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Equipementiers

BM Catalysts bien armé pour le marché français

Publié le 21 mars 2013
Par Frédéric Richard
3 min de lecture
L’industriel de l’échappement leader outre-Manche s’attaque au marché français. Avec l’Allemagne et l’Italie en prime, BM Catalysts compte bien se développer avec force hors d’Angleterre. Retour sur l’histoire de l’entreprise et visite d’usine.
Mark Blinston, directeur commercial de BM Catalysts.

L’histoire de BM Catalysts est des plus atypiques. Partis de l’exploitation d’un réseau de pneumaticiens, les fondateurs sont devenus des industriels, producteurs de systèmes d’échappement en Angleterre ! Une histoire familiale que cultivent encore aujourd’hui les dirigeants de BM Catalysts, ce qui ne les empêche pas de donner à leur entreprise une dimension toujours plus internationale. La marque cherche aujourd’hui à s’implanter en France avec, pour slogan : “Le plus gros fabricant indépendant d’Europe.” Une promesse qui nous a donné envie de nous rendre sur place pour vérifier le discours, et évoquer les perspectives de développement de BM Catalysts.

En 1966, Alf Belton et Eric Massey débutent leur aventure commune à Nottingham, en ouvrant un centre de réparation basé sur l’univers du pneumatique, et rien d’autre (pas d’échappement ni de freinage…). Dès la fin des années 70, l’entreprise compte quatre centres et une station-service, et s’est diversifiée vers l’échappement. C’est en 1983 qu’Alf Belton se retire et laisse le champ libre à la famille Massey pour développer le business. Jusqu’en 1998, Eric Massey et son fils John exploitent donc les centres de réparation rapide, réalisant jusqu’à un million d’euros de CA annuel. Et c’est à cette époque que le besoin en catalyseurs commence à poindre en rechange, beaucoup d’acteurs peinant à proposer la prestation de remplacement, car leurs fournisseurs eux-mêmes ne parviennent pas à les approvisionner ou proposent des tarifs prohibitifs, aux alentours de 500 livres, soit près de 600 euros !

Face à ce manque à gagner quotidien et à cette manne qui retourne dans le réseau constructeur, John Massey décide de réagir et s’offre une première machine capable de réaliser l’assemblage des pots catalytiques. Il commence à fabriquer, sur demande, des catalyseurs dans l’arrière-boutique de l’un de ses ateliers ! Le succès est immédiat, à tel point que les réparateurs alentour passent eux-mêmes commandes pour leurs propres clients. Les produits sont alors réalisés sur mesure, en reproduisant les coudes et les longueurs sur la base du catalyseur d’origine. Le bouche-à-oreille fonctionnant, il faut rapidement augmenter la production, et John Massey décide de louer sa première usine. Mais ce n’est qu’en 2001, avec l’achat du site de Reed Mill, sur plus de 8 000 m2, que l’aventure industrielle commence réellement, avec le montage d’une véritable ligne de production, du personnel spécialisé…

Aujourd’hui

BM Catalysts aime à rappeler qu’il est désormais le plus grand fabricant indépendant de catalyseurs et de FAP en Europe, dont les capitaux sont intégralement détenus par la famille Massey. L’entreprise emploie près de 300 personnes sur ses deux usines, Reed Mill et désormais Fulwood Rise, un site créé en 2010, pour attaquer les marchés exports avec le même niveau de service qu’en Angleterre. L’entreprise réalise ainsi près de 26 millions d’euros de CA, dont 35 % à l’export (16 % pour la France), et planifie encore de lourds investissements dans les années à venir pour faire monter la part internationale à 50 % du CA. Ainsi, 7,5 millions d’euros seront investis pour intégrer de plus en plus de composants en fabrication interne, là où la majeure partie des concurrents accélèrent la sous-traitance… Une décision mûrement réfléchie malgré le contexte économique, car l’entreprise ne présentait pas la taille critique nécessaire pour attaquer les marchés européens.

Concernant le positionnement des produits, BM Catalysts se situe dans le cœur du marché, ni en low-cost ni en Premium. “Notre objectif consiste à proposer au client une alternative de qualité à l’offre d’un équipementier de première monte”, confesse Mark Blinston, directeur commercial. Si l’on devait se risquer à un parallèle, disons que BM Catalysts serait plus proche d’AS que de Walker… La stratégie de développement en France passe aujourd’hui par des accords avec les plateformes, Synergie en tête, mais Dimitri Angela et David Clancy, émissaires envoyés dans l’Hexagone, travaillent d’arrache-pied pour séduire AD, Speedy, Norauto, Groupauto, qui semblent déjà intéressés et permettraient de passer à la vitesse supérieure. Avec un atout séduisant, BM Catalysts se propose de fabriquer les MDD de ses clients. Par ailleurs, afin d’accroître la notoriété de la marque, BM Catalysts multiplie les communications et les salons professionnels.

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