Autolia en ordre de marche

André Brutinel, président d'Autolia et accessoirement de l'Agra, lui-même adhérent Autolia, cultive la différence du groupement. De la même manière qu'il continue de le faire pour l'Agra, soutenu par Philippe Paillet, son directeur des référencements, le président fédère des acteurs atypiques, des professionnels à la recherche "d'autre chose", qui veulent en tout cas rester loin de la financiarisation du métier et des groupmements en place. Non pas que la financiarisation soit un gros mot, c'est simplement que la vision d'Autolia consiste avant tout à faire profiter au terrain de ses accords fournisseurs, plutôt quen rétrocéder une part importante à des actionnaires.

Et c'est bien ce qui semble avoir séduit Patrice et Fabrice Godefroy, pour leur récent projet, Alternative Autoparts. Ce nouveau groupement, fondé avec ATAC (Frédéric Derouck) devient donc lui-même adhérent Autolia, car il affiche, selon eux, les mêmes valeurs. "Nous avons pour objectif de redonner TOUT le fruit de nos accords à nos adhérents", martèle Patrice Godefroy, président d'Alternative Autoparts.

On peut d'ailleurs compter sur les autres adhérents d'Autolia, à savoir Flauraud, TF, TVI et l'AGRA, pour mettre en commun leurs volumes d'achats qui, cumulés avec ceux d'Alternative Autoparts, représentent désormais un peu plus d'1 milliard d'euros. De quoi peser lourd auprès des fournisseurs partenaires, et ainsi peut-être gagner les quelques points salvateurs pour les distributeurs de terrain, dans un contexte concurrentiel de plus en plus difficile. Et sur le sujet, Patrice Godefroy ne peut s'empêcher de livrer son avis sur la stratégie actuelle des constructeurs, et notamment de PSA: "Quand je me remémore combien les constructeurs se sont arcboutés sur la prétendue qualité des pièces dites "d'origine" avant le règlement d'exemption, et qu'aujourd'hui, ils veulent se mettre à vendre des pièces sous emballage équipementiers, ça me laisse songeur", s'amuse-t-il.

Un avenir prometteur

Même si, commercialement, les adhérents sont potentiellement concurrents, comment ne pas imaginer des synergies, soit évidentes, soit plus hypothétiques. Par exemple, TF, qui regroupe pour sa part le réseau Caréco ainsi que les centres VHU du groupe D2Alliance, et PADR, soit près de 80 % du métier en France, peut devenir un large pourvoyeur de pièces de réemploi pour l'ensemble des adhérents Autolia. Dans un autre cadre, IDLP, adhérent évident d'Alternative Autoparts, pourrait par là-même bénéficier d'un vivier de vieilles matières, dans le cadre de son activité de reconstruction d'élements diesel. De même, l'expertise et l'avance prise par Flauraud dans le domaine de l'après-vente connectée, pourrait aussi bénéficier aux autres adhérents Autolia.

Enfin, les adhérents Autolia exploitent tous une marque de distributeur (MDD), à l'exception de TVI (NDLR, Alternative Autoparts est en passe de créer la sienne). De là à imaginer un sourcing commun, il n'y a qu'un pas, que les protagonistes ne cachent pas vouloir franchir… Et il faut aussi souligner l'empreinte logistique du groupement Autolia, qui bénéficie désormais des services de 5 plateformes nationales, et 7 plateformes régionales

Bref, le groupement Autolia, que l'on croyait moribond suite au départ de Précisium, voit aujourd'hui l'arrivée de nouveaux acteurs à la philosophie différente, dynamique et puissants, qui lui ouvrent de belles perspectives, à suivre absolument !