Des batteries à cajoler
Après l'euphorie, un calme bienvenu. La sortie des confinements avait confirmé ce que les professionnels affirmaient depuis des années. Ne pas charger sa batterie ou ne pas rouler est néfaste pour celle-ci. De fait, le marché des chargeurs et des boosters a fortement bondi en 2020 et en 2021. Depuis, la tendance est revenue à la normale. "Nous sommes sur des niveaux que l'on connaissait avant la crise sanitaire, observe Abel Santirso, directeur commercial de CTEK. C'est que l'on avait espéré, car la stabilité est plus facile à gérer que les pics. Quand ça monte très haut, ça peut dégringoler tout aussi vite." Depuis un an, compte tenu de l'inflation, les prix de ces équipements ont subi des hausses consécutives aux augmentations des coûts de matières premières, notamment le métal. Mais pas de quoi entamer le marché.
L'impact de l'électronique
Côté chargeurs, la place grandissante de l'électronique dans les véhicules, surtout Euro 6, a amené les batteries à davantage consommer, notamment à l'arrêt. Leur entretien a alors pris encore plus d'importance. "Beaucoup d'automobilistes changeant de voiture se retrouvent avec des technologies auxquelles ils n'étaient pas préparés, et ne prennent pas en compte les besoins de la batterie", remarque Abel Santirso. Ne pas la charger favorise son usure et réduit sa durée de vie.
Le contexte a également bénéficié au marché des boosters. "Comme les batteries, les boosters ont souffert pendant le Covid, car ils perdent en puissance quand ils ne sont pas chargés, indique Charles Mangin, directeur de Sonic France. Nous essayons ainsi d'emmener nos clients vers du plus haut de gamme : les boosters sur station qui permettent d'avoir des produits disponibles tout le temps et qui durent plus longtemps. Par ailleurs, les fonctions start&stop ont impacté les batteries et nous vivons un glissement naturel vers des boosters plus puissants."
Mais électronique et boosters ne font pas toujours bon ménage. Les composants supportent mal de recevoir un fort ampérage et peuvent sauter. "Nous spécifions toujours de faire attention avant utilisation à la correspondance entre le voltage et la tension, affirme Charles Mangin. Un bouton d'inversion peut alerter l'utilisateur sur la réaction d'une polarité, par exemple." Le directeur de Sonic France rappelle dans tous les cas que "le booster est surtout utilisé en cas de nécessité". Un défibrillateur de la batterie, en quelque sorte.
Le booster adaptatif
Chez CTEK, acteur historique du chargeur, la solution du booster auto-adaptatif a été trouvée au début de cette décennie. Sensible à l'état de la batterie, cet outil ne lui donne que la charge dont elle a besoin pour démarrer la voiture, qui peut repartir au bout de 15 minutes. Se pencher sur ce booster était une nécessité car "utiliser un booster classique enlève environ 6 mois de vie à la batterie, et la garantie de la batterie peut être invalidée en cas d'utilisation d'un booster", selon Abel Santirso. CTEK a notamment été sollicité pour fournir les blindés de l'armée du Koweït avec ses boosters auto-adaptatifs.
À l'avenir, le marché des chargeurs et boosters devrait continuer sur sa lancée. Car si les véhicules électrifiés embarquent d'autres types de batteries, la classique 12 V ne va pas disparaître. "Pour alléger les VE, son poids a même été réduit, elle souffre donc plus que dans un véhicule thermique", souligne le directeur commercial de CTEK. Plus petite, mais toujours aussi importante à ménager.