Des démonte-pneus de plus en plus ergonomiques

Chaque année, ce sont entre 3 000 et plus de 5 000 démonte-pneus qui s'écouleraient dans l'Hexagone. Ce marché repose principalement sur le renouvellement du parc d'outils existant. Il serait donc plutôt stable, accusant une légère baisse. Parmi les principaux acteurs de la spécialité figurent notamment Bosch, Ravaglioli, SnapOn ou encore Provac. Tous répartissent essentiellement leurs démonte-pneus entre trois niveaux de gamme, selon leur degré d'automatisation.
Si l'outil n'a pas fondamentalement évolué ces dernières années, il s'est toutefois adapté à l'évolution du parc, au volume d'activité de l'atelier et, surtout, au confort des opérateurs. "Les deux moteurs qui animent ce marché sont la nécessité de renouveler une machine dégradée, et le besoin de remplacer un outil sous-dimensionné par rapport à l'évolution du parc", observe Hervé Gaftarnik, directeur adjoint de Clas Equipement. Il ajoute que la loi Montagne a aussi dopé le marché dans les régions concernées. Ce n'est pas tout : la généralisation des jantes aluminium, ainsi que le nombre croissant de SUV et de 4×4 avec des pneus de plus grandes dimensions, obligent les fabricants à faire évoluer leurs équipements. Exemple : pour éviter d'abîmer les jantes en aluminium, les crocs des machines sont dotés de protections.
Le choix du confort pour garder la main-d'œuvre
Compte tenu de cette évolution du parc, les ateliers se doivent donc de s'adapter. "Un bon MRA est souvent aussi bien équipé qu'un pneumaticien. C'est logique, car les types de pneumatiques traités par ces deux profils d'utilisateurs sont les mêmes, affirme Laurent Mahieux, directeur commercial de Ravaglioli France. En pratique, c'est la cadence d'utilisation caractérisant l'un et l'autre qui peut justifier une différence de niveau d'équipement." Le choix des réparateurs diffère davantage sur les fonctions optionnelles. Laurent Mahieux précise que les garagistes, agents et concessionnaires se tournent plutôt vers des machines ergonomiques pour leurs opérateurs – avec lève-roue, serrage facile et autres fonctionnalités d'assistance. Ces derniers prennent en compte leur confort et les risques de TMS pour fidéliser leur main-d'œuvre.
"C'est la cadence d'utilisation qui justifie une différence d'équipement" Laurent Mahieux, directeur commercial de Ravaglioli.
A contrario, centres rapides et pneumaticiens privilégient des machines plus standards, tout en cherchant le meilleur rendement. "Le MRA se tourne plutôt vers un démonte-pneu avec un plateau de serrage et un levier traditionnel, alors que le pneumaticien va s'équiper également d'un modèle avec serrage central et levier automatique", note Éric Brun, chef de produit négoce Muller.
Une maintenance peu contraignante
Le démonte-pneu est robuste, son espérance de vie varierait entre cinq et dix ans. "S'il existe une différence de durée de vie entre machines, celle-ci est d'abord due à l'environnement de l'atelier plutôt qu'à la marque", affirme Hervé Gaftarnik. C'est le système pneumatique de ces équipements qui reste le plus sensible aux poussières et à l'humidité. Il donne souvent des signes de faiblesse – notamment une perte progressive de puissance – avant de défaillir. Autrement dit, il ne connaît pas les soudaines pannes électroniques des équilibreuses. Les contraintes de son service après-vente sont donc moins importantes.
Toutefois, afin d'éviter d'éventuelles pannes, "les pneumaticiens effectuent beaucoup de maintenance préventive, pour entretenir leur machine", selon Hervé Gaftarnik. Ils s'orientent donc davantage vers des fournisseurs internalisant un SAV réactif. Cela, alors que la majorité des marques font plutôt appel à des spécialistes extérieurs pour maintenir leur parc de machines dans les ateliers. Une pratique qui dérange beaucoup moins les garagistes.
Clas : trois bras pour davantage d'ergonomie

Ravaglioli : plus besoin de bras

Muller : simplement automatique

