S'abonner
Rechange

AAG : Grand Est Metz ouvre un nouveau chapitre

Publié le 18 avril 2025
â– 
Par Romain Baly
â– 
4 min de lecture
Première plateforme régionale d’Alliance Automotive Group (AAG) dans l’Hexagone, Grand Est Metz a finalisé, début 2025, son emménagement dans un nouveau bâtiment. La concrétisation d’un projet stratégique pour son développement, mais aussi pour le bien-être de celles et ceux qui contribuent à sa performance.
Éric Jullien, directeur opérationnel pour la région Grand Est, chapeaute les sites logistiques AAG de Metz, Strasbourg et Lille.
Éric Jullien, directeur opérationnel pour la région Grand Est, chapeaute les sites logistiques d'AAG de Metz, de Strasbourg et de Lille. ©JDP

L'attente fut longue mais elle en valait la peine. Depuis quelques semaines, l’équipe de la plateforme de Metz (57) du groupe Alliance Automotive a définitivement pris possession de son nouvel entrepôt. Une bouffée d’air pour les 65 membres permanents de l ’entreprise. "Ce déménagement est la concrétisation d’un projet qui aura mis cinq ans à voir le jour", resitue Éric Jullien, directeur opérationnel région Est et Nord d’AAG, également à la tête des sites strasbourgeois et lillois du groupe. "C’est une étape très importante pour notre développement et pour nos équipes."

Dans le vaste écosystème du groupement détenu par GPC, Grand Est Metz occupe une place singulière. Première plateforme régionale de l’Hexagone chez AAG avec un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros, elle a aussi la particularité d’assumer un rôle de plateforme nationale sur certains produits (pneumatiques, batteries, lubrifiants, produits de peinture avec la marque 3M…) pour un montant additionnel d’environ 30 millions d’euros.

Ce rôle pivot tout autant que son savoir-faire lui ont permis de se développer année après année malgré les turbulences secouant le marché de la rechange. Mais la croissance de son activité se heurtait aux limites d’un outil logistique plus vraiment adapté.

Depuis près de dix ans que cette rubrique existe, le J2R a emmené ses lecteurs dans les coulisses de multiples plateformes mais aucune, des plus anciennes aux plus récentes, ne présentait la configuration de Grand Est Metz. Lorsqu’Éric Jullien nous a reçus début décembre, il a tenu à nous faire découvrir ses deux mondes pour que l’immersion soit totale.

Un déménagement qui s'imposait

L’implantation locale d’AAG résulte en réalité d’un ancien héritage. Le groupement y a posé ses valises il y a une quinzaine d’années après avoir repris le groupe TPA, dirigé par Jean-Pierre Treize et historiquement installé à Woippy, dans la première couronne messine. Idéalement situé avec l’autoroute A31 à proximité immédiate et l’A4 non loin de là, l’entrepôt initial est devenu bien trop petit au fil du temps, obligeant sa direction à le dupliquer.

Ces dernières années, Grand Est Metz exploitait ainsi au sein de sa zone d’activité cinq cellules, dont certaines séparées de quelques mètres. Une situation kafkaïenne qui contraignait l’équipe à affecter telle ou telle famille dans telle ou telle cellule avant de tout rassembler à un seul endroit pour finaliser et expédier les commandes.

En suivant Éric Jullien, on tourne à gauche, à droite, on monte, on descend et même avec un bon sens de l’orientation, on finit par se perdre dans ce dédale d’allées… Que la plateforme ait confirmé sa croissance au fil des exercices, avec cette organisation où même un GPS se perdrait, est tout simplement prodigieux. Mais les miracles ne durent qu’un temps. Pour continuer de grandir, le responsable savait qu’un déménagement s’imposait.

Entre l’idée et sa concrétisation, le chemin a été long. Trouver l’emplacement, imaginer le bâtiment, convaincre la direction d’AAG, ne perdre aucun salarié en route (un point crucial dans la réflexion, nous y reviendrons) constituaient autant de défis. "Il fallait que toutes les planètes s’alignent, et c’est ce qui s’est passé il y a deux ans et demi." Le temps de la réflexion laisse alors place à celui de la construction.

Donner envie aux équipes

L’implantation choisie se trouve à Ennery, une dizaine de minutes plus au nord. Faute de place à Woippy, Grand Est Metz y exploitait déjà un bâtiment dédié au stockage national. Dans le cadre de cette réorganisation, cette activité a été déménagée 500 mètres plus loin au sein d’une plateforme de 5 000 m², tandis que celle initiale d’Ennery a été agrandie.

Dans sa nouvelle configuration, la plateforme s’étend donc sur 8 500 m² développés. Soit une surface équivalente à celle de Woippy mais qui, d’un seul tenant, permettra d’augmenter sensiblement un stock qui plafonnait à 40 000 références. Pour Éric Jullien, l’intérêt de cette évolution est aussi ailleurs. Précis sur les chiffres, le dirigeant n’a de cesse de les rattacher à celles et ceux qui font vivre la structure. On n’est rien sans les autres, et cela se confirme à Metz.

"Les conditions de travail étaient quand même très dégradées, consent-il. À Ennery, on va pouvoir pérenniser notre croissance, mais aussi donner envie à nos équipes de venir travailler." Le sujet n’a rien d’anodin tant la concurrence est forte dans le département. Amazon y exploite l’une de ses plus grandes plateformes européennes (sur 150 000 m²) ; Ikea, Chaussea ou encore Lidl y sont également installés ; sans compter le Luxembourg voisin qui, avec des salaires 20 % plus élevés et des charges 20 % moins lourdes, capte une partie des talents.

Et parce que le salaire ne fait pas tout, la plateforme chouchoute les siens. Café gratuit, alimentation moins onéreuse qu’au supermarché, carte cadeau en fin d’année, chèques-vacances… "Notre but est d’amener du service à nos clients, mais notre richesse pour l’atteindre tient dans l’humain", formule Éric Jullien.

L'exigence du service

Au quotidien, cet homme-orchestre du Grand Est sait pouvoir compter sur tous ses collaborateurs. "Chacun joue un rôle déterminant dans notre réussite", dit-il. Il se repose également beaucoup sur ses responsables de site. À Metz, c’est Anne-Sophie Zunker qui est quotidiennement aux manettes.

Au moment de notre visite, le duo Jullien-Zunker poursuit le transfert de ses stocks. Pour que ce déménagement soit imperceptible pour les clients, l’équipe de la plateforme a été renforcée provisoirement par une trentaine de membres qui, chaque nuit entre 22h et 6h, ont basculé petit à petit les références d’un site à l’autre. Ces allers-retours se sont terminés fin janvier.

C’est ainsi que Grand Est Metz a ouvert ce nouveau chapitre de son histoire. Sur un vaste territoire allant de Lyon à Strasbourg en passant par Saint-Quentin, la plateforme est capable de livrer ses clients en J+1 ou H+4, en plaçant l’exigence du service au plus haut. "On achète tous les mêmes produits et on les commercialise tous, plus ou moins, aux mêmes prix. La différence doit donc se faire ailleurs", confirme Éric Jullien.

Qualité des préparations, ponctualité des livraisons, gestion fine des retours, pôle ADV optimisé (avec notamment un responsable technique) sont autant d’atouts dans la manche de la plateforme. Avec son savoir-faire, son outil dernier cri et l’investissement de ses équipes, Grand Est Metz peut voir l’avenir sereinement. Le meilleur est à écrire.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle