SIAD sur tous les fronts
On a souvent parlé des frères Siad dans ces pages, mais il se passe toujours quelque chose de nouveau chez eux. Présent lors de la conférence de presse d’ouverture, Mohammed Siad a été l’un des premiers à souhaiter créer des co-entreprises avec les équipementiers européens et notamment français. Déjà, l’an dernier, il avait réuni tous ses partenaires et ses clients lors d’une soirée festive au moment d’Equip Auto Algeria afin de leur expliquer l’opportunité qui s’offrait à tous de devenir des sous-traitants de Renault Algérie Production. Aujourd’hui, il est plus que jamais candidat – soutenu par la famille au grand complet – et d’ailleurs, il donne déjà dans la “semi-fabrication” en montant des cellules pour carrossiers, des ateliers de montage. Mais l’objectif s’annonce très précis : “Nous avons l’intention d’investir sur les produits à forte rotation afin de pouvoir être compétitifs et donc rentables dès les premières années. Il nous faudra donc une gamme rechange, et une gamme première monte dans les produits comme les accumulateurs, l’échappement, ou encore l’injection plastique. Notre souhait consiste à travailler avec des partenaires européens, avec lesquels on parle la même langue, on peut s’expliquer, on partage les mêmes valeurs et où il ne faut pas aller au bout du monde pour régler un problème”.
Du concret, toujours du concret !
Ce qui anime Mohammed, Tayeb ou ses frères, c’est le sens du partenariat et de la fidélité loin de tout individualisme, qui permettent à l’Algérie de décoller. Leur credo peut ainsi paraître contradictoire lorsqu’ils demandent que les lettres de créance soient abolies, bien que leur suppression rouvre les portes d’une certaine manière à l’escroquerie, alors qu’ils militent contre la contrefaçon, les pièces chinoises dangereuses ou le travail au noir. Mais, répondent-ils : “Protéger, c’est tuer. Quand on protège trop, on n’aide pas. Accompagner, oui, protéger, non, car, sinon on ne travaille pas”. D’où l’ambition de créer des co-entreprises, d’ouvrir les portes et aussi de renoncer aux lettres de créance qui finissaient pas leur mettre des boulets aux pieds ou encore à encourager l’étiquetage en aval, pour un contrôle plus sûr qu’en amont, où cela, en outre, pénalise les fournisseurs. “Il faut que cela relève de l’importateur qui imposera une étiquette traçable” précise le président de Siad. Et de vanter le rôle des plates-formes… Pour qui dispose de 10 points de vente, d’un centre de maintenance et de formation de 7 000 m2 à Oran, cela a du sens. D’autant qu’en choisissant Oran pour son grand centre de formation, il préfigure l’avenir comme sous-traitant de Renault. D’ailleurs, concessionnaire Renault, Peugeot, et Citroën – 300 personnes travaillent dans les concessions, N.D.L.R. –, il a l’obligation de créer des activités industrielles dans les trois ans. Ce qu’il considère comme une aubaine plutôt qu’une contrainte. De la valeur de l’entrepreneuriat !
L’aval aussi, les outils également
En attendant que les sites industriels se montent, ils ont refait leur site Internet, juste après avoir digéré le SAP – encore sur l’estomac, semble-t-il ! – et l’ont lancé sur Equip Auto Algeria. “Notre nouveau site internet va évoluer vers le e-commerce BtoB, parce que nos clients commandent par Internet. On cherche d’ailleurs des partenaires pour aller plus vite dans cette fonction support, et apporter plus de transparence, et des services immédiats à la clientèle”. De la même façon, les établissements Siad ont lancé le centre de maintenance “Autopro”, destiné aux consommateurs. C’est, en fait, une enseigne de réparation rapide en pare-brise, carrosserie rapide, vidange, etc., et les prémisses d’un nouveau métier ? Mohammed Siad répond : “Nous cherchons tous les moyens de servir, d’améliorer les services aux clients professionnels, les accompagner, les former pour mieux répondre au marché avec des produits de qualité, des équipementiers d’origine”. Tout est dit !