions d’euros sur le résultat opérationnel. La marge opérationnelle sur cette période devrait elle aussi "bénéficier de l’impact des coûts des matières premières qui devrait plus que compenser l’effet prix-mix", précise le groupe.
Bien évidemment, comme déjà annoncé, le programme d’investissement d’environ 2 milliards d’euros est maintenu. Celui-ci favorisera la croissance de Michelin en développant de nouvelles capacités de production dans les marchés émergents (construction d’usines au Brésil, en Chine et en Inde, notamment), la compétitivité dans les pays matures, sans oublier l’innovation technologique, le véritable moteur du manufacturier.