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Equipements

Les équilibreuses en mode automatique

Publié le 18 avril 2025
Par Florent Le Marquis
2 min de lecture
Malgré un marché en baisse, les équilibreuses sont paradoxalement de plus en plus présentes dans les ateliers multimarques. Ces équipements toujours plus automatisés ont l’avenir devant eux, les prestations pneumatiques ne cessant de prendre de l’ampleur.
Les accessoires, comme le lève-roue, sont de plus en plus demandés pour rendre l’opération d’équilibrage plus confortable. ©AdobeStock
Les accessoires, comme le lève-roue, sont de plus en plus demandés pour rendre l’opération d’équilibrage plus confortable. ©AdobeStock

Un pneu n’est jamais parfait à son arrivée en atelier. "Il arrive souvent, lors du montage, qu’il y ait un léger déséquilibre dans le pneu ou la roue. Ce léger balourd peut provenir de la mauvaise répartition des masses", résume Nicolas Mignardot, directeur marketing de Muller Automotive. L’équilibreuse doit alors le corriger, pour éviter notamment les tremblements de volant à haute vitesse et des sautillements sur la route.

Un paradoxe apparaît cependant entre les chiffres de vente de ces équipements et les tendances observées sur le terrain. Selon le Gieg (Groupe des industries d’équipement de garage), 2 849 équilibreuses ont été vendues en 2024, contre 3 726 unités en 2021… Pourtant, les professionnels du secteur sont unanimes : la demande ne faiblit pas.

Directeur commercial de Provac, Sylvain Estrade confirme : "Du côté des centres autos et des pneumaticiens, ce marché demeure très actif, et j’ai l’impression que les MRA s’équipent de plus en plus. Et pour cause : le pneu fait partie des prestations indispensables à l’avenir, en raison de l’électrification du parc."

Une automatisation au service des ateliers

Si les ventes en volume ralentissent légèrement, c’est aussi parce que ces équipements s’avèrent plus durables. Toutefois, leur durée de vie dépend grandement du rythme d’utilisation. "Un petit garage peut la garder 10 à 15 ans. Dans un centre auto où l’utilisation est intensive, la machine aura déjà bien vécu au bout de 4 à 5 ans", estime Nicolas Mignardot.

Chez Provac, on suppose que certains garages tardent parfois à renouveler leurs machines, jugeant l’équilibrage acceptable même avec des équipements vieillissants. Le prix peut fortement varier d’un modèle basique à un équipement haut de gamme, de l'ordre de 1 à 10. Plus l’investissement est élevé, plus l’automatisation, la précision et la polyvalence des équilibreuses augmentent. "Pour des roues larges ou destinées à des véhicules sportifs, il est nécessaire d’utiliser des machines plus performantes", complète Nicolas Mignardot.

Selon Hervé Gaftarnik, directeur du pôle produits et services de Clas, on peut distinguer trois typologies d’appareils sur le marché : "Les modèles obsolètes sans option particulière, ceux intermédiaires avec quelques prises de mesures automatiques, et les versions entièrement automatisées." Aujourd’hui, la facilité d’utilisation est primordiale, en raison du fort turnover en atelier. "L’équilibrage est souvent confié aux apprentis ou aux nouveaux arrivants car cette intervention est peu rémunératrice. Il faut donc privilégier des équipements intuitifs", recommande Hervé Gaftarnik.

Dès septembre 2025, Clas dévoilera d’ailleurs une équilibreuse entièrement automatique, capable notamment d’effectuer les mesures sous le capot, limitant les risques d’erreur humaine et optimisant les performances. Les modèles les plus avancés exigent simplement de fermer le capot et de placer les masses selon les indications fournies par la machine, offrant un réel gain de temps et une meilleure rentabilité aux ateliers.

Toujours plus d'accessoires

L’automatisation n’est pas le seul argument de différenciation. Nicolas Mignardot liste d’autres éléments attractifs : "Affichage vidéo, positionnement laser des masses, optimisation de la quantité de masses utilisées…" L’ergonomie joue également un rôle essentiel. "Nous observons une demande croissante pour les accessoires visant à réduire les troubles musculosquelettiques, comme les lève-roues semi-automatiques qui facilitent grandement le quotidien", souligne Hervé Gaftarnik.

Et malgré des chiffres en baisse, l’avenir reste prometteur pour ces équipements. "Les voitures sont de plus en plus silencieuses, on est donc plus sensible aux vibrations. Il ne faut pas ignorer cette prestation", conclut Sylvain Estrade.

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