Le marché des équilibreuses sur les chapeaux de roue
La gomme fait son retour chez les réparateurs indépendants. Beaucoup d’entre eux se sont en effet réapproprié cette prestation, autrefois délaissée, pour attirer et fidéliser leurs clients à l’atelier. Ce qui a évidemment eu un effet positif ces dernières années sur les ventes d’équilibreuses. Pour rappel, ces dernières corrigent l’excentricité des pneus, avant leur montage. En sortie de stock, les montes ne sont jamais équilibrées : élasticité de la gomme, installation de la valve et décentrage radial des jantes handicapent la répartition de leur masse sur la roue. L’équilibreuse permet ainsi d’identifier les balourds présents sur la roue, en statique et en dynamique, et de déterminer la masse nécessaire à la correction avant de proposer un point de pose de la masse. Cette opération évite les vibrations inconfortables lors du roulage et réduit l’usure des organes de suspension et de direction.
Marques historiques et acteurs alternatifs
Avec des tarifs compris entre 1 500 et plus de 10 000 euros, selon leurs fonctionnalités, les équilibreuses ont donc le vent en poupe. "On ressent un nouvel engouement depuis deux ou trois ans, et la réglementation sur le pneu hiver a poussé les investissements. D’autant qu’aujourd’hui, beaucoup de garages sont équipés avec des outils vieillissants", affirme Hervé Gaftarnik, directeur adjoint de Clas Equipements. Il estime que, sur les 40 000 ateliers
que compte l’Hexagone, plus d’un sur deux est équipé. "Ces outils sont généralement renouvelés tous les cinq à sept ans, car ils sont relativement maltraités." Évidemment, toutes les équilibreuses ne se valent pas.
Pour effectuer cette opération à la chaîne, centres autos et pneumaticiens privilégient des marques historiques (Corghi, Provac, Ravaglioli, Sicam, Fog Automotive, etc.) et des appareils plus sophistiqués, qui se distinguent par leurs automatismes, leurs options et leurs capacités à recevoir des roues plus grandes, plus lourdes. Les plus modernes sont désormais connectés, dotés de piges automatiques et même d’un sonar.
Pour des usages moins intensifs, des fabricants proposent aussi des produits aux fonctionnalités moins élaborées. Ainsi, Nicolas Mignardot, directeur avant-vente et marketing du groupe Base (Fog Automotive), observe que "les marques européennes se positionnent plutôt avec des produits haut de gamme, tandis que certains fournisseurs s’adressent d’abord aux MRA avec des outils asiatiques". Quelques fabricants européens tentent de répondre également à ces besoins avec des équilibreuses d’entrée de gamme, aux options réduites. Aux réparateurs de choisir l’outil parfaitement adapté à leur activité, en prenant soin de tenir compte des équipements de sécurité (à l’instar d’un lèveroue) qui limiteront les troubles musculo-squelettiques (TMS).
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Fog Automotive : qui peut le plus peut le moins
Fog Automotive adapte son offre à l’ensemble du marché. “Nous proposons différents modèles d’équilibreuses pour chaque typologie de client. Un MRA n’a pas les mêmes attentes qu’un gros concessionnaire ou un centre auto”, illustre Nicolas Mignardot, directeur avant-vente et marketing du groupe Base. La marque française estampille ses équipements fabriqués dans l’Union européenne avec la mention "made for Fog", garantie selon elle d’une certaine qualité. Tous sont adaptés aux motos, voitures et utilitaires. Aux ateliers à faible ou moyen volume, elle destine sa série EQ.130L, EQ.131L et EQ.132L, dotées soit de deux piges manuelles, une pige automatique ou deux piges automatiques. Polyvalentes et à faible encombrement, elles équilibrent des roues de 65 kg maximum en 10 secondes. Leur progiciel intègre les équilibrages statique, dynamique et jantes aluminium. Pneumaticiens et centres autos peuvent s’orienter vers la série EQ.231L, EQ.232L et EQ.232LS. Elles exploitent des fonctions de mesure laser et d’éclairage intérieur de jante, pour opérer sur des roues jusqu’à 70 kg en 8 secondes. Leur système comprend 11 programmes d’équilibrage. Autre option pour les grands ateliers : les équilibreuses vidéos (EQ.231V, EQ.232V et EQ.232VS), aux propriétés équivalentes. Enfin, l’équilibreuse EQ.800L (photo) est présentée comme la plus polyvalente, car elle est aussi adaptée aux bus et camions, en prenant en charge des roues d’un diamètre supérieur à 1,2 m et de 160 kg. Un lève-roue permet de centrer et fixer les modèles les plus lourds sans effort.
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Ravaglioli : la "Rolls-Royce" des équilibreuses
A Automechnika Francfort, l’équilibreuse la plus populaire du spécialiste italien de l’équipement de garage figurait en bonne place sur son stand. Si le catalogue de Ravaglioli présente une gamme complète d’appareils, c’est bien sa G3 électronique à microprocesseur qui rencontre le plus de succès. Ce modèle sophistiqué enregistre automatiquement les dimensions de la roue. Son progiciel propose sept programmes de mesure (statiques, dynamique et aluminium). Sa pige permet de mesurer aisément l’excentricité de la jante ; le cycle de mesure de la roue (d’un poids maximum de 80 kg) est de 6 secondes. Tandis que l’éclairage à LED de l’intérieur de la jante et son pointeur laser facilitent l’installation des masses d’équilibrage dans la bonne position par le technicien. En plus de ces fonctions de série, ce modèle peut être complété par de nombreux dispositifs optionnels. Il est ainsi décliné en cinq variantes principales. Parmi ces options figurent cône de centrage et sonar de mesure (notamment de l’usure des roues). S’il le désire, le réparateur peut aussi connecter son outil. Avec cette option, il peut faire vérifier à distance les fonctions vitales de la machine à l’aide d’une connexion wifi. En cas de problème, le logiciel Teq-Link, riche en fonctionnalités, autorise des opérations d’assistance à distance.
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Clas : l'essentiel en trois équilibreuses
La marque savoyarde s’adapte aux besoins du marché avec trois modèles d’équilibreuses de conception simple. "Il n’est pas dans notre philosophie de vendre à l’atelier un équipement qu’il n’utilise jamais, affirme Erik Taglianut, responsable technique de Clas Equipements. Notre premier niveau d’équilibreuses est destiné à un usage non intensif. L’intermédiaire vise l’intégralité du parc, pour jantes acier et alu. Enfin, notre modèle haut de gamme intègre toutes les options, notamment pour améliorer le confort de travail." En entrée de gamme, l’EQ 500BL est un modèle motorisé manuel à écran LED qui pèse 60 kg et n’encombre pas l’atelier. Il est conçu pour opérer en mode statique ou dynamique sur les roues de VL, VUL et 4 × 4, jusqu’à 70 kg. Le fournisseur indique que son système d’étalonnage est intuitif. L’opérateur doit cependant entrer manuellement les paramètres avant l’opération. L’EQ 1000 est destinée à un usage plus fréquent. Son système de mesure est automatisé et ses données s’affichent sur un grand écran digital. Son progiciel comprend neuf programmes. Il présente aussi la fonction autorisant plusieurs opérateurs. Ces 149 kg la classent parmi les équipements plus volumineux… Sa variante EQ 1050 permet de traiter aussi les roues de moto. Enfin, l’EQ 2100 (voir photo ci-contre) est une évolution de la précédente, avec mesure automatique 3D. Elle est aussi dotée d’un pointeur laser pour positionner les masses, et d’un frein électromagnétique verrouillable. Objectif : améliorer la productivité et prévenir les TMS pour l’opérateur.
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